(Last updated : Sun, 8 Jun 1997)
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RAPPORT D'ETAPE

IV - Charte de qualité pour les écoles d'ingénieurs

La puissance d'un pays s'apprécie notamment à partir de l'importance de son potentiel industriel et des services aux entreprises.

En étant proche du terrain soit directement à partir des DRIRE, soit au travers des CCI, le Ministère de l'Industrie a pour objectif de développer la compétitivité des entreprises, spécialement des PMI, en mettant en oeuvre des politiques favorisant :

Par ailleurs, les mutations qui résultent de l'interaction des nouvelles technologies et de la mondialisation constituent une véritable révolution industrielle, où les compétences des hommes sont au coeur du système productif. Désormais celui qui gagne, c'est celui qui anticipe le mieux les attentes du client, qui est le plus attentif à ses souhaits, qui le séduit par ses innovations et met sur le marché une production diversifiée.

Pour y parvenir efficacement, il faut des gens qualifiés, réactifs, motivés, capables de s'adapter rapidement. La qualité et la compétitivé de notre industrie sont ainsi avant tout liées au facteur humain. La matière grise est, en fait, de plus en plus la principale valeur ajoutée des entreprises et elle pèsera, à l'avenir, de façon croissante dans la bataille pour l'emploi.

1) La formation est donc un élément essentiel de la compétitivité des entreprises

La formation constitue le facteur déterminant de l'insertion professionnelle et de l'évolution des carrières : elle doit donc être considérée comme un véritable investissement.

La formation est l'une des composantes essentielles de l'environnement qu'il faut créer pour les entreprises. Une politique volontariste dans ce domaine est au coeur d'une stratégie industrielle. Elle est une des priorités du Gouvernement.

Les mutations industrielles appellent une évolution permanente des compétences et donc une formation tout au long de la vie : dans ce contexte, des investissements considérables en formation sont nécessaires.

2) Le Ministère de l'Industrie et le Ministère délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace, deuxième formateur de France, disposent de nombreux atouts

30 écoles d'ingénieurs (6 écoles des Mines, 5 écoles des Télécommunications, 17 écoles consulaires, l'Ecole Supérieure d'Electricité, l'Ecole Supérieure des Pétroles et des Moteurs) et un réseau très dense d'écoles de management et de commerce consulaires sont rattachés directement ou indirectement aux Ministères de l'Industrie et en charge des Télécommunications.

Cela leur permet aujourd'hui de se manifester sur le terrain en partenaire actif et essentiel des Ministères chargés de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, d'autant plus que, face à la montée du chômage, la question de l'adéquation entre la formation et l'emploi est devenue, en quelques années, le thème central des interrogations.

Les écoles d'ingénieurs ont développé au fil des années des caractéristiques communes. Même si elles n'ont pas l'exclusivité de tel ou tel point fort, elles sont les seules écoles à disposer de la conjonction de tous ces atouts et se sont constituées une réputation de qualité.

Ce sont des écoles :

- liées à l'industrie, associant l'entreprise à tous les stades de la formation, conscientes des grandes évolutions, capables de les anticiper, d'accompagner l'entreprise en pleine mutation, à la fois par leurs pôles d'excellence et par les bons résultats obtenus en matière d'insertion professionnelle. Elles peuvent engager une réflexion à long terme sur l'évolution des métiers et des compétences.

- recouvrant un spectre large - généralistes, pluridisciplinaires ou spécialisées - avec des capacités de formation et une adaptabilité indiscutable, bien armées pour affronter un avenir incertain et rapidement évolutif, plurielles, elles offrent tous les niveaux de formation scientifique, technologique et managériale.

- disposant d'équipes professorales riches d'expériences industrielles, capables d'une grande réactivité à l'évolution des moyens et des méthodes pédagogiques d'avant garde pour permettre d'offrir au coeur même des entreprises les formations les plus appropriées.

- favorisant l'élaboration en partenariat avec les élèves d'un parcours personnel pour chacun d'entre eux, développant les contacts avec le monde industriel et s'attachant à promouvoir la créativité.

- prenant en compte la dimension internationale en étant capables d'intégrer des réseaux européens et mondiaux reconnus.

- associant théorie et pratique, elles sont tournées vers la recherche, l'innovation et le transfert technologique. Partenaires des grandes entreprises, elles s'ouvrent également très fortement en direction des PME-PMI, conscientes de leur importance en terme d'emploi.

Face aux défis de la compétition internationale, dans un contexte de mobilité croissante des métiers et de l'emploi, devant des jeunes légitimement préoccupés par leurs perspectives d'évolution professionnelle, les Ministères souhaitent optimiser l'offre de formation et de compétences que représentent ces écoles d'ingénieurs et leur proposent de s'engager plus avant par une démarche qualité dans la recherche commune de l'excellence sans anihiler les différences légitimes existant entre les établissements.

3) La charte : un cadre fédérateur et dynamique pour des formations d'excellence

Les outils d'une politique de qualité : charte et labellisation

L'adhésion des écoles à une charte qualité marquera leur volonté de s'engager dans cette démarche. De leur côté, les Ministères concrétiseront leur engagement par l'attribution d'un label, garantissant cette exigence de qualité.

La charte proposée aux écoles, à laquelle elles adhèreront volontairement sera conçue comme un outil de pilotage, permettant une plus grande réactivité du dispositif de formation aux évolutions de la demande. Elle aura un rôle fédérateur des initiatives, facilitant la dynamique de collaboration entre partenaires notamment avec les milieux professionnels. Elle s'inscrit pleinement dans le cadre de la convention d'objectifs sur la formation signée le 6 novembre 1996 entre le Ministère de l'Industrie et l'ACFCI.

Une ambition commune pour les établissements d'enseignement, les entreprises et les jeunes

Les écoles verront dans cette démarche de qualité un outil :

Les entreprises et les jeunes y trouveront un intérêt commun : pour les premières des diplômés qui correspondent mieux à leurs besoins aujourd'hui et demain ; pour les jeunes et leurs familles, une plus grande assurance que les formations débouchent sur des emplois correspondant à leur projet personnel.

Des axes communs vers un réseau des écoles

- Rechercher la souplesse, l'adaptabilité permanente de l'offre de formation aux besoins des entreprises, en affichant l'identité propre de chaque école, en accroissant sa lisibilité, en participant aux réflexions sur l'évolution des compétences et des métiers, sur l'analyse des besoins en terme d'emploi.

- Assurer une bonne insertion à l'issue de la formation ainsi qu'un suivi commun des diplômés et de leurs carrières.

- Donner cohérence aux recrutements et diversifier les modes d'accès à la formation. Les écoles développeront des partenariats en matière de recrutement pour en améliorer l'efficacité, la qualité et la lisibilité. Elles élargiront la gamme des profils des élèves recrutés.

- Développer leurs capacités d'innovations pédagogiques en formation initiale et continue, diplômante et qualifiante pour répondre à la demande économique et sociale de façon à constituer de véritables parcours tout au long de la vie offrant à chacun sa chance. Des expérimentations de validation des acquis seront engagées.

- Elaborer en partenariat avec les élèves un parcours individualisé approfondi mettant l'accent sur les pratiques pédagogiques propres à développer la gestion de projets, l'ouverture à l'innovation et l'esprit d'entreprise au sens le plus large.

- Offrir un réel maillage sur le territoire des compétences techniques et technologiques, scientifiques et managériales pour animer des réseaux régionaux et nationaux.

- Accentuer l'ouverture internationale en multipliant les échanges hors des frontières avec les écoles et les entreprises, pouvant déboucher sur de véritables réseaux européens et internationaux.

- Favoriser l'innovation et la recherche, structurées au plus près des entreprises et notamment des PMI grâce à des centres reconnus, en liaison avec les DRIRE et les CCI.

L'élaboration de la charte, résultat d'une large concertation

La définition des critères de labellisation et des indicateurs associés fera l'objet d'une large concertation avec l'ensemble des parties concernées (écoles, entreprises, élèves, enseignants, chercheurs, experts...).

La labellisation des établissements ressortira d'une procédure de validation par rapport au référentiel de la charte : il s'agira de juger par une procédure d'audit d'une participation effective à une démarche de qualité dans la dynamique inspirée par cette charte.

L'attribution du label qui confirmera l'adhésion à la charte et l'appartenance à un réseau sera prononcée par les Ministres sur proposition d'un comité comprenant des représentants des établissements de formation français et étrangers, des industriels et les instances administratives concernées.

Les écoles feront l'objet d'un suivi qui sera établi dans le cadre du dispositif d'accréditation et d'une démarche permanente d'évaluation et d'orientation.

Les Ministères de l'Industrie et des Télécommunications contribueront activement à la promotion des écoles labellisées. Ils favoriseront les projets pilotes ou de nouvelles expérimentations pédagogiques, la mobilité des personnels, les partenariats avec les entreprises ou le fonctionnement en réseau. Le Ministère de l'Industrie s'appuiera sur les DRIRE et les CCI pour la réussite de ce projet.