Les échanges d’informations – entre particuliers, entreprises,
administrations... – qui hier se faisaient sous forme papier, principalement
courrier confié au service postal, sont aujourd’hui, et seront encore
plus demain, de plus en plus dématérialisés sous forme électronique.
Cette nouvelle forme d’échanges, si elle présente de nombreux avantages
(rapidité, facilité de diffusion et de retraitement des informations,
possibilité de traitement automatique, échange de volumes importants...)
comporte également un certain nombre de risques : divulgation à des
tiers non autorisés d’informations ne devant être connues que par un
nombre restreint et identifiés de correspondants, modification du contenu
d’un échange sans que ni l’émetteur ni le destinataire ne s’en rendent
compte, répudiation de l’échange par une des parties. Ces menaces ne
sont pas spécifiques à un environnement électronique, mais elles sont
amplifiées par le fait que de telles informations sont plus facilement
et plus rapidement manipulables sous une forme numérique.
Les menaces qui pèsent sur ces échanges varient bien évidemment en
fonction des informations échangées et des acteurs concernés. Cela va
de la menace ludique, qui relève davantage dans l’esprit des auteurs
du jeu (ceux-ci sont à la recherche d’une prouesse technique valorisante
destinée à démontrer la fragilité d’un système, par exemple le contenu
d’un Web ministériel. Leurs cibles privilégiées sont des organismes
importants à leurs yeux), à l’espionnage d’État, effectué par les agences
de renseignement, en passant par l’espionnage industriel, mené par des
sociétés concurrentes.
Pour chacune de ces menaces, les moyens mis en œuvre par les attaquants
ne sont bien évidemment pas les mêmes. La sécurité, comme tout autre
service, ayant un coût, les moyens à mettre en œuvre pour contrer les
attaques doivent donc être adaptés à la nature de la menace et de l’information
échangée : la réponse au problème ne peut être que proportionnée. On
retrouve d’ores et déjà cette gradation dans le service postal : carte
postale, lettre sous enveloppe ouverte, lettre sous enveloppe fermée,
lettre recommandée, lettre recommandée avec avis de réception, pli par
porteur... très peu de particuliers utilisent une lettre recommandée
avec avis de réception pour transmettre leurs souvenirs de vacances.
Ainsi, par exemple, l’envoi par courrier électronique des conditions
de vente standards d’une entreprise ne nécessite en général qu’un faible
niveau de protection, alors que la remise d’une proposition technique
et commerciale spécifique dans le cadre d’un appel d’offres important
doit être protégée contre toute tentative d’interception par une société
concurrente. De même, une transaction commerciale doit être protégée
contre la répudiation par l’une ou l’autre des parties.