FORUM
Développer le commerce électronique : dans quelles conditions ?
7 janvier 1998- 15 février 1998
Develop electronic commerce : in what conditions ?
7 January 1998 - 15 February 1998
Den elektronischen Handel entwickeln : unter welchen Bedingungen ?
7. Januar 1998 - 15. Februar 1998


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PRO - quelles protections pour le consommateur et les entreprises ?

Objet : standard de cryptologie permettant : - Un accès immédiat aux informations chiffrées, si nécessaire ( à l'inverse des clés de 56 bits ) - Une sécurité totale pour les utilisateurs ( clés de 128 bits ou plus ) - Un coût et une complexité bien moindre que les tiers de confiance -------------------------------------------------------------------------------------------------- Il apparaît à la lecture de divers communiqués de presse que le gouvernement va libéraliser les clés de 56 bits pour tous les systèmes de chiffrement en France. Divers problèmes se posent au niveau judiciaire lorsque l'on a affaire à des données chiffrées. Le premier problème qui se pose est le temps de la recherche. En effet, certains logiciels peuvent avoir des clés réelles de 40 bits ou moins mais la mise en place de chaque clé à tester peut être assez longue ( en temps processeur ), c'est le cas par exemple du système de chiffrement RC4 de la société américaine RSA DSI Inc. qui est utilisé dans les logiciels Internet Explorer et Netscape Navigator pour l'échange de données en ligne. Ceci sera d'autant plus long avec des clés de 56 bits. Ceci n'est pas le problème principal. Ayant été nommé expert judiciaire pour une affaire, ce qui me préoccupe, ce sont les données chiffrées sur le disque dur des personnes mises en examen. En effet, si le temps de recherche par clé est long, le temps de décodage d'un fichier peut prendre quelques jours. Or, de plus en plus, les utilisateurs ont des milliers de fichiers sur leur ordinateur. L'affaire dont je m'occupe concerne des photographies illégales mais heureusement non codées car il y en a plus de 11000 ! Cela devient vite une tâche impossible, d'autant plus que les expertises judiciaires doivent souvent être effectuées rapidement et je ne parle pas du coût ! Mais si je m'adressais à un organisme spécialisé ( dont la mise en place serait actuellement à l'étude ), le décodage de 11000 fichiers ne pourrait pas être instantané de toutes façons et le coût financier serait également important. Il ne faut pas non plus oublier que le décodage des fichiers effectué, il faut ensuite prendre le temps de les analyser ( lorsqu'il s'agit de fichiers informatiques ). Je pense que l'on va vite arriver à une saturation si les crimes informatiques continuent à se développer. Le dépôt de clés, quant à lui, pose d'autres problèmes. Tout d'abord, la confiance que les utilisateurs doivent placer dans les organismes civils qui vont gérer les clés déposées, ( car il semble bien que ce soient des entreprises civiles qui seraient désignées ). Une autre entreprise pourra ne pas avoir confiance dans l'entreprise chargée de gérer ses clés. Ensuite et surtout, le coût de gestion pour chaque demande judiciaire concernant des clés. ( à l'époque où l'on veut réduire les coûts judiciaires ! ) C'est pourquoi je pense que les systèmes de clés partagées ne nécessitant pas de dépôt de clés sont bien plus adaptés que l'augmentation de la longueur des clés. Un système de clés partagées permet, en effet, d'autoriser un chiffrement très fort ( 128 bits ou plus ) permettant une confidentialité totale mais en plus un décodage immédiat pour les forces de police et uniquement pour elles. Il fonctionne avec un chiffrement supplémentaire de la clé de 128 bits par une clé publique. Le fait de posséder la contrepartie privée de la clé, permet de déchiffrer la clé de 128 bits et donc de décoder l'information. Cette paire de clés publique-privée est unique par logiciel. La partie publique se situe dans le logiciel et la partie privée appartient à un organisme d'Etat comme le SCSSI. Il s'agit en fait d'une surcouche logicielle qui reçoit la clé de codage du programme principal. Cette clé est codée avec la clé publique du logiciel. La clé encryptée est inscrite en entête du fichier codé. Une seule clé publique ( de type RSA ) de 4096 bits est utilisée par logiciel. Le logiciel ne contient que la clé publique, la clé privée étant détenue par l'organisme fournisseur de la clé lors de l'autorisation de mise sur le marché du logiciel : par exemple, le SCSSI. Seul le SCSSI détiendra la clé privée de 4096 bits permettant le décodage des clés de session des fichiers. ( c'est le SCSSI qui donne la clé publique à la société éditrice du logiciel, il ne peut donc y avoir aucune fuite de clés ). Ceci évite des coûts de gestion élevés pour les millions de dépôts de clés qui pourraient survenir, dans le cas d'une clé par utilisateur. Dans ce système on ne gère qu'une clé par logiciel. De plus, comme un organisme d'Etat gère ces clés, le problème du tiers de confiance disparaît. Au niveau judiciaire, ceci permet d'avoir un décodage instantané sans dévoiler la clé privée du logiciel. Le SCSSI reçoit le fichier à décoder, il décode la clé de session ( un identificateur du logiciel est inclus dans l'entête du fichier ) et envoie cette clé de session à l'organisme judiciaire demandeur. Le décodage de la clé de session étant instantané pour le SCSSI qui possède la clé privée du logiciel, on peut envisager d'autoriser un cryptage fort de 128 bits ou plus. Les utilisateurs pourraient avoir une confiance absolue dans leur logiciel et les services judiciaires un accès aisé. J'ai envisagé toutes les attaques possibles et je pense qu'un tel système n'est pas attaquable par un attaquant extérieur, car il complète la clé de session d'une clé réellement aléatoire et unique à chaque opération de chiffrement, pour empêcher l'attaque par petit exposant contre le système de clé publique RSA. Je pense que ce serait une bonne solution pour un décodage rapide de fichiers criminels tout en protégeant efficacement les entreprises de l'espionnage industriel et aussi permettre un essor rapide du commerce sur Internet. La principale objection à ce système de clés partagées pourrait être : La standardisation des systèmes sécurisés : On ne peut imposer une nouvelle norme à des logiciels basés pour la plupart sur le système SSL ( Secure Socket Layer ) 40 bits ou 56 bits. Le passage à 56 bits permet d'adapter la France à un système utilisé partout ailleurs, la plupart des logiciels de sécurité venant des Etats-Unis. C'est tout à fait exact et c'est pour cela que je pense que la libéralisation des clés à 56 bits doit se poursuivre pour pouvoir inter-communiquer de façon sécurisée avec le reste du monde. Cependant, divers secteurs ont besoin d'une sécurité totale. Ainsi le système de clés partagées pourrait être mis en place par tout concepteur de logiciel qui désire diffuser ses logiciels sur le territoire français et dont les clés seraient supérieures à 56 bits. Ainsi tout le monde serait satisfait : 56 bits autorisés pour une protection moyenne, 128 ou 256 bits avec clés partagées pour les autres. N'oublions pas que ce système est actuellement à l'étude aux Etats-Unis ( source : Général DESVIGNES SCSSI ) et sera sûrement adopté pour autoriser les exportations de logiciels de plus de 56 bits ( 40 bits pour le moment ). Pourquoi se fatiguer alors puisque les USA vont se charger du travail ? Tout simplement parce que seule la NSA disposera des clés privées des logiciels. Ainsi un logiciel de ce type ne pourra jamais être cassé par les services français. Il faudrait donc envisager ce système dès maintenant et autoriser des clés supérieures à 56 bits en relation avec un système de ce type dont la clé privée serait communiquée par les services français. Alexandre PUKALL Expert

PUKALL Alexandre <pccom@infonie.fr>
METZ, FRANCE

le 17/02/1998 à 11:11:08


STR - quelle stratégie internationale pour la France ?

1. Le Comité National Français de la Chambre de Commerce Internationale (CCI) rassemble plus de 200 entreprises, tous secteurs confondus, qui ont pour caractéristique commune d'être fortement centrées sur l'international. Sa vocation est : a) d'influencer au mieux des intérêts de ses adhérents les prises de position de la CCI elle-même, organisation des chefs d'entreprises industrielles, commerciales et de services dans une centaine de pays développés et émergents ; b) de promouvoir la mise en oeuvre des recommandations de la CCI par le Gouvernement français ou par les dirigeants du secteur privé eux-mêmes selon le cas. 2. Parmi les thèmes auxquels la CCI, et donc le Comité National Français, accordent une attention prioritaire figure depuis quelques années déjà l'avènement de la société de l'information résultant de la libéralisation des télécommunications et de l'essor du commerce électronique. 3. Cette révolution technologique entraîne et continuera d'entraîner de profondes mutations dans les modalités de fonctionnement du commerce mondial, à l'heure de la globalisation des économies. Elle contribuera puissamment, de l'avis du Comité National Français, à la croissance des échanges mondiaux de produits et de services, croissance qui est l'unique moteur de la création d'emplois. 4. Encore faut-il que les règles du jeu soient telles que, dans le cadre de la société d'information, le développement du commerce mondial s'effectue en respectant des principes de concurrence loyale et d'accès réciproque aux marchés, faute de quoi apparaîtraient de sérieuses distorsions de trafics affectant la compétitivité des entreprises françaises et en premier lieu de celles qui sont focalisées sur l'export. 5. Aussi le Comité National Français a-t-il pris connaissance avec le plus grand intérêt du Rapport "Commerce électronique : une nouvelle donne pour les consommateurs, les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics" établi par le Groupe de travail présidé par M. Francis LORENTZ, conformément au mandat qui lui a été donné par M. Dominique STRAUSS-KAHN, Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. 6. Le Comité National Français désire souligner la richesse du rapport et la très grande valeur des propositions formulées par le Groupe de travail. Le Comité National Français a relevé avec intérêt que, dans le cadre de sa mission, le Groupe de travail a tenu à auditionner des porte-parole du secteur privé. Il souscrit à l'une des conclusions-clé du Rapport, à savoir que "pour assurer la mise en oeuvre d'une stratégie globale face aux défis du commerce électronique, il est opportun de prévoir la mise en oeuvre temporaire d'une organisation ad hoc animant à la fois la coordination inter-administrative et la concertation avec les entreprises et organisations professionnelles. Le dispositif pourrait être organisé autour d'un Groupe de travail mixte Administration/Secteur privé. Ce Groupe constituerait un lieu d'échanges, de confrontation des points de vue, d'élaboration de propositions et de suivi des réalisations." Pour sa part, le Comité National Français de la CCI attacherait le plus grand prix à être associé aux discussions et activités de pareil Groupe de travail. 7. Le Comité National Français considére que l'adaptation à l'ère du commerce électronique peut être assurée au mieux dans un cadre réglementaire souple, pour tenir compte des évolutions dans le temps. Comme le souligne le Rapport, des consultations sur certains points d'importance majeure sont et seront nécessaires entre le Gouvernement français et ses partenaires au sein de l'Union Européenne et de l'OCDE. Compte tenu de la mondialisation de l'économie, ces consultations devront aussi se poursuivre au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce en vue d'assurer que les règles du jeu pour les transactions commerciales internationales soient les mêmes pour les pays industrialisés et les pays émergents. A défaut, la compétitivité sur les marchés mondiaux des entreprises des pays développés - et singulièrement des entreprises françaises - se trouverait amoindrie. A cet égard, le Comité National Français est d'accord avec les auteurs du Rapport pour reconnaître que le développement du commerce électronqiue pourrait entraîner des pertes de recettes pour les Etats et des détournements de trafic si les règles fiscales devraient être différentes d'un pays à l'autre. C'est là un problème important qui devrait être débattu au sein de l'OCDE et ultérieurement de l'OMC. Pour sa part, le Comité National Français tient à marquer son attachement au maintien du concept de l'établissement stable. Il souligne que la Chambre de Commerce Internationale diffusera d'ici quelques mois les recommandations de la communauté économique internationale quant au régime fiscal le plus approprié pour le commerce électronique. Ces recommandations seront entre autres destinées à l'OCDE. 8. Soulignant que le commerce électronique pour prendre son plein essor doit inspirer confiance "d'un bout à l'autre de la chaîne", le Rapport estime (pages 106 et 107) "qu'il faut encourager l'émergence d'une infrastructure de clés publique et l'organisation d'une nouvelle profession capable de fournir des offres de service de qualité vérifiable et compatibles entre elles". Le Comité National Français considére que la création d'une nouvelle profession soulève des problèmes d'ordre commercial, juridique et éthique qui doivent être examinés de très près. Il est indispensable d'éviter la mise en place d'une profession détenant un monopole, avec pour conséquence, fût-ce indirectement, l'augmentation du coût des transactions commerciales internationales. 9. S'agissant de l'aménagement du Code des Marchés Publics, il convient à ce qu'il soit réalisé de telle sorte que les exportateurs français ne soient pas, par réciprocité, confrontés à des difficultés, pour soumissionner aux marchés publics étrangers. A défaut, pareil aménagement deviendrait un obstacle non tarifaire aux échanges. 10. Le Comité National Français s'étonne que le Rapport ne fasse pas une place plus large au rôle des banques dans les nouvelles activités créées par la télématique et leur intégration. 11. Pour ce qui est de la protection du consommateur (page 70 du Rapport), le Comité National Français attire l'attention sur le rôle de pionnier joué par la Chambre de Commerce Internationale depuis plusieurs années en vue d'assurer l'application généralisée au plan mondial d'une autodiscipline de haut niveau en ce qui concerne les pratiques de marketing. Cette autodiscipline est formulée dans une série de Codes de la Chambre de Commerce Internatioanle visant respectivement la publicité, les études de marchés, le marketing direct, etc. Ajoutons que la Chambre de Commerce Internationale met actuellement la dernière main à une série de Principes Directeurs pour la Publicité sur Internet, et ce avec le concours, entre autres, des milieux professionnels directement intéressés de notre pays. L'une des dispositions essentielles prévoit que la publicité sur Internet doit être conforme à la législation dans le pays d'origine de l'annonceur, mais tenir compte dans toute la mesure du possible des spécificités culturelles, religieuses, etc, dans le pays de destination. 12. En ce qui concerne les litiges susceptibles d'intervenir entre les parties à une transaction commerciale internationale par voie électronique (page 72 et seq.) le Comité National Français souligne que la Cour Internationale d'Arbitrage de la CCI met à l'étude la possibilité d'établir un règlement spécial pour résoudre par voie d'arbitrage les différends en cause. 13. Les problèmes que pose la protection juridique de la propriété industrielle sur le WEB et en particulier les problèmes noms de domaine/marques ont donné lieu en 1997 à une prise de position de la Chambre de Commerce Internationale à l'occasion des discussions intergouvernementales au sein de l'OMPI. Le Comité National Français de la CCI a communiqué en son temps cette prise de position aux autorités françaises, et ne communique copie par courrier séparé. 14. Le Comité National Français rappelle le rôle éminent de la Chambre de Commerce Internationale dans l'établissement de règles internationales uniformes et de contrats-types qui sont mondialement utilisés par les entreprises dans le commerce international "traditionnel" à l'heure actuelle. Depuis deux ans, la CCI a inclus parmi ses priorités l'établissement de règles analogues mutatis mutandis entre autres pour les opérations de crédits documentaires. Par ailleurs, la CCI a mis en chantier la préparation d'une édition révisée de ses INCOTERMS 1990, qui tiendra compte entre autres de l'essor du commerce électronique. 15. Enfin, le Comité National Français de la Chambre de Commerce Internationale tient à faire état de la récente publication de son ouvrage "The usage in international digitally ensured commerce guidelines (GUIDEC)". Ces Principes Directeurs ont pour objectif d'assurer la sécurisation du commerce électronique. Ils ont été très favorablement accueillis lors de la Conférence Internationale sur le Commerce Electronique organisée fin novembre 1997 par la Chambre de Commerce Internationale, à laquelle ont pris part plus de 120 personnalités de divers pays - Ministres, Chefs d'entreprise, Spécialistes du commerce électronique, etc. François de LAAGE de MEUX, Président, Comité National Français de la CCI 9, Bd Malesherbes 75008 PARIS Tel : 01 42 65 12 66.

Comité National Français de la CCI
Paris, France

le 16/02/1998 à 18:32:48

 


PRO - quelles protections pour le consommateur et les entreprises ?

Comment permettre au consommateur de refuser les banderoles publicitaires envoyées par des serveurs de cybermarketing, sur base de données collectées à l'insu de ce dernier ? Cette pratique, outre le fait qu'elle constitue des atteintes à la vie privée du consommateur (la constitution sournoise de profil), nuit aux intérêts de celui-ci puisqu'il en supporte la charge dans ses consultations ralenties par la présence de messages publicitaires.

JOMOUTON YVES <yjomouto@fundp.ac.be>
Louvain-La-Neuve, Belgique

le 16/02/1998 à 17:11:12


AUT - autres

Vous trouverez ci-après les trois premiers chapitres de la contribution d'Internet pour la France. Pour le 20 février date dd clôture du forum, vous disposerez des autres 9 chapitres. Un document complet sera transmis pour cette date à F. Lorentz. Philippe Baron Président d'Internet pour la France Le Commerce électronique Commentaires à propos du rapport Lorentz Internet pour la France Introduction Le document élaboré par le groupe de travail présidé par F. Lorentz à propos du Commerce électronique a fait l'objet d'une lecture attentive de la part des représentants de l'Association Internet pour la France. Une discussion s'est déroulée autour des lignes forces de ce document telles que nous avons pu les identifier en l'analysant. A été associée à nos échanges l'association des Directeurs Commerciaux de France qui est membre d'IPF et qui sur un tel sujet dispose d’ un avis incontournable et représente une force de propositions et d'actions essentielle. Pour chacun des points que nous avons considéré comme centraux par rapport au sujet nous proposons un avis ou une action à mettre en œuvre. Les lignes forces · Convaincre le consommateur · Créer de nouveaux emplois · Combiner Euro et commerce électronique · Disposer d'une vision et d'une doctrine · Mettre en place un arsenal juridique adéquat · Traiter les achats publics · Fournir des informations publiques · Renforcer les structures autoroutières · Aider la PME · Faire émerger des tiers de confiance · Mettre en place un annuaire · Favoriser les initiatives de capital-risque Convaincre le consommateur Il n'est pas démontré que cette préoccupation soit au cœur des démarches de promotion et de développement engagées à ce jour. Ou pour être plus précis, si le discours n'oublie pas que le développement du commerce électronique nécessite que les particuliers "s'y mettent", les actions qu'il y a lieu de développer pour favoriser cette incontournable éclosion ne sont pas suffisamment identifiées. Autant il n’y a pas de souci à ce faire à propos d’un développement de grande ampleur des échanges électroniques entre le entreprises, à l’intérieur de l’administration entre l’administration et les grandes entreprises, autant des préoccupations certainement majeures sont à craindre pour ce qui concerne l’adhésion du grand public à ce nouveau type de commerce. Et en fait l’avènement du commerce électronique dans notre pays repose sur des comportements de nos concitoyens ouverts à ces nouvelles technologies. Rappelons quelques chiffres du commerce traditionnel réalisé par le consommateur final : Carrefour : 100 milliards de chiffre d’affaires annuels Auchan : 150 milliard de chiffres d’affaires annuels FNAC : 80 milliards de chiffres d’affaires annuels ect... Aujourd’hui les achats effectués en France par les consommateurs finals à l’aide d’Internet sont voisins de zéro. Le Minitel effectue quelques 7 à 8 milliards de transactions commerciales, mais essentiellement dans le domaine de la VPC et l’acquisition de titres de transport. Non, il n’y a pas de frémissement et aucun foyer français ne se prépare à modifier ses comportements d’achats pour les orienter vers le commerce électronique. · La position d’IPF Prenons conscience qu’une effort considérable est à engager pour, non pas convaincre nos dirigeants politiques ou ceux des grandes entreprises (cela est déjà fait), mais les français qu’ils doivent transformer leurs comportements : utiliser Internet pour opérer des gestes nouveaux qui font gagner du temps, économiser de l’argent et qui nous placent parmi les populations modernes et développées. Nous proposons : . de concevoir et mettre en œuvre une campagne nationale expliquant de manière pédagogique ce qu’Internet peut apporter dans ce domaine . de développer des forums, des portes ouvertes et des caravanes itinérantes destinées au grand public pour expliquer, démontrer les apports d’Internet . d’étudier dans les plus brefs délais les conditions d’un accès pratiquement gratuit à l’utilisation de cette technologie. Créer de nouveaux emplois L’introduction d’Internet dans notre pays a pour conséquence de faire émerger une nouvelle donne économique qui bouleverse et remet en cause la problématique de l’emploi en France selon les trois dimensions suivantes : . création de nouveaux emplois dans le domaine technologique : chercheurs, concepteurs de nouveaux produits, webmestres et administrateurs de réseaux Internet, consultants pour la mise en œuvre, ... . adaptation des processus et administratifs des grandes entreprises, de la PME, de l’administration créatrice de nouveaux postes de travail pluricompétents : transformation des fonctions commerciales, . créations de nouveaux métiers : nouvelles formes d’intermédiation, tiers de confiance, ... A l’évidence, l’introduction progressif d’Internet dans nos activités économiques et dans nos modes de vie est de nature à transformer les manières de travailler. En conséquence les qualifications requises pour exercer un poste de travail devront nécessairement comprendre un certain nombre de compétences et de connaissances de base liées à l’utilisation d’Internet. · La position d’IPF Les formations professionnelles, l’école devraient dès à présent intégrer dans les programmes la nouvelle dimension que représente les nouvelles technologies. Ceux qui sont privés d’emplois aujourd’hui pourraient rapidement trouver des solutions. Il convient de leur offrir des opportunités de formation et de recyclage pour réussir à acquérir le niveau de qualification requis. Cette évolution de l’emploi et des qualifications est indispensable pour accompagner le mouvement de pénétration du commerce électronique. Le manque d’assistance, le manque de connaissance pour maîtriser une technologie encore trop complexe pour un usage domestique, ou pour une application professionnelle poussée sont des handicaps préjudiciables. Nous proposons : . la mise en place d’un service d’assistance« Docteur Micro : un dossier détaillé, élaboré par IPF, présentant le business case de cette initiative sera disponible en juin 1998, . de réaliser une étude approfondie du développement de l’emploi en France lié à l’introduction d’Internet, concernant les domaines suivants : - les nouveaux métiers de recherche, d’assistance et de conseils, - les nouvelles qualifications et compétences requises par les modifications des postes de travail dans l’entreprise - l’émergence des nouvelles formes d’intermédiation, - les secteurs où l’apparition d’Internet est destructrice d’emploi. Combiner Euro et commerce électronique La création de la monnaie unique, l’Euro, et dès 1999 la possibilité offerte à tous les acteurs économiques de commercer en Euro entraînera des bouleversements considérables dans le fonctionnement du marché européen. Fluidité des échanges, harmonisation de la réglementation fiscale, libre échange des biens et des personnes caractérisent cette nouvelle donne économique. Le consommateur final se trouve directement concerné. Son marché devient l’Europe et l’utilisation d’Internet lui procure des possibilités infinies d’y accéder. Comparer les prix, les prestations offertes , choisir d’acheter sans tenir de la localisation du fournisseur affecteront de manière sensible les comportements des ménages. Internet jouera un rôle amplificateur déterminant sur le fonctionnement du nouveau marché européen. Et réciproquement, le concept d’ouverture et de libre-échange qui marque l’organisation de l’Europe de demain justifie le recours à des technologies telles que les réseaux. · La position d’IPF Nous ne pouvons pas à ce jour être certain de ce qui se passera à partir du 1er janvier 1999. A quel rythme les entreprises basculeront-elles à l’Euro ? Comment réagiront les PME ? Quels comportements adopteront les consommateurs ? La période qui s’ouvre est à la fois remplie d’opportunités et chargée de risques pour notre économie. Il convient de suivre avec attention les conditions dans lesquelles notre pays basculera dans l’Europe et intégrera les nouvelles technologies. Nous proposons la mise en place d’un observatoire technique en charge d’analyser régulièrement et selon des critères pertinents les évolutions auxquelles notre nation sera confrontée à partir des prochains mois.

Internet pour la France - Philippe Baron <phbaron@club-internet>
Soisy-sous-Montmorency, France

le 15/02/1998 à 22:30:45


AUT - autres

15 février 1998 - Ce forum devait être clos aujourd'hui. Devant la richesse des contributions qui parvenaient encore ces tout derniers jours sur cette page, la mission LORENTZ a décidé de laisser vivre ce forum encore quelques jours, jusqu'au 20 février très exactement. Nous ne pouvons aller au-delà : le calendrier nous impose, en effet, de remettre au ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, tout début mars, le fruit de ce travail. Mission LORENTZ.

Mission LORENTZ <mission-lorentz@francenet.fr>
France

le 15/02/1998 à 07:13:44


EXP - expériences concrètes de commerce électronique

Notre région pionniére en terme de commerce éléctronique (la première expérimentation au niveau mondial réussie de commerce TOTALEMENT sécurisé avec une carte à puce de type C-SET a eu lieu dans le Calvados au CNET de caen)souffre comme nombre de villes francaises d une véritable lethargie aux niveaux des collectivités locales ou organismes consulaires. Notre plus grande préoccupation à ce jour en sus des problemes déjà fort bien exposés dans ce forum tient a implanter une image crédible de nos PME locales face à des prospects certes conscients de l'enjeu mais qui par méconnaissance du probleme tendent par sécurité -et c'est compréhensible-à priviligier les grands opérateurs . Le dynamisme des professionnels de la region bas-normande se démontre aisément quand on sait que le Calvados représente aujourd'hui pres de 40% des transactions CYBERCARD. Malgré mes nombreuses solicitations aupres de la CCI entre autres aucune manifestation précise durant les NETDAYS ne sera organisée par une quelconque collectivité ou organisme consulaire à destination des entreprises et des commerçants pour les sensibiliser au commerce électronique. Ce sera une initiative privee qui va tenter de s'en charger et nous devrons alors trouver des moyens financiers puis convaincre ,expliquer demontrer notre crédibilite face aux geants du "e-business". Dommage cette reconnaissance locale éssentielle issue d un partenariat régulier avec les administrations locales nous fait défaut et pourtant nous serait d'un grand secours pour l avenir de nos PME régionales. A défaut d'une prise de conscience au niveau des élus locaux et des représentants de l'état c est tout un gisement de dévelloppement qui sera laissé en pature aux grands opérateurs de ce marche. jmspanier sarl inforom http://www.caenpratique.com(betatest en cours de dévelloppement)

Jean-Marc SPANIER <jmspanier@dial.oleane.com>
caen, FRANCE

le 14/02/1998 à 18:37:41


EXP - expériences concrètes de commerce électronique

Je tiens tout d'abord à exprimer le plus grand intéret de Canal+ vis à vis des travaux, présents et futurs, menés par le groupe de travail Commerce Electronique, et plus largement vis à vis de tout ce qui concerne les services en ligne. Il me semble urgent que la France et l'Europe retrouvent un réel rôle de leadership dans ces domaines, leadership d'autant plus légitime que bon nombre des innovations viennent d'Europe, de techniciens et de chercheurs Européens, et que sur bien des points nous avons une avance incontestable en terme de technologie et de services. Qu'il me soit permis de citer à titre d'exemple le rôle fondamental joué par l'INRIA dans le domaine du Web et des protocoles IP, et par le GIE carte bancaire dans la mise en place et la diffusion de moyens de paiement sécurisés grace à l'emploi de la carte à puce et ce depuis plus de 20 ans. L'intéret de Canal+ pour ce domaine est lié d'une part à la nécessité de maîtriser les techniques de télévisison numérique à péage pour permettre l'achat sécurisé à domicile de tout type de produits, et d'autre part au besoin d'intégrer less technologies internet dans les systèmes de diffusion par satellite et dans les systèmes de télévision numériques afin d'accéder aux informations des réseaux ouverts. En préambule il faut insister sur le fait que le commerce Electronique et Internet ne se limitent pas au domaine de l'informatique personnelle de type PC, et qu'il est évident que les décodeurs numériques installés dans les foyers Francais et Européens (près de 900 000 installés ce jour par Canal+/Canalsatellite en France et 400 000 hors de France) jouent et joueront de plus en plus un rôle central en tant que outil d'interactivité et de transaction. Il faut remarquer par exemple que Canal+/Canalsatellite posséde en France le plus grand parc de moyens de paiement sécurisés par carte bancaire. Parceque Canal+ croit en la prééminence du décodeur numérique comme outil principal de communication dans les foyers; Canal+ a développé un ensemble d'outils techniques s'intégrant dans les terminaux numériques ( décodeurs) et dans les serveurs de diffusion. Il s'agit des outils de contrôle d'accés et d'identification Mediaguard basés sur une maîtrise des technologies de cryptage, des outils de paiements sécurisés (serveurs de transaction, gestion de la carte bancaire dans le décodeur), mais aussi des nouvelles technologies permettant l'interactivité sur la télévisison, par un emploi combiné de la vidéo, du son, de pages Web, d'informations textuelles et graphiques. Cette interactivité, qui est maintenant possible sur un Média jusqu'alors passif, repose sur l'emploi de l'outil Mediahighway. Un nouveau langage, un nouveau média est né, nous en sommes encore à découvrir les nouvelles voies qu'il nous ouvre. Ces technologies (Mediaguard et Mediahighway) nous ont permis depuis avril 96 d'offrir des services interactifs originaux à nos abonnés et notamment: des guides de programmes et les outils de navigation associés, des catalogues d'offre d'emploi en ligne, de la publicité interactive permettant enfin le marketing direct, la capacité de payer des petits montants de manière anonyme grâce à l'emploi du porte monnaie électronique intégré dans la carte de contrôle d'accés, la capacité de payer des gros montant de manière sécurisée et non répudiable au moyen de la carte bancaire insérée dans notre décodeur, la mise en oeuvre de deux galeries marchandes: C: pour la vente de logiciels et Spectacle pour la vente de produits de loisir. Il faut aussi noter que tout ceci suppose de savoir gérer les droits des abonnés et donc de les identifier au moyen de la carte à puce de contrôle d'accés. Au delà et dès le mois de mars nous ajouterons à ces services un accés au réseau Internet par le satellite permettant d'une part une très grande rapidité d'accés aux informations (près de 20 fois plus rapide qu'un accés modem) et d'autre part d'enrichir les services internet avec les services offerts par le décodeur, notamment le paiement sécurisé par carte bancaire et l'identification de l'abonné. Le commerce électronique sécurisé à domicile a démarré en avril 1996 avec le lancement de Canalsatellite. Notre deuxième défi est l'intégration des technologies et des services Internet dans le terminal numérique (décodeur) afin d'offrir encore plus de services à nos abonnés. Nous sommes de ce fait particulièrement intéressés pour participer à tout groupe de travail sur ces sujets et d'étendre les discussions que nous avons déjà avec des organismes tels que les banques, le GIE Carte Bancaire, l'INRIA, le W3C,etc..

Fremaux Jean-Francois <jffremau@canal-plus.fr>
Paris, France

le 14/02/1998 à 17:40:04


EXP - expériences concrètes de commerce électronique

Rapport de la Mission de Monsieur Francis LORENTZ sur le COMMERCE ELECTRONIQUE ----------------------- Remarques et Contribution du Groupement des Cartes Bancaires Le Groupement des Cartes Bancaires tient à se joindre aux félicitations présentées à la mission Lorentz pour la qualité et la célérité de son travail. Le rapport qui en est issu, créé les conditions véritables de la mobilisation de tous les acteurs concernés en France par le développement du commerce électronique. Il est représentatif de la prise de conscience de ces acteurs et doit mettre un point final à ce " retard " dont l'évocation, trop souvent reprise, peut apparaître stimulante jusqu'à l'instant où elle nuit à la notoriété et l'image de nos productions ou nos initiatives notamment au niveau européen. Un ton volontariste, faisant valoir nos atouts - le rapport en souligne de nombreux - nous permettra de mieux affirmer nos intentions. Singulièrement, en matière de sécurisation des paiements, les banques françaises ont besoin de cette image positive pour faire valoir leurs solutions à leurs partenaires européens, voire les réseaux de cartes internationaux. L'analyse du rapport remis au Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie ne fait pas apparaître de décalages majeurs avec les positions qui ont été défendues par le Groupement lors des réunions de travail ou plénières auxquelles il a participé. Au contraire, les grands axes ont été repris sous forme de propositions de M.Lorentz : · rapprochement des solutions de paiement sécurisé C-SET et eComm, · porte-monnaie électronique européen, · assouplissement des dispositions juridiques au regard de la preuve (seuil des 5.000 F, validité des enregistrements informatiques et de la signature électronique), · mise en place de tiers séquestre · l'exemplarité de l'Etat A cet égard, le Groupement tient à souligner que des actions ont déjà été entreprises dans le sens des propositions effectuées : Þ le rapprochement e-Comm/C-SET est une dynamique concrètement engagée, dont les partenaires ont mesuré les enjeux économiques, industriels et européens, et qui doit débouché sur une solution technique uniforme; Þ la présence du Groupement dans les organismes internationaux et, notamment européens, est une réalité permanente (groupes de normalisation et de standardisation, DG de la Commission, associations...); elle trouve sa concrétisation dans les projets en cours d'étude sur le PME européen et l'interopérabilité des paiements sur Internet. Dans ce domaine de l'approche européenne, l'expérience du Groupement peut contribuer à la préparation du memorandum français sur le commerce électronique Þ le Groupement, du fait de ses compétences, de ses missions et de la nature de ses membres, répond aux exigences structurelles d'un tiers de séquestre.Il dispose donc de la légitimité requise pour prétendre très rapidement à l'exercice de cette fonction Þ confronté à la réalité des échanges commerciaux avec les secteurs d'activité les plus motivés par le commerce électronique (voyages, informatique, etc..), le Groupement a d'ores et déjà adapté les contrats et fixé, au travers d'une convention de preuve, à 15.000F le plafond d'achat en deçà duquel il n'exigeait pas de signature pour les paiements sur l'Internet. Cette stipulation peut avoir valeur d'exemple dans l'évolution des règles en la matière. Le Groupement des Cartes Bancaires souhaite cependant savoir si le Garde des Sceaux a été officiellement saisi de cette demande de hausse de ce seuil fixé pa décret et la date prévisionnelle à laquelle cette mesure attendue pourrait être effective. En complément, le Groupement considère comme primordial la reconnaissance légale des signatures électroniques. Il est en mesure de proposer son expertise dans l'étude et la mise en place des conditions de délivrance des identifiants, de leur certification, le processus d'accréditation des certificateurs par la puissance publique et la validation d'un niveau de sécurité des équipements ( valeur technique du support carte à puce, recours aux ITSEC...) et les possibilités d'interopérabilité. Þ on rappellera que le Groupement a joué un rôle essentiel dans la promotion de la carte à microprocesseur. Il continue à participer à cette dynamique, · d'une part sur le registre des standards (PC/SC, Java Forum, CEN-ISO ...) où les utilisateurs potentiels devraient être incités à coopérer avec les industriels français, leaders en la matière, · d'autre part sur le développement des lecteurs et matériels d'accès à l'Internet en favorisant tous les processus d'intégration de lecture sécurisée de la carte à puce dans les PC, les webphones ou les terminaux d'accès à la télévision. Enfin, bien que centré sur une nécessaire dynamique de l'Administration dans l'usage de l'Internet, le rapport ne met pas suffisamment en exergue les commodités que les consommateurs-citoyens pourraient attendre d'une amélioration de l'offre de services payants proposés par l'Administration. Or, l'exemplarité de l'Etat pourrait trouver des applications dans la vente, donc le paiement de certaines prestations tant au niveau natioanl qu'au niveau des collectivités territoriales. La carte bancaire pourrait en être l'instrument sécurisé faciliteur.

Groupement des Cartes Bancaires CB <dpp-mail@cartes-bancaires.com (jp buthion)>
paris, france

le 14/02/1998 à 10:30:01


REG - auto-régulation ou réglementation ?

DECLARATION DU COMITE IALTA CONCERNANT LES "INTERMEDIAIRES DE CONFIANCE" Ceci est une déclaration collective déposée par le Comité IALTA (http://www.jurisva.com/ialta), précédemment annoncée sur ce forum par un message du 18 janvier dernier. Dans cette contribution, il est répondu aux points V.4 et V.A.2 du Rapport LORENTZ (p.51 et suiv.) concernant les "intermédiaires de confiance" et le rôle des pouvoirs publics. PREAMBULE Le Comité IALTA réunit diverses catégories d'acteurs des échanges électroniques sur les trois tendances suivantes : ð· évolution du cadre légal Français pour l’usage de la cryptographie qui permettra l’apparition et le développement d’organismes gérant des conventions secrètes pour le compte d’autrui, d’initiatives privées ; ð· intervention de nombreux Tiers jouant un rôle d’intermédiaire de confiance dans la sécurisation des échanges électroniques en offrant de nombreux bénéfices pour la signature électronique (Tiers de Certification), la confidentialité forte (Tiers de Recouvrement de Clés) et autres services liés aux échanges électroniques (Tiers à Valeur Ajoutée) ; ð· développement du commerce électronique à distance et des échanges électroniques en général, basés sur l’utilisation de protocoles sécurisés par la cryptographie. Ces 3 tendances sont à l’origine d’un nouveau métier du service, fondé sur l’intermédiation de la confiance. Parce que, basé sur des techniques faisant appel à la cryptographie asymétrique, nous dirons que cette confiance repose sur des Infrastructures à Clés Publiques ou ICP, que les Anglo-saxons appellent Public Key Infrastructure ou PKI. Une ICP est un modèle relationnel faisant intervenir un Service Autorité qui engage sa responsabilité en signant des certificats, les abonnés au service de certification qui sont les propriétaires des certificats, les utilisateurs des certificats c’est à dire ceux qui vont les vérifier puis les utiliser. De plus le Service Autorité pourra le cas échéant s’appuyer sur une infrastructure technique exploitant le service pour son compte. La grande variété des activités professionnelles laissera la place pour plusieurs ICP qui cohabiteront en France et sur le plan international. Il est donc urgent que ces nouvelles professions basées sur la confiance s’organisent comme ont su le faire par le passé d’autres organisations professionnelles comme le Syntec Informatique pour les SSII ou le CLUSIF pour la sécurité informatique. Le Comité IALTA propose à ce titre d’être force de proposition pour la mise en place d’un code de déontologie de cette nouvelle profession et d’établir les bases de reconnaissance d’un Service Autorité de Confiance. 1. POURQUOI UNE ORGANISATION PROFESSIONNELLE DU METIER DE "TIERS" ? Plusieurs besoins, commerciaux et juridiques, plaident pour une organisation professionnelle de ces nouveaux métiers, qui mettront en œuvre des ICP. On n'en retiendra ici qu'une, mais incontournable dans le monde des télécommunications, l'INTEROPERABILITE. Mais certains Tiers peuvent être monolithiques sans interagir avec d’autres, alors qu'il peut être utile et rentable que certaines ICP entretiennent des agréments mutuels d’interopérabilité de services (vérifications, générations de clés, base commune de CRL, etc.). Ce devrait être typiquement le cas pour les administrations et les grands services publics. Dans ce cas, les ICP devront obéir à des pré-requis techniques, juridiques et commerciaux définis par une organisation collective qui assurera la permanence, la continuité et la maintenance de l'interopérabilité, ainsi que le traitement égal de tous. Parmi les conséquences pratiques de cette organisation, un Service Autorité ne devra pas interopérer avec un autre Service Autorité sans avoir préalablement signé un contrat de reconnaissance mutuelle des services de confiance assurés par l’un et par l’autre. A ce titre l’obtention préalable d’un agrément étatique du Service Autorité devrait être nécessaire. Des modèles similaires, comme ceux des ITSEC, sont aujourd’hui reconnus par la communauté informatique européenne et permettent cette reconnaissance mutuelle. Les accords d’interopérabilité devront être conclus sur une base contractuelle de responsabilité réciproque sur les services rendus et les niveaux de sécurité mis en œuvre. L’adhésion à un code de pratique et une déontologie communs peuvent faciliter grandement l’établissement des ces accords. La faculté d'interopérabilité des ICP, garante au demeurant d'une compétence et d'une expertise adéquates, est un engagement essentiel devant l'utilisateur final. En contrepartie, l'utilisateur pourra leur accorder sa confiance. Du côté utilisateur, le Service Autorité devra s'engager au respect d'une Charte de qualité de service ; d'un autre côté, les Services Autorité devront s'entendre sur des Règles de bonne conduite. 2. POURQUOI CETTE ORGANISATION PROFESSIONNELLE DOIT-ELLE ETRE D'INITIATIVE PRIVEE ? La cryptographie à clé publique emploie des «certificats électroniques ». La certification, au-delà de son aspect technique, est surtout un processus juridique développé par la Loi française à partir d'un cadre européen, et qui fait nécessairement appel à l'Etat. Déjà des lois ou projets de lois se mettent en place dans nos pays voisins. L’approche française s’est basée, elle, sur les fondements de la loi sur la cryptographie. Mais ces deux approches font appel aux "tierces Parties de Confiance", terme qui rend bien compte de la relation de confiance qui doit régner entre l’abonné et l’organisme qui lui délivre son certificat. Ce n'est en somme qu’une variété nouvelle dans des relations commerciales fondées de tous temps sur la confiance, au niveau national ou international, relations dans lesquelles l'Etat n'a pas à s'immiscer. Dans d’autres cas ce Tiers de Confiance se porte garant du respect de la loi française pour permettre à l’abonné d’utiliser de la cryptographie forte, mais là encore le rôle de l’état se limite à agréer le Tiers de Confiance conformément aux textes en vigueur. Dans le secteur concurrentiel et dans le cadre de fonctionnalités identiques, le processus d'accréditation par la profession ou d'adhésion à une déontologie commune, doit être développé par et pour des "Tiers", sur la base du respect des niveaux de service fournis autant que par l'interopérabilité technique, lorsque celle-ci est nécessaire. Le processus d'accréditation par la profession est nécessairement d’ordre privé. Il vaut pour tous types de "Tiers", aussi bien ceux qui interviennent dans le secteur de la signature électronique que dans celui de la confidentialité. L'accréditation par la profession ne se confond pas avec «l'agrément » des Pouvoirs Publics qui est la sanction du respect d'un cahier des charges, charges qui permettent à l'Etat d'exercer ses prérogatives régaliennes dans le cas de la mise en œuvre du service de confidentialité. Inversement, l’agrément de l’Etat ne se confond pas avec la reconnaissance par la profession. 3. POURQUOI CETTE ORGANISATION PROFESSIONNELLE D'INITIATIVE PRIVEE A-T-ELLE BESOIN DU RENFORT DE L'ETAT ? La mise en place d’organismes "tiers de Confiance" est naturellement soumise à l’agrément de l'Etat, un principe constant dans le monde des télécommunications. Mais il faut chercher plus loin. La nouvelle profession présente de fortes exigences, par exemple le cas échéant pour le respect de l'interopérabilité, la qualité des offres de services, le suivi des informations sensibles et leur utilisation à des fins commerciales, dans les limites nationales et l’ouverture internationale, le respect des dispositions légales sur la cryptographie et le respect de la vie privée, les garanties apportées aux utilisateurs etc. Le caractère contraignant des «règles de bonne conduite » préparées et contresignées entre professionnels pourrait se révéler insuffisant. Les règles de bonne conduite doivent constituer une véritable DEONTOLOGIE de la nouvelle profession. A ce titre, les différentes administrations devraient donner l’exemple en participant à la rédaction de ce code de déontologie et l’appliquer lorsqu’elles mettront en place leurs ICP. L'organisation professionnelle de ces nouveaux métiers, compte tenu de ses fondateurs, sera une structure de droit privé. Mais elle devra recevoir «l'aval » de l'Etat, pour déployer dans son domaine des fonctions proches de prérogatives de Puissance Publique. Faut-il aller jusqu'à prôner qu'un nouveau service public émerge et que l'Etat en confie la gestion à cette structure de droit privé ? En attendant une nécessaire concertation avec les Pouvoirs Publics, IALTA a établi des relations croisées depuis le premier jour avec le groupe de travail COSIFORM-ICP. Un élément nécessairement lié à la mise en place des métiers de la confiance et qui entraînera inévitablement le rapprochement entre l'organisation professionnelle et l'Etat est la reconnaissance de la signature électronique. Les laudateurs de cette technologie avancent des prétentions juridiques : obtenir pour la signature électronique des effets juridiques c.a.d. établir une équivalence entre signature électronique et signature juridique. Cette reconnaissance peut déjà être établie aujourd’hui lorsqu’un contrat régit la signature électronique entre les parties, mais son extension hors relation contractuelle et à une échelle internationale reste à préciser. Cette question est délicate au regard du droit français (le sous-groupe de travail Signature électronique publiera prochainement une contribution sur le site WEB du Comité). Mais certains pays ont déjà entrepris cette démarche et la Commission de Bruxelles (DG XIII) en fait un thème central pour les mois à venir. Quel que soit le dispositif légal qui pourrait être adopté au niveau français, le respect d’exigences techniques et d’organisations rigoureuses sera une condition nécessaire mais non suffisante aux effets juridiques de la signature électronique. Ces exigences devront être scrupuleusement respectées par les Tiers dans l’exploitation de leurs ICP. La liaison entre les ICP privées ou publiques et les Pouvoirs Publics est ici indispensable. EN CONCLUSION Le Comité IALTA voit s'agrandir au fur et à mesure le cercle de ses participants. Sa vocation se confirme : être le lieu naturel de rencontre, d'information et d'études de tous ceux qui oeuvrent directement ou indirectement à la création des "tiers de Confiance" ou des ICP. IALTA va mettre en chantier des règles de bonne conduite, une charte commune, un bilan de l'interopérabilité (car certaines ICP ou certains "Tiers" NE doivent PAS être interopérables), des profils de certification et autres cahiers des charges, qui se concrétiseront dans les mois à venir par la parution d’un "Livre Blanc des Infrastructures à Clés Publiques Françaises". Le Comité est la concrétisation de la volonté des initiatives privées de prendre en main l'organisation de la nouvelle profession. Il exprime les besoins des nouveaux métiers de la confiance, mais aussi ceux des utilisateurs, des juristes, et des industriels face au grand marché international et face aux Pouvoirs Publics. Il restera ce lieu ouvert de rencontre et de fédération et renforcera son dialogue avec les Pouvoirs Publics. Fait le 13 février 1998, Pour le Comité IALTA, le Groupe de Travail

Thierry PIETTE-COUDOL <ialta@jurisva.com>
PARIS,

le 14/02/1998 à 08:25:04


EXP - expériences concrètes de commerce électronique

La culture d'entreprendre Bonne chance avec vos aides aux entreprises, réduction d'impôts, programmes de formation, ... mais ça ne vaut grande chose sans une transformation profonde de la matière de base qui compte le plus dans ce nouveau paradigme, l'être humain. Mes observations : dans notre 'ville nouvelle' nous sommes bénis d'un accès expérimental à l'Internet via le câble TV. Bon nombre des 200 participants sont des spécialistes de télématique, mais pas un seul (autre que moi) ne s'intéresse à développer des techniques pour des activités commerciales ou de valeur sociale. Ils préférent plutôt des poursuites ludiques. Dans une autre culture, les 'consacrés' considèrent une telle opportunité comme un cadeau de dieu donné, mais aussi comme un devoir à exploiter au maximum pour avancer dans leur carrière et favoriser celle de leurs copains. Les politiciens locals créent des emplois pour les jeunes, bon. Mais que font ces jeunes d'utile ? Que font-ils pour apprendre les habitudes de travail ? Ils trouvent un bon endroit pour se reposer, fumer des cigarettes et bavarder avec les amis. Je ne peux pas imaginer utiliser ces jeunes dans mon entreprise. Certainement pas pour traiter avec mes clients, et encore moins pour effectuer des tâches qui demandent une dévotion à la qualité. Dans notre grand centre commercial, une animation : un monsieur attend dans le stand de Larousse pour démontrer les versions imprimées et CD-ROM de ses encyclopédies. Pas un seul visiteur pendant mes passages. Juste à côté se situe un cluster de six bornes Nintendo, quatre-cinq garçons sillonnent autour de chacun, totalement absorbés dans le jeu. Notre grande médiathèque n'a presque aucun livre utile pour le sérieux expérimenteur ou inventeur, et les responsables (politiques et administratifs) ne sont pas intéressés par l'avis ou l'aide des personnes qui connaissent le monde de technologie et les besoins d'infrastructure. Il y a un poste pour consulter les bases de données de la BPI (Beaubourg), mais rarement des utilisateurs, il est souvent en panne. Les étudiants et employés s'intéressent seulement aux études dans le cadre formel, payées par l'Etat ou l'employeur. L'auto-didacte n'est pas bien apprécié. J'ai suggéré aux participants des cours d'anglais d'utiliser le temps perdu dans le trafic à écouter la BBC pour s'habituer à la langue - no way ! Ces heures leur sont propres, pour se divertir avec les 'Tops'. Vu cette réalité, il me semble que la grande dépense de fonds publics visée pour faire entrer la France dans le monde de l'information est vouée à l'échec. Fournir des PC à tout le monde aurait pour seul résultat la sur-congestion du Net à cause des jeux et du porno. C'est une situation impossible, non ? Que l'on soit obligé de construire cet avenir avec une main d'oeuvre si peu adaptée ? L'impossible pour les unes est l'opportunité pour les autres, ceux qui cherchent des solutions. Que faire ? Thérapie hormonale ? Importation d'entrepreneurs asiatiques ? Une de mes idées pour l'emploi est le principe du 'déplacement' : étant donné que beaucoup de personnes hautement qualifiées sont piégées dans un boulot sans challenge ni avenir, l'Internet donne une opportunité de rencontre avec d'autres personnes et des activités qui permettent de développer des contacts et de créer un nouvel emploi plus productif. Son ex-job peut être maintenant rempli par quelqu'un autre plus bas dans l'échelle des compétences, et ainsi de suite ... De plus des avocats peuvent 'faire pousser' des clients hi-tech tycoon - au lieu d'attendre simplement qu'ils entrent dans leur cabinet, les poches pleine de pognon. L'entrepreneur a de bonnes raisons d'hésiter avant d'oser l'innovation en France, étant donné les combinards qui les chassent comme des gibiers, les utilisant comme appât pour récolter des fonds ANVAR. Courage ! RW

Roger WIESENBACH <Roger.Amgot@wanadoo.fr>
Saint-Quentin-en-Yvelines, France

le 13/02/1998 à 20:48:57


ETT - quels rôles pour l'Etat ?

Je suis "Post-Doctoral Visiting Researcher" à l’Université de Californie à Berkeley où je développe des recherches sur l’économie numérique et les politiques marketing des entreprises en matière d’internet, et je vais enseigner à la rentrée prochaine un cours sur le marketing électronique à HEC. Voilà ci-dessous une petite contribution au débat actuel sur le développement d’Internet et du commerce électronique en France. Je dresse un constat quant à la comparaison entre les Etats-Unis et la France en matière d’Internet, je souligne quelques raisons de la situation actuelle (notamment la politique malthusienne de France Télécom) et j’offre quelques propositions, que j’espère constructives, quant au rôle de l’Etat. Les forums électroniques sont un merveilleux médium pour échanger des idées et débattre. Si des lecteurs intéressés souhaitent m'envoyer des commentaires à mon adresse électronique ou prolonger la discussion sur le forum, ils sont les bienvenus ! Sujet : Pourquoi le web est anglo-saxon et comment cela peut changer En tant que Français qui vit aux Etats-Unis et qui travaille sur Internet à Berkeley, je constate qu’l existe peu de domaines qui offrent un plus fort constrate entre la France et les Etats-Unis que celui d’Internet. En France, Internet reste un sujet dont on parle, aux Etats-Unis c’est déjà une industrie. Plus de 40 millions d’Américains utilisent Internet toutes les semaines, et ce nombre devrait dépasser 70 millions d’ici la fin de l’année. En 1997, plus de 900 millions de dollars de dépenses publicitaires se sont déversées sur le Net et selon certaines études les transactions commerciales sur Internet auraient dépassé les 8 milliards de dollars. Internet a désormais remplacé l’ordinateur individuel comme le moteur de l’industrie des technologies de l’information, qu’un récent rapport classait comme le premier secteur économique des Etats-Unis. Il est vrai que comparés aux 15 % de progression annuelle que devrait connaître cette industrie dans les 5 prochaines années, le taux de croissance du marché d’Internet (hardware, software et prestations de service) devrait dépasser pour sa part 50%... par an durant la même période, selon une récente étude d’IDC. Quelle est, par comparaison, la situation de la France vis-à-vis d’Internet ? Une étude réalisée récemment par la Commission Européenne sur les pourcentages d’utilisation d’Internet au sein de la population européenne (www.ispo.cee.be/infosoc/promo/pubs/poll97) montre que la France est non seulement à des années derrière les Etats-Unis, mais également à la traîne de la quasi totalité des pays européens. Avec 2 % de la population connectés au Net de leur domicile et 4,5 % des salariés qui le sont de leur travail, la France occupe la treizième place parmi les quinze pays membres de la Communauté Européenne (devant l’Espagne et le Portugal, et derrière tous les autres, Grèce incluse). Ces taux français d’utilisation d’Internet sont à comparer à ceux du pays de tête, la Suède (18 et 27 %) ; ils ne représentent qu’un tiers des chiffres anglais (6 et 12 %) et que la moitié des chiffres allemands (4,5 et 9 %). Ces chiffres qui concernent l’usage se reflètent au niveau de l’offre, c’est-à-dire de la présence de la France sur le Web. L’organisation de régulation d’Internet, l’Internet Society, a établi récemment un classement des langues sur le Web (www.isoc.org:8080/palmares.html). Alors que les sites de langue anglaise constituaient 84 % du total, les sites de langue française représentaient en 1997... 1,8 % de l’ensemble(en quatrième position derrière la langue allemande et japonaise) ! On pourrait ajouter que les sites québécois constituent la majeure part de ce très faible pourcentage, sans mentionner les sites belges ou suisses. Dans ce médium mondial qu’est le Web, la position marginale de la France en termes d’offre et d’usage prend des allures de débâcle. La France est aujourd’hui un pays quasi inexistant dans l’univers numérique. Faut-il s’en soucier ? Le gouvernement a semblé s’en préocuper en annonçant récemment un certain nombre de dispositions pour favoriser la mise sur Internet de l’Administration. Je ne pense as que ces dispositions soient à la hauteur des enjeux, qui sont à mon avis fort importants. Le développement d’Internet aux Etats-Unis a fait émerger une nouvelle industrie, et tous les ans des milliers de nouvelles entreprises se créent dans ce secteur et génèrent des dizaines de milliers d’emplois nouveaux. Ces emplois ne sont pas seulement ceux d’informaticiens, ils touchent également des métiers variés dans la prestations de service (comme la publicité ou le commerce électronique) et le “contenu” (métiers artistiques et de rédaction liés aux sites Web). Outre l’impact d’Internet en termes d’emploi direct, les Etats-Unis offrent le spectacle d’une révolution numérique qui remet en cause un certain nombre d’industries. Quand Explorer, le site de voyages de Microsoft, réalise 100 millions de dollars de transactions sa première année d’existence, c’est tout le secteur de la vente de billets d’avion qui s’interroge. Quand Dell, le second fabricant américain d’ordinateurs, annonce qu’il réalise 3 millions de dollars de chiffre d’affaires par jour sur Internet, ce sont tous les fabricants d’ordinateurs qui doivent remettre en cause leur poiltique commerciale, et il en va de même pour la vente de livres, de compact disques, les transactions boursières, etc. Le commerce électronique n’est cependant que la partie émergée de l’iceberg Internet-intranet, et ce sont les industries de télécommunications, des médias et de l’information, de la finance, et les autres secteurs des services qui sont rapidement conduits à repenser leurs stratégies, à réinventer leur chaîne de valeur et leur métier pour s’adapter à l’âge numérique. Les Américains sont convaincus qu’Internet est un élément majeur de la révolution numérique qui va bouleverser l’économie mondiale dans les prochaines années : les investissements sont à la hauteur de ces espérances, de même que l’activité économique qui se développe autour de ces nouveaux média. Le retard français en matière d’Internet peut avoir des effets graves sur l’économie, car il signifie d’une part que des entreprises françaises mal préparées devront affronter des concurrents américains qui auront réduit leur coûts et adapté leur mode de fonctionnement grâce aux technologies numériques, et d’autre part que sur les métiers directement liés au Web, des entreprises puissantes se créent aux Etats-Unis qui n’affronteront qu’une concurrence locale exsangue et fragmentaire quand elles développeront leur activité en France. De nombreuses études se sont déjà penchées sur les causes du retard français. On peut certes souligner le handicap que représente une culture administrative et colbertiste particulièrement mal adaptée à un secteur économique qui doit son dynamisme à des milliers d’entrepreneurs individuels qui créent, innovent, et expérimentent dans l’espoir de s’enrichir. On peut également se lamenter face à la faiblesse du capital-risque en France et au refus des banques de financer des entrepreneurs de talent... quand ils n’ont pas d’appartement à apporter en caution. Mais dans cette bataille, le principal ennemi des Français est leur scepticisme et leur incompréhension à l’égard de l’importance économique et culturelle d’Internet. La France est sans doute le seul pays au monde qui compte plus de spécialistes (improvisés) d’Internet que d’utilisateurs, et qui, essentiellement sur la base de leur familiarité avec le Minitel, sont prêts à vous expliquer pourquoi ce médium est sans avenir ou sans importance. Cependant le Minitel ne donne que l’illusion de savoir ce que représente Internet. Comparer le Minitel et Internet, c’est comparer les premiers avions à hélice des frères Wright et l’Airbus A320 : ce n’est pas la même technologie, ce ne sont pas les mêmes utilisations, ce n’est pas le même marché, ce sont pas les mêmes enjeux économiques, bref, ce n’est ni la même époque, ni le même monde. Le Minitel est un système condamné d’abord parce qu’il est figé dans une technologie qui a quinze ans d’âge alors que les technologies d’Internet sont évolutives et se renouvellent constamment, ensuite parce que c’est un réseau franco-français et un marché protégé alors qu’Internet est un réseau mondial à concurrence internationale, enfin parce que c’est un système clos relié à des terminaux inintelligents alors qu’Internet s’appuie sur la puissance de traitement des millions d’ordinateurs de réseau et d’ordinateurs individuels qui sont connectés entre eux et qui échangent dans un même continuum texte, image, vidéo, son, bases de données, dossiers, fichiers et applications informatiques, bref tout ce qui peut être numérisé. Le Minitel, après avoir fait de la France le pionnier de la révolution télématique parmi les économies développées, est maintenant devenu un boulet qui la relègue dans le peloton de queue, non seulement parce qu’il conduit les Français à méconnaître l’originalité d’Internet et ses enjeux économiques, mais aussi parce qu’il est un incitateur puissant pour certains opérateurs de freiner la progression du Net en France. Quand on sait que le Minitel a généré en 1996 un chiffre d’affaires de 6,3 milliards de francs pour France Télécom, on comprend que l’opérateur français soit peu soucieux de tuer la poule aux œufs d’or. Pourtant la France a des atouts considérables pour développer une industrie et des milliers d’emplois autour d’Internet, le moindre n’étant pas qu’elle dispose d’une main d’œuvre qualifiée et disponible (ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis qui souffre de la pénurie de main d’œuvre qualifiée due à la situation de plein emploi). En raison de la place de l’Etat dans l’économie et la société françaises, je pense que les responsables politiques peuvent jouer un rôle essentiel pour renverser une tendance potentiellement désastreuse. Je ne souhaite aps que l’Etat se substitue au marché, mais plutôt qu’il lance une dynamique aujourd’hui défaillante. Le développement d’Internet fonctionne sur la base d’un cercle vertueux dans lequel l’offre de services en ligne entraîne la demande (le nombre d’utilisateurs), qui renforce à son tour un accroissement de l’offre. Inversement, une faible demande conduit à une offre indigente, qui ne favorise pas elle-même la croissance du nombre d’utilisateurs. Une première mesure que peut prendre le gouvernement est de favoriser le développement de cette offre par une incitation fiscale. L’Etat peut très simplement inciter les P.M.E. à se mettre sur Internet en étendant la formule du crédit d’impôt, dont les entreprises bénéficient déjà pour la formation et la recherche, à l’équipement d’un réseau Internet. Cette mesure, en réduisant le coût de mise sur Internet des entreprises, les inciteraient à mettre en place un système de courriers électroniques, des réseaux intranet, extranet ainsi que des sites Web. Il reste cependant délicat de demander à une entreprise française d’investir 1, 5, ou 10 millions de francs dans un site Web si moins de 4 % des Français sont branchés sur le Net. La priorité à laquelle s’attaquer afin d’accélérer le processus vertueux du développement d’Internet reste donc le faible nombre d’utilisateurs. Cela peut être fait très concrètement et simplement en levant deux freins principaux à l’accroissement du nombre des utilisateurs d’Internet en France, que l’Etat français a lui-même indirectement générés. Le premier frein est la politique tarifaire de France Télécom. Un habitant de San Francisco paye son abonnement de téléphone 12 dollars par mois, soit environ 72 F. A ce tarif, l’ensemble des communications locales sont gratuites, sans limite de temps ou de quantité. L’inclusion des communications locales dans le tarif d’abonnement est une situation quasi générale aux Etats-Unis. La conséquence de cette politique tarifaire est qu’un usager qui se connecte à Internet, une fois qu’il a payé son abonnement mensuel de 20 dollars à un fournisseur de service en ligne, peut surfer sur le Net autant d’heures et de jours qui lui plaît, entièrement gratuitement. Le succès d’Internet est fondé sur l’économie du don : la gratuité conduit à l’usage, et une audience importante permet de multiplier les offres et de développer des modèles économiques originaux et viables comme le financement des sites par la publicité, la vente électronique, l’abonnement à certains services, les budgets promotionnels, etc. Sans gratuité, Internet ne serait pas l’industrie qu’il est aujourd’hui aux Etats-Unis. La politique tarifaire de France Télécom instaure un système malthusien qui pénalise l’utilisateur d’Internet. Pendant que l’usager français surfe sur le Net, le compteur tourne, au seul profit de France Télécom. Plus on utilise Internet, plus on paye. Le coût ainsi imposé à l’utilisation d’Internet est un obstacle considérable à ce que Pierre Lévy appelle élégamment le “butinage”, c’est-à-dire la découverte et la libre fréquentation des sites par une pratique d’exploration et de vagabondage, et qui est une des clefs du succès de ce réseau. La conséquence est qu’en matière d’Internet, comparer la France et les Etats-Unis, c’est comparer un pays qui imposerait de lourdes taxes au transport intérieur de marchandises, à un autre où ce transport serait libre d’impôts : dans quel pays verrait-on les échanges se développer et dans quel autre végéter ? Si les autorités françaises veulent développer l’économie du Net en France, elles doivent réaliser que ce qui est bon pour France Télécom n’est donc pas nécessairement bon pour la France, et mettre fin à cette situation absurde. La communication téléphonique avec les fournisseurs d’accès à Internet devrait être gratuite, ou incluse sans limite dans un forfait modique, par exemple de 20 ou 30 F par mois. Si les nombreuses entreprises de télécommunication américaines peuvent le faire, pourquoi pas France Télécom ? Abaisser ou supprimer les coûts d’utilisation, c’est faire exploser l’usage, ce dont la France a besoin. La deuxième mesure consiste à rattraper le retard des Français en matière d’équipement informatique : plus de 40 % des Américains ont un ordinateur à domicile, contre environ 15 % des Français. Si de nouveaux équipements se développent (tel que le terminal Internet, le boîtier câble Internet, etc.), l’ordinateur individuel reste aujourd’hui l’instrument principal pour se connecter au Net. Il faut donc encourager les Français à s’équiper, et pour cela réduire le principal frein à l’achat d’un ordinateur, le prix. Les hypermarchés ont déjà montré comment la réduction du prix de vente des ordinateurs pouvait avoir un effet positif en termes d’équipement des particuliers. L’Etat peut accélérer le mouvement en réduisant la TVA de 20,6 à 5,5 % sur la vente aux particuliers d’ordinateurs avec modems et kits de connexion à Internet —ou plus généralement d’équipements informatiques qui permettent de se connecter au Net. Une telle mesure qui réduirait le prix de vente des équipements de 15 % peut avoir un effet d’entraînement important. Comme la grande majorité des ordinateurs est vendue aux entreprises qui peuvent déjà déduire la TVA, l’impact pour les finances de l’Etat serait réduit, et ce qui serait perdu en TVA serait gagné en emplois, services et activités autour d’Internet. De plus, une telle mesure peut avoir un caractère momentané tout en restant efficace. Sans politique volontariste, la France risque d’accumuler son retard plutôt que de le rattraper du fait même de la rapidité d’évolution de l’économie numérique. Cela se traduirait par des dizaines de milliers d’emplois potentiels perdus, et une place de troisième rang dans ce qui sera un secteur économique majeur dans les vingt prochaines années. Mais il n’y a pas pour autant de fatalité au déclin, ni de raisons, pour les Français, d’entrer dans l’avenir à reculons. La révolution numérique ouvre de superbes opportunités et avec un peu de clairvoyance, les Français peuvent faire du Web un instrument de développement pour l’économie et de diffusion de la culture et de la langue françaises, plutôt que la marque de leur déclin.

Julien Lévy <julien@uclink4.berkeley.edu>
San Francisco, Etats-Unis d'Amérique

le 13/02/1998 à 19:21:53


EXP - expériences concrètes de commerce électronique

Je tiens à féliciter les membres du groupe de travail ainsi que leur président Monsieur Francis LORENTZ. Ce rapport est absolument remarquable, tout à fait clairvoyant mais optimiste. En effet, nous avons à notre disposition un fabuleux moyen de communication qui malheureusement reste "boudé". Je partage tout à fait votre avis en ce qui concerne "les intermédiaires de confiance" dans le domaine du commerce électronique. Le développement d'internet et de l'intranet passe aussi par une association de compétences, la participation du Ministère de la justice, des avocats, des huissiers et des notaires ne permettrait-elle pas de résoudre les problèmes liés à l'authenticité ? Bruno CHEUVREUX, Notaire

SCP CHEUVREUX, GEOFFROY-BERGIER, BOURGES <b.cheuvreux@cheuvreux-associes.fr>
PARIS 8ème,

le 13/02/1998 à 17:16:08


EXP - expériences concrètes de commerce électronique

EDI et Commerce électronique Quel avenir pour EDIFACT ? Il arrive encore, ici ou là, que des critiques soient émises à l'encontre de la dynamique actuelle conduisant à la généralisation de l'EDI normalisé comme outil technologique du commerce électronique. A l'égard de ces quelques critiques, il relève du rôle d'EDIFRANCE de présenter à nouveau, en l'actualisant, l'argumentation qui justifie les décisions politiques et commerciales prises en faveur d'EDIFACT comme format neutre d'échanges de données. Plutôt que d'adopter une position partisane, il s'agit surtout, à l'attention particulière de tous ceux qui participent au développement ou sont intéressées par la construction de la société de l'information, de chercher à : ðl identifier l'effet retard qui peut être provoqué par la médiatisation de prises de position contestables sur la dynamique de mise en œuvre d'un projet dans un système d'échanges mondialisé et ses conséquences possibles sur les grands équilibres économiques ; ðl préciser le positionnement des différentes technologies dont l'utilisation combinée permet la réalisation d'un environnement de communication complet pour le commerce électronique, dont l’EDI et les technologies Internet constituent des composants nécessaires et complémentaires ; ðl opérer une mise au point sur le niveau de coût réel de l'EDI normalisé que certaines prises de position qualifient à tort d'excessif ; ðl présenter les arguments concrets qui plaident aujourd'hui pour le choix d'EDIFACT et des technologies associées comme support des échanges de données commerciales et administratives ; ðl examiner les formats d'échanges d'informations existants ou émergents, fondés sur une structuration objet de l'information partagée, candidats à la succession d'EDIFACT; ðl examiner les difficultés soulevées par le passage à un format plus évolué et les conditions de la faisabilité de la transition à moyen ou long terme ; ðl rappeler enfin, que l'EDI EDIFACT est utilisé par des millions d'entreprises au plan mondial et qu'il convient, en France, de laisser les quelques 20.000 entreprises qui en ont fait le choix, de l'utiliser sereinement pour le meilleur profit de leurs applications industrielles, commerciales ou administratives. Prises de décisions économiques et conséquences des différés d'exécution. Des prises de position et débats contradictoires entre les acteurs de l'économie témoignent de leur difficulté à conserver et exprimer une position suffisamment stable et unifiée sur les choix stratégiques concernant les technologies supports des échanges électroniques pour le commerce et les administrations. Ces prises de position interviennent dans un environnement économique en perpétuel remaniement et suffisamment complexe pour que les prévisions sur les conséquences des décisions soient par nature incertaines. Leurs hésitations se traduisent par des réactions négatives vis-à-vis des déclarations officielles qui marquent l'adoption d'une technologie ; celles-ci peuvent remettre en question le principe même de la décision. Elles entraînent la démobilisation des multiples intervenants de l'économie qui influent sur l'inscription des nouvelles pratiques dans la vie quotidienne des usagers professionnels et privés. Elles diffèrent la mobilisation des investissements et retardent l'engagement des actions de développement, de production et de commercialisation des outils matériels et logiciels. Replacés dans la perspective de la mondialisation des économies et de l'accélération de l'évolution technologique, les différés d'exécution peuvent avoir des effets non négligeables sur les positionnements macro-économiques des entités nationales et régionales. Les exemples d'entreprises ou de pays engagés parmi les premiers dans une dynamique de production qui perdent le bénéfice de leurs investissements à la suite d'un retard à la mise en œuvre et à la diffusion des outils technologiques sont nombreux. Ils auront à subir une perte de compétitivité par rapport à des concurrents partis plus tardivement, mais dont l'économie est plus réactive. La perte subie peut être importante lorsque les différés d'exécution jouent sur des technologies clés de l'activité économique, en particulier celles touchant à la maîtrise des flux d'informations. La normalisation EDIFACT en question Cette analyse rapide des effets des oscillations des systèmes économiques en réaction à l'innovation technologique peut s'appliquer aux débats contradictoires sur le choix du format normalisé EDIFACT comme principal support de la dématérialisation des échanges du commerce et des administrations, notamment aux réactions suscitées en France par la circulaire du Premier ministre du 16 janvier 1997 portant instruction aux administrations d'adopter EDIFACT comme format commun pour la dématérialisation de leurs échanges de données. Il est naturel de s'interroger, un an après la publication de cette circulaire, sur le niveau d'engagement des moyens financiers et d'avancement des travaux qu'elle annonce dans les organismes relevant du secteur public et les Groupes de Développements EDI. La réponse qui pourrait être faite à cette question serait probablement un constat d'obtention de résultats, variables suivant les secteurs, pour les études et décisions préalables sur des financements restreints, et de résultats plus limités pour la mise en œuvre de programmes opérationnels, assortis des financements plus conséquents qu'ils nécessitent. Parmi les facteurs contribuant à cet état de fait : ðl un courant d'opposition aux méthodes et au milieu de la normalisation EDIFACT prenant prétexte, par exemple, d'une apparente "obsolescence" du format et du coût jugé excessif des projets EDI ; ðl la rivalité interne entre groupes d'experts de la normalisation travaillant aux développements normatifs de standards concurrents ; ðl l'existence de méthodes de structuration de l'information plus performantes et mieux adaptées aux générations actuelles des matériels et logiciels ; ðl l'émergence d'Internet, auquel est attaché une solide réputation de technologie miracle capable de répondre à tous les besoins de communication d'informations, entraînant l'abandon de facto de toutes les solutions antérieures ; constituent des obstacles sérieux qu'il est important de réfuter, afin de réduire la tendance à l'inertie et de réamorcer une dynamique propice à l'obtention de résultats concrets. Les "bruits" qui viennent retarder la réalisation de projets de société peuvent résulter d'une mauvaise appréhension des enjeux socio-économiques ou d'une méconnaissance des principes techniques qui sous-tendent les orientations stratégiques. Il relève de l'action d'EDIFRANCE de présenter à nouveau et d'actualiser l'argumentation qui justifie les décisions prises. Il s'agit : ðl d’identifier l'effet retard qui peut être provoqué par la médiatisation de prises de position contestables sur la dynamique de mise en œuvre d'un projet dans un système d'échanges mondialisé et ses conséquences possibles sur les grands équilibres économiques ; ðl de préciser le positionnement des différentes technologies dont l'association permet la réalisation d'un environnement de communication complet pour le commerce électronique, dont les EDI et les technologies Internet constituent des composants nécessaires et complémentaires ; ðl de faire une mise au point sur le niveau de coût réel de l'EDI normalisé que différentes prises de position qualifient à tort d'excessif ; ðl de présenter les arguments concrets qui plaident aujourd'hui pour le choix d'EDIFACT et des technologies associées comme support des échanges de données commerciales et administratives; ðl d’examiner les formats d'échanges d'informations existants ou émergents fondés sur une structuration objet de l'information partagée candidats à la succession d'EDIFACT, et d’examiner les difficultés soulevées par le passage à un format plus évolué et les conditions de la faisabilité de la transition à moyen ou long terme. Internet entre échanges de données et échange de documents électroniques Il faut sans doute revenir dans un premier temps sur la distinction entre EDI et échanges de documents électroniques ; en effet, cette distinction, aussi élémentaire soit-elle, est à l'origine des prises de position qui tendent à effacer la fonction des formats neutres d'échanges de données au profit d'un Internet supposé outil universel de la communication électronique. Internet est un outil support pour le transfert d'informations électroniques, qu'il s'agisse d'échanges de données ou d'échanges de documents. Cet outil est capable de relier entre eux tous les réseaux et tous les ordinateurs suffisamment performants en utilisant un protocole de communication (TCP/IP), des standards pour la gestion des échanges de messages et de documents électroniques (FTP, HTTP, MIME), un format permettant de présenter, de visualiser et d'éditer un document électronique multimédia (HTML), un langage permettant d'intégrer aux documents HTML des programmes exécutables quelque soit le système d'exécution de l'ordinateur destinataire (Java). Dans un échange de données électroniques entre systèmes d'informations hétérogènes utilisant le langage EDIFACT, il y a production d'un jeu de documents électroniques, regroupant sous une forme convenue (la syntaxe EDIFACT) des fichiers/objets multiformats, des données à destination des applicatifs, dites données applicatives, et des données à destination des modules logiciels chargés de gérer le transmission, dites données de services, regroupées dans des messages, des groupes de messages et des interchanges. Les données et fichiers échangées sont rassemblées dans un "colis électronique" EDIFACT, contenant des "messages" normalisés et des fichiers . Ce colis sera acheminé par un réseau qui peut être Internet. Certains usagers n'ont pas besoin de pratiquer un échange de données à partir de leurs applications de gestion ; l'échange de documents électroniques constitue pour eux un outil simple compatible avec leur capacité d'investissement et suffisant à satisfaire leurs besoins. Lorsqu'un échange s'opère entre un partenaire ayant un intérêt certain à mettre en œuvre un échange de données et un partenaire pour lequel l'EDI ne présente pas d'intérêt, le recours à une solution EFI dissymétrique, ou le formulaire devient un document électronique, téléchargeable sur Internet, devrait se généraliser. La solution retenue pourra faire appel à des jeux de formulaires électroniques standardisés au niveau sectoriel et associés aux subsets de référence des messages EDI. l'EDI est-il cher ? Les prises de position médiatisées qui portent le préjudice le plus important au développement de l'EDI normalisé sont les affirmations monolithiques concernant son coût excessif. Ces affirmations sont fausses car il existe aujourd'hui un éventail de solutions capable de répondre aux besoins de toutes les catégories d'entreprise, y compris les PME/PMI, à des coûts accessibles. Ces prises de position peuvent, il est vrai, refléter l'opinion de quelques unes parmi les 20.000 entreprises françaises de multiples secteurs d'activité qui sont équipées en EDI. De telles expériences, jugées négatives en termes de retour d'investissement, sont généralement dues à une information insuffisante ou inexacte de l'entreprise lorsqu'elle a retenu une solution. Celle-çi peut, par exemple, avoir pris conseil auprès d'un vendeur de matériel ou de logiciel, ou avoir mésestimé les difficultés techniques dues, par exemple, à une mauvaise connaissance des répertoires de données de ses logiciels ou à l'existence de solutions logicielles anciennes et non maintenues. La première question posée par une entreprise intéressée par l'EDI concerne l'investissement qu'elle devra mobiliser et le retour d'investissement qu'elle peut en attendre. Les solutions sont multiples et la gamme des coûts est très large. Leurs coûts dépendent des performances et de l'étendue des fonctionnalités qu'elles offrent, elles-mêmes fonction du type et du volume d'activité de l'entreprise et du ou des systèmes d'exploitation informatique qu’elle utilise. Trois niveaux de prix peuvent être identifiés : ðl pour les PME/PMI dont les flux échangés ne justifient pas la réalisation d'une interface EDI d'intégration/extraction automatique des données, les solutions EFI (Echange de Formulaires Informatisés) ou EDI LITE sont les plus adaptées et les moins onéreuses : de 1KF à 5KF pour l'acquisition d'un formulaire électronique capable de recevoir sans intégration, de saisir et d'émettre de un à deux messages. Le formulaire électronique présente des avantages par rapport à "l'EDI-fax" : il peut en effet effectuer des contrôles sur les données saisies. Le taux d'erreur et les coûts de reprise résultant de la prise en compte des données erronées diminuent ainsi considérablement. L'utilisation d'un formulaire électronique permet aux PME/PMI de répondre à la demande de leurs clients quand ils imposent la transmission en EDI des formulaires commerciaux. Elle constitue un moyen pour la formation du personnel à la pratique de l'échange électronique et elle prépare une évolution ultérieure de l'informatique de l'entreprise vers l'extraction/intégration automatique des données et la suppression des ressaisies ; ðl pour les PME/PMI dont les flux échangés avec leurs partenaires commerciaux équipés en EDI justifient la mise en place d'une d'intégration/extraction automatique des données sur un nombre de flux limités, les solutions EDI simples restent d'un coût abordable : à partir de 40KF, en fonction du nombre de flux traités et des solutions techniques utilisées pour l'interfaçage avec leurs applications. Un calcul simple permet d'obtenir l'ordre de grandeur du seuil de rentabilité d'un investissement EDI, en termes de volume d'échanges traité. Il s'agit ici d'annoncer un ordre de grandeur qui devra dans la pratique être précisé en fonction de l'entreprise, de son activité, de l'état de son informatique et des caractéristiques de son projet EDI. Si le coût moyen horaire du travail de saisie est évalué à 100 F, le gain de temps moyen sur la ressaisie d'une commande et sur l'exécution de la transmission est d'environ 6 minutes, le gain résultant de la transmission de 1000 formulaires s'élève à 10 KF. Les autres bénéfices induits sur les fonctions de l'entreprise, parmi lesquels la diminution du nombre d'erreurs (taux d'erreur 2%, soit 20 pour 1000, passant à 1% soit 10 erreurs évitées) et l'optimisation des stocks sont les plus importants. Ils multiplient au moins par un facteur 2 le résultat précédent, portant le gain cumulé à 20 KF pour 1000 formulaires , 20 F/formulaire. Sur la base d'un coût de réalisation de l'EDI pour le premier flux de 40 KF et d'un délai de retour d'investissement de deux ans, le seuil de rentabilité serait atteint pour 1000 formulaires commerciaux/an, soit environ 4 formulaires/jour. Si l'on tient compte du fait que le coût de mise en œuvre du second flux est approximativement deux fois moins élevé : le seuil de rentabilité passe à 500 formulaires commerciaux/an, soit environ 2 formulaires/jour. Ce calcul simple ne tient pas compte des gains indirects, difficilement chiffrables, qui sont induits par l'amélioration de la qualité globale de l'entreprise : - amélioration de l'organisation de l'entreprise consécutive au projet EDI ; - augmentation de sa réactivité ; - amélioration de sa position concurrentielle... Leur prise en compte pourrait conduire à abaisser le seuil de rentabilité indiqué plus haut de 25 % à 30 %. L'ordre de grandeur du gain total par message EDI pour le traitement de deux flux commerciaux pourrait alors s'établir à 50 F ; ðl pour les grandes et moyennes entreprises, qui réalisent un projet EDI portant sur un ensemble de flux logistiques et commerciaux et sur la couverture de toutes les transactions des flux en EDI avec leurs partenaires commerciaux, le coût d'un projet EDI est sensiblement plus élevé, de l'ordre de 500 KF ou plus suivant la taille de l'entreprise et les objectifs du projet. Le bénéfice / formulaire, ne serait-ce qu'en fonction du volume des échanges, sera beaucoup plus important et le retour d'investissement, souvent inférieur à un an. Il faut comptabiliser dans les bénéfices induits les résultats significatifs concernant l'amélioration de l'organisation de la production et l'optimisation des délais de production. Le bénéfice sera d'autant plus important que le projet EDI sera accompagné d'une amélioration de l'informatique de l'entreprise, en termes d'intégration des logiciels des grandes fonctions commerciales et logistiques. Lorsque l'investissement est important, il peut être progressif ; le retour d'investissement sera fonction de la couverture EDI du domaine fonctionnel et du nombre de fournisseurs connectés ; il commencera dès la transmission du premier message au premier fournisseur. Avant de pouvoir apporter une réponse à la question du coût de l'EDI, il est indispensable d'avoir analysé la demande de l'entreprise et précisé les principaux paramètres qui conditionneront le choix de la solution apte à la satisfaire : - chiffre d'affaires de l'entreprise ; - nature des transactions et des fonctions de l'entreprise sur lesquels porteront les échanges EDI ; - existence et type des logiciels de l'entreprise (fonctions retenues pour les échanges EDI) ; - volumes prévisionnels de flux EDI attendus ; - état d'avancement de l'EDI dans le secteur d'activité de l'entreprise ; - stratégie et équipements de télécommunication existants ; - délai de retour d'investissement attendu ; - niveau de sécurité attendu. Pour les PME/PMI dont le profil d'activité ne justifie pas le recours à l'EDI, il est impératif qu'elles soient correctement orientées vers le choix au moins provisoire de solutions EDI "léger" ou EFI (Echange de Formulaires Informatisés). Ce n'est pas parce que le coût de l'EDI normalisé a sensiblement baissé au cours des années 1996 et 1997 qu'il faut pour autant cesser d'agir pour prolonger et accélérer la tendance à la baisse. Cinq types de mesures peuvent être prises : ðl accroître l'incitation à la généralisation de l’EDI et réfuter systématiquement les prises de position démobilisatrices. La croissance de la demande entraîne automatiquement une diminution du coût des produits ; ðl améliorer et multiplier les solutions LITE EDI et EFI à l'usage des PME/PMI. Sur ce point, les progrès restant à réaliser sont considérables, en particulier en termes de mise à disposition de bibliothèques de formulaires de référence téléchargeables sur Internet, par exemple, et utilisables par le plus grand nombre possible de partenaires commerciaux ; ðl obtenir une diminution du coût des traducteurs ou diminuer le recours au traducteur en accélérant le développement des logiciels équipés de modules de communication EDI intégrés ; ðl accélérer le développement par les communautés sectorielles des scénarios EDI partageables par tous les utilisateurs d'un même secteur d'activité ; ðl améliorer l'accès à l'information sur les formats sectoriels existants, en créant un centre de référencement, d'enregistrement et de consultation des référentiels EDI, pour éviter la multiplication des formats hétérogènes correspondant à des fonctionnalités proches ou identiques. Des actions portant sur ces différents points sont actuellement en cours d'exécution au sein d'EDIFRANCE et des communautés sectorielles qu'elle fédère et l'offre informatique développe les modules de communication intégrés de ses logiciels. Ces actions devraient entraîner une nouvelle diminution du coût d'accès aux EDI sur les années 1998 et 1999. Les grands projets EDI, comme la dématérialisation des formulaires de l'administration présentent des contraintes de coordination fortes et portent sur des ensembles de données sensibles. Ils conserveront un niveau de coût non négligeable. Le coût rapporté à l'unité de transmission restera cependant très faible et le gain réparti pour les secteurs publics et privés sera considérable. Les délais de retour d'investissement diminuent avec l'importance des flux et les flux des formalités déclaratives des entreprises et des professionnels vers les administrations sont particulièrement importants. Ces projets doivent être dotés de financements suffisants sous peine de voir leur exécution différée. Gestion et actualisation des formats neutres d'échange. Pour pouvoir transférer des données entre les applications de gestion hétérogènes de plusieurs ordinateurs, il faut disposer d'une représentation conventionnelle partageable entre tous les logiciels connectés. Au-delà de toutes frontières de nationalités et de langues, EDIFACT est une représentation conventionnelle qui met en relation des logiciels, quels que soient leurs langages et la structuration des mémoires auxquelles ils ont accès. Cette représentation unique doit être associée à des informations issues de systèmes administratifs et commerciaux différents. La traduction de ces informations en format neutre EDIFACT nécessite l'obtention préalable d'un consensus entre experts qui représentent les différents milieux administratifs et commerciaux d'origine des données à traduire. L'une des caractéristiques principales du langage EDIFACT est la taille pratiquement illimitée du domaine de représentations possibles qu'il offre, avec une organisation syntaxique simple. Ces représentations sont construites à partir de la combinaison d'un petit nombre d'éléments d'information hiérarchisés correspondant à des unités sémantiques (montant, date,...), auxquels viennent s'ajouter une dernière qualification permettant de préciser le sens de la donnée suivant son contexte d'utilisation et de l'interfacer avec des données spécifiques. Cette ultime qualification est portée par les codes qualifiants. Le nombre et la variabilité des éléments d'informations normalisés est fonction du positionnement hiérarchique de l'élément dans la syntaxe EDIFACT. Les codes sont très nombreux et soumis à une variabilité importante. L'exploitation des ensembles de codes des répertoires EDIFACT au niveau international nécessite une gestion et une maintenance lourde, ne serait-ce que pour éviter la multiplication des "synonymes" et préserver la cohérence intersectorielle des répertoires. Les moyens affectés par l'appareil de la normalisation, en fonction des financements disponibles, doivent être en permanence revus à la hausse pour permettre de réaliser la maintenance de répertoires en expansion. Les critiques adressées à la norme EDIFACT sur ce point ne proviennent pas d'un défaut méthodologique ; elles sont inhérentes à tout format normalisé d'échange ou de partage de données, quelque soit le mode de représentation qu'il adopte. Plus le format sera sophistiqué, plus la structuration des informations qu'il porte sera complexe et plus la gestion de ses répertoires ou de ses classes d'objets sera contraignante et coûteuse. Il est beaucoup plus simple d'obtenir un consensus sur la conversion de données indépendantes que sur celle d'ensembles structurés de classes fortement interdépendantes. EDI et/ou partage de classes d'objets : évolution ou révolution ? L'une des principales critiques faite à l'environnement technologique EDIFACT est la perte d'efficacité due à l'organisation de l'interchange et du message, conçue comme une structure de fichier préimposée par rapport à des formats qui donneraient aux échanges la souplesse et la rapidité des processus d'accès aux informations autorisées par les générations actuelles des bases de données relationnelles puis objet. Travailler au niveau d'un fichier-interchange est adapté à des technologies d'archivage de l'information reposant sur des fichiers, mais induit des pertes de charge pour des transferts fortement interactifs d'entités/relations ou d'objets entre bases de données. A la décharge d'EDIFACT, il faut dire qu'il existe encore dans certains services des informatiques reposant sur des macro-ordinateurs centraux de conception ancienne travaillant sur des ensembles de fichiers : l'un des critères d'un format d'échange opérationnel est de pouvoir s'adapter à la grande majorité des matériels et logiciels existants quelle que soit leur génération, et ceci fut-ce au détriment d'une perte de performances par rapport à des formats plus évolués. On conçoit aisément quel intérêt les industriels de l'informatique pourraient avoir à appuyer le développement de formats d'échanges compatibles seulement avec les générations les plus récentes d'équipements informatiques. Le progrès étant irréversible, il faut prévoir à moyen terme la mise à niveau des organisations des formats d'échanges de type fichier à plat avec les méthodes évoluées de structuration de données. La structuration objet étant à l'heure actuelle la plus avancée, il est naturel de l'adopter comme modèle de référence pour la structuration des futurs formats d'échanges du commerce et de l'administration. Transférer un ensemble d'objets suppose la transmission simultanée des données et de leurs structures qui fondent l'organisation sémantique des systèmes d'information comme les mots et leurs relations celle des langages. Une fois établi ce constat, la première difficulté à résoudre est le choix d'une des méthodes de modélisation et de structuration objet concurrentes pour l'acquisition d'un statut de norme. Il pourrait être envisagé d'adopter des méthodes et une structuration compatibles avec celles de la normalisation aux formats STEP retenues pour les Echanges de Données Techniques et qui sont suffisamment éprouvées. Cette réponse permettrait de coupler facilement données techniques et données administratives et commerciales auxquelles elles sont associées et d'améliorer l'intégration des fonctions de la production. Même si les technologies sont prêtes pour accepter des formats de cette génération, le processus d'établissement d'un consensus sur des classes d'objet administratives et commerciales reconnues au niveau mondial sera très coûteux en temps et en ressources financières, de l'ordre a minima d'une dizaine d'années. Faut-il pendant tout ce temps arrêter l'extension du domaine de communication basé sur EDIFACT ? La réponse est évidemment non. Que se passera-t-il lorsque les futures classes d'objet et les logiciels capables de les transmettre seront prêts ? Faudra-t-il procéder à la constitution d'un nouveau domaine d'échanges non communiquant avec celui d'EDIFACT ? Faudra-t-il procéder au remplacement des modules de communication sous EDIFACT par des logiciels compatibles avec une information structurée objet ? Il est clair que la réponse à cette question est encore non. Le développement des "classes objet" et les modalités de la migration des équipements logiciels et matériels pour permettre un passage continu d'un modèle d'échanges à l'autre devraient être préparées dès maintenant. L'organisation implicite des données qu'il est possible d'extraire des répertoires EDIFACT et les "modèles objet" dont les messages EDIFACT sont la projection seront réutilisés pour la conception des "classes d'objets". Si ces modèles n'existent pas, ils devraient être créés préalablement à la conception des classes d'objet. Si à tout message EDIFACT, voire à tout scénario EDI peut être associé un modèle de données objet et un seul, la construction d'une interface permettant d'appeler les représentations EDIFACT à partir d'une "couche objets" sera faisable et d'autant moins coûteuse que le couple classes d'objet/ensembles de données EDIFACT aura été préassocié. EDI et/ou partage de classes d'objets : aspects juridiques, coûts, lisibilité Trois autres arguments majeurs plaident, à moyen terme, en faveur de la généralisation d'EDIFACT et pour l'engagement simultané du développement et de la généralisation des technologies plus avancées avec des objectifs de délais réalistes. Encore faudra-t-il éviter les effets d'annonces donnant à croire qu'il s'agira d'une transition facile et relativement rapide. Le premier concerne la mise en œuvre de la sécurité et les aspects juridiques, le deuxième le coût de réalisation des interfaces, le troisième la lisibilité par les utilisateurs. Aspects juridiques Si la mise en place des systèmes de sécurité destinés à assurer l'intégrité, la confidentialité, l'authentification, la non-répudiation, la conservation et la restitution des ensembles de messages est complexe, mais reste faisable avec les techniques actuelles, y compris pour garantir une sécurité de bout en bout (administrée à partir des applicatifs terminaux communicants) avec la version 4 de la norme EDIFACT, quelles prévisions peuvent être faites sur la faisabilité et le délai de mise à disposition de ces fonctionnalités avancées pour le plus grand nombre des applications existantes dans le cadre de transmissions portant sur des ensembles d'objets et de leur prise en compte par les législations, par exemple le droit de la preuve en matière de dématérialisation des échanges avec le secteur public ? Quelle infrastructure faudra-t-il mettre en place pour délivrer une accréditation à chaque transfert d'objet ? Apparemment, il serait hasardeux de pronostiquer un délai inférieur à 10-15 ans. Il reste qu'un moyen de détourner le problème consisterait à donner à un message constitué d'un ensemble d'objets le statut de classe d'objet et d'arrêter la mise en œuvre de la sécurité au niveau message, sans toucher aux transmissions d'objets effectuées entre deux transmissions de messages sécurisés attestant du résultat des transmissions intermédiaires. Coûts D'ordre économique, le deuxième argument est de simple bon sens : si la mise en œuvre d'une communication EDI (50 KF pour le premier message, le coût diminuant pour les messages suivants) est coûteuse pour une PME/PMI par rapport au retour d'investissement qu'elle peut en attendre lorsque les flux sont faibles, qu'en sera-t-il de l'accessibilité des PME/PMI aux nouveaux outils de communication transférant des ensembles d'objet, et du coût de réalisation des interfaces avec les objets traités par leurs informatiques ? La réalisation de ces échanges sera possible quand des logiciels permettront d'échanger les structures des bases de données partagées existantes et que l'ensemble des applications de traitement de l'information seront capables de travailler sur cette structure de données commune. Autant dire que ce résultat est irréaliste pour la mise en relation d'applications hétérogènes ne travaillant pas a priori sur des structures de données suffisamment semblables (cas des applications de CAO pour les Echanges de Données Techniques). L'uniformisation des structures de données traitées par tous les applicatifs de gestion reste l'objectif à long terme de la démarche initialisée par EDIFACT ; quoique s'agissant là encore d'un processus irréversible, similaire à celui qui commande l'adoption d'une langue véhiculaire mondiale unique, il serait hasardeux de prévoir ne serait-ce que l'ordre de grandeur du délai nécessaire pour son achèvement. Lisibilité Le troisième argument concerne la lisibilité et la maîtrise des modèles de données objet par les utilisateurs. La rusticité technologique apparente du format EDIFACT permet à des utilisateurs formés en un temps relativement court d'appréhender son fonctionnement. Des professionnels issus des métiers des différents secteurs travaillent avec les informaticiens dans les groupes de travail où s'effectue la création des messages et des subsets. Les professionnels conservent la maîtrise du contenu sémantique des messages, en termes de fidélité de restitution de leurs pratiques. Un répertoire de données et un tableau de mapping sont des documents lisibles par tous les intervenants. La construction d'un ensemble de classes d'objets représentatif et des méthodes qui traduisent les relations entre objets fait appel à des concepts plus sophistiqués que la construction des répertoires de données et leur localisation. Il s'en suivra nécessairement une perte de contrôle des utilisateurs face à des spécialistes analystes des systèmes d'information et un risque de déformation des pratiques par les représentations modélisées qui constitueront le noyau sémantique des futures applications. L'émergence d'un standard de fait, alternative à la normalisation des classes d'objet L'une des hypothèses les plus vraisemblables concernant la mise en place des systèmes d'échanges fondés sur le partage d'objets reste la production par un/des industriels de l'informatique, dotés d'une implantation mondiale, d'un premier ensemble de répertoires de classes d'objet concernant les fonctions commerciales et logistiques, et la mise à disposition des entreprises de kits de communication qui les utilisent. Constatant la lenteur des progrès de la normalisation, les éditeurs de logiciels qui ont analysés les besoins des utilisateurs en matière de partage d'informations et qui possèdent les moyens et les compétences pour commercialiser ces applications aux entreprises à des prix accessibles, sont fortement motivés pour prendre les devants sur la normalisation et être les premiers sur l'un des segments du marché de l'informatique parmi les plus porteurs. Les contacts pris par des éditeurs avec des groupes de projet issus du milieu de la normalisation (le BSR, par exemple) pour en évaluer les résultats et envisager leur utilisation pratique permettent de penser que certains d'entre eux travaillent actuellement sur le développement de "modèles objet" des process commerciaux. La mise en communication des logiciels de gestion des principaux éditeurs peut être réalisée à partir d'un dispositif à caractère "semi-normatif", pour accélérer la prise en compte par la normalisation des bibliothèque de classes produites. Dans un premier temps, les principaux éditeurs de logiciels passent un accord de coopération et mobilisent des moyens pour assurer le promotion d'une initiative internationale. Ils créent une association mondiale pour l'élaboration des bibliothèques de classes d'objet. Cette association regroupe un ensemble d'associations nationales qui réunissent des offreurs, des experts et les principaux utilisateurs des pays intéressés. L'initiative internationale apporte aux groupes de travail nationaux des ressources, un cadre de travail et des modèles objet préliminaires développés en interne ; celles-ci tiennent compte des méthodes de la normalisation. Cette hypothèse est réaliste : elle correspond d'ailleurs à l'initiative internationale actuellement en cours lancée par un éditeur américain pour la création d'un fond de classes d'objet internationales de la construction (Industry Foundation Classes), à partir de l'association International Alliance for Interoperability. Ce dispositif est a priori indépendant des instances de normalisation STEP, quoique des experts de la normalisation y soient associés et que la méthodologie STEP y soit utilisée. Le standard issu des travaux d'une initiative concernant les classes d'objet pour le commerce international partirait d'hypothèses de travail restreintes par rapport à celles de la normalisation : le domaine sémantique couvert représenterait seulement les process commerciaux les plus fréquents. Il suffirait à couvrir la grande majorité des besoins en communication des entreprises avec leurs partenaires commerciaux. Par un effet d'entraînement immédiat, ce standard de fait mis en œuvre par des logiciels largement diffusés ne pourrait pas être ignoré par les instances de normalisation ; les méthodes et les structures de données utilisées seraient intégrées dans un cadre normatif ; le noyau de contenu initial restreint aux principaux objets commerciaux et logistiques s'étendrait ensuite progressivement à l'ensemble des domaines d'échange de la vie économique. A l'issue du processus les éditeurs regroupés à l'origine de l'initiative détiendraient un avantage commercial important sur leurs concurrents. La migration à terme des systèmes fonctionnant au format EDIFACT donc la compatibilité des classes objet avec le modèle implicite sous-tendu par les répertoires EDIFACT, pourrait ne pas figurer parmi les contraintes principales du développement des bibliothèques d'objets. La prise en compte par les instances de normalisation d'un standard de classes d'objets issues en fait de l'industrie informatique américaine serait d'autant plus rapide que les Etats Unis semblent s'intéresser et participer activement aux travaux du nouveau groupe de travail du CEFACT Technics and Methodology Working Group (TMWG), qui a pour mission de préparer les futurs méthodes, formats et technologies d'échange, à partir des technologies et formats actuels EDIFACT. Les américains pourraient y trouver l'intérêt supplémentaire d'économiser la migration d'ANSI X.12 vers EDIFACT. Au moment de la consolidation du bloc économique européen autour du passage à la monnaie unique, il faut attirer l'attention sur le fait que cette consolidation ne peut être que facilitée par le maintien d'une position unique et déterminée des Européens autour des futures normes de partage de l'information commerciale, en particulier concernant la généralisation d'EDIFACT sur laquelle des investissements importants ont déjà été engagés et l'engagement de la transition vers des états de la norme faisant appel à des technologies plus avancées. Un passage prématuré à des technologies objet accompagné d'une marginalisation des technologies EDI entraînerait probablement des pertes financières importantes ; celles-ci pourraient être accrues sous l'effet démobilisateur et retardateur d'hésitations ou de contre-décisions portant sur des choix stratégiques déjà faits. Pour une généralisation des formats actuels et une évolution progressive et concertée Des développements précédents, il ressort en conclusion que : - les perturbations de la dynamique actuelle de généralisation des formats et des technologies existants de partage de l'information peuvent avoir des retombées négatives importantes sur les grands équilibres économiques des années à venir. Ceci concerne en particulier les prises de position qui peuvent être prises conjoncturellement et médiatisées sur des supports aussi ouverts qu'Internet par des personnalités politiques ou économiques reconnues. Il faut éviter toute médiatisation d'images déformées fondées sur une méconnaissance des principes technologiques et une mauvaise appréciation des enjeux et des pesanteurs socio-économiques. - les investissements faits sur le format normalisé EDIFACT représentent le résultat d'une démarche longue de 10 ans. L'énergie dépensée pour concrétiser son adoption par l'ensemble des secteurs de l'économie et pour dépasser les forces d'inertie et de réaction est considérable ; toute décision portant sur une modification importante des méthodes, des technologies et des formats doit être précédée d'une analyse approfondie de ses conséquences économiques. S'agissant de représentation sémantique des grands processus économiques, il faut stabiliser, maintenir et améliorer les dictionnaires et la syntaxe EDIFACT existants, tout en examinant les modalités de leur traduction dans des modèles syntaxiques différents et technologiquement plus évolués. La résistance du tissu économique, au sujet notamment des évolutions des principales structures réglementaires et juridiques et de la mise en place des instances nationales régulatrices, entraîne un retard important (ici proche de 10 ans) entre la définition des principes et l'arrivée à maturité de l'environnement économique, politique et social. Cet état de fait incontournable justifie le décalage entre état d'avancement technologique et maturité socio-économique. L'ordre de grandeur du différé, 10 ans, restera inchangé, quelle que soit la technologie de remplacement proposée, si elle induit la modification des représentations sémantiques partagées et le réaménagement des dispositions législatives, juridiques et réglementaires. A vouloir modifier trop vite un ordre macro-économique, le risque est grand de n'aboutir qu'à la répétition permanente du processus de changement et à la perte partielle du bénéfice attendu pour la collectivité, et ceci au détriment des partenaires économiques les plus faibles. Le fonctionnement d'une instance de normalisation au niveau mondial est coûteux en temps et en ressources financières, surtout quand son organisation est sujette à de fréquents réaménagements, provoqués par un état quasi endémique de pénurie de moyens. Il serait utile d'envisager les possibilités d'une meilleure organisation du financement et du fonctionnement des instances de normalisation EDIFACT, la mise en place d'outils et de méthodes de "cost control", la définition d'objectifs et de prévisions de résultats compatibles avec les résistances socio-économiques, plutôt que de mettre l'accent sur les défauts de l'organisation existante sans proposer de véritable solution de remplacement. Le passage trop rapide d'un modèle à un autre d'échange électronique s'effectuerait en pénalisant les blocs économiques les plus réglementés, les moins réactifs, les moins préparés et les moins cohérents. Les partenaires d'un même bloc économique doivent préparer collectivement l'avenir en modérant et conservant la maîtrise du processus de changement - améliorant la cohérence interne du groupe - en influant sur la réactivité interne et externe des acteurs de l'économie.

EDIFRANCE <edifr@worldnet.net>
Paris, France

le 13/02/1998 à 15:55:50


 


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