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Circulaire du 15 mai 1996 relative à la communication, à l'information et à la documentation des services de l'Etat sur les nouveaux réseaux de télécommunication

NOR : PRMX9601516C

Paris, le 15 mai 1996.

Le Premier ministre
à
Mesdames et Messieurs les ministres et secrétaires d'Etat

OBJET
Communication, information et documentation des services de l'Etat sur les nouveaux réseaux de télécommunication
REFER

La France doit participer pleinement au développement des autoroutes de l'information. Aussi ont été mises en place des politiques de soutien aux expérimentations sur les nouveaux réseaux et à l'équipement en micro-ordinateurs communicants.

Pionnière de la télématique, la France doit conserver un rôle de premier plan sur ces nouveaux réseaux et particulièrement sur le réseau mondial INTERNET.

Est positive, à cet égard, la multiplication des initiatives administratives en matière de serveurs et services d'informations, s'adressant au public sous des formes variées, et recourant aux nouveaux réseaux de télécommunication.

La généralisation du traitement numérique des données et les opportunités offertes par des coûts de lancement et d'entretien en baisse favorisent en effet l'émergence de nouvelles possibilités de dialogue avec les citoyens, les usagers du service public, les entreprises, les autres administrations et les publics étrangers.

Une telle évolution permet en outre d'espérer une plus large diffusion des informations qui sont nécessaires tant au travail quotidien des agents publics qu'aux rapports entre services publics et usagers. Ces progrès doivent s'accompagner du maintien et, si possible, de l'amélioration de la qualité des informations diffusées. Certaines administrations ont d'ores et déjà acquis une bonne connaissance des serveurs et des réseaux et su maîtriser les styles éditoriaux correspondants.

S'agissant notamment du réseau mondial INTERNET, nos compatriotes y ont dorénavant accès au coût d'une communication téléphonique locale.

L'Etat doit prendre part au développement d'INTERNET en créant des produits d'information, de documentation et de communication accessibles par ce réseau. A cette fin, le Gouvernement a décidé que chaque ministère serait doté, d'ici au 31 décembre 1997, d'un tel ensemble de produits et que les crédits du fonds interministériel de modernisation pourraient être mobilisés à cet effet.

Au demeurant, un certain nombre de projets d'administrations bénéficient d'une aide financière de l'Etat dans le cadre du soutien aux 244 expérimentations relatives aux autoroutes de l'information ayant reçu le label "projet d'intérêt public".

La modernité des moyens ne doit cependant pas faire oublier la constance des objectifs, dont plusieurs organismes interministériels, placés auprès du Premier ministre, portent avec vous la responsabilité: livrer des informations complètes et validées, rigoureusement tenues à jour, claires, d'égal accès, répondant aux questions qui se posent le plus fréquemment et permettant l'approfondissement d'une recherche sans redondance ni lacune.

La mise en oeuvre des applications doit également prendre soin de bien articuler entre eux les projets des administrations qui entendent donner des renseignements intéressant des domaines identiques ou connexes. Il convient notamment d'éviter des actions désordonnées ou concurrentes qui entraîneraient un gaspillage de deniers publics sans avantage pour l'utilisateur.

Il convient enfin de prendre en compte la dimension mondiale d'un réseau comme INTERNET, tout à la fois pour adapter les services proposés aux caractéristiques du public international et pour éviter d'implanter sur ce réseau des services qui, en raison de leur contenu, des exigences de confidentialité qui s'y attachent ou de leurs destinataires potentiels, trouveraient plus opportunément leur place sur les réseaux nationaux existants.


La présente circulaire fixe des directives en vue d'harmoniser des initiatives qui, si heureuses qu'elles soient dans leur inspiration, doivent être mises en cohérence dans l'intérêt général.

1. Il convient, en premier lieu, de distinguer communication gouvernementale d'une part, et missions d'information et de documentation administratives en direction du public, d'autre part.


a) S'agissant des projets touchant à la communication gouvernementale, je rappelle que ces derniers doivent être soumis à une commission d'agrément, après instruction par le service d'information du Gouvernement. Cette commission peut demander que des modifications soient apportées aux projets qui lui sont soumis afin d'améliorer la cohérence et la lisibilité du message gouvernemental.

b) S'agissant de l'information pratique (droits et démarches), le rôle de coordination incombe à la C.C.D.A. Cette instance est chargée de veiller à ce que l'ensemble des domaines d'information soient couverts de manière satisfaisante pour l'usager. Elle émet un avis sur tout projet de constitution ou de transformation de produits d'information quel qu'en soit le support ou le mode de diffusion.

S'agissant de la documentation, la C.C.D.A. veille au suivi des produits élaborés par les administrations et, le cas échéant, à l'harmonisation des produits concurrents ou insuffisamment complémentaires.

L'agrément de la commission d'agrément ou l'avis de la C.C.D.A. est présenté au contrôleur financier au moment de l'engagement des dépenses.

L'un et l'autre - j'insiste là-dessus - doivent être rendus dans des délais brefs: la nature même des nouveaux réseaux d'information impose que celle-ci puisse être adaptée rapidement. De simples modifications ou aménagements ne sont pas soumis à ces procédures: seules en relèvent les refontes impliquant une véritable transformation du produit de communication, d'information ou de documentation considéré.


Selon le type d'informations que vous serez amenés à diffuser, vous voudrez bien vous rapprocher de ces organismes dès le début de vos réflexions sur un projet d'ouverture de service et vous veillerez à respecter la répartition de leurs attributions.

Outre son rôle spécifique en matière d'information administrative, il appartiendra à la Documentation française de proposer, sur le réseau INTERNET, un service facilitant l'accès aux deux types de services définis aux a et b ci-dessus.

Ces instructions s'appliquent à l'ensemble des services électroniques d'information, de documentation et de communication, qu'ils soient diffusés sur un réseau national (Télétel) ou sur le réseau mondial INTERNET.


2. S'agissant particulièrement du réseau INTERNET, les instructions précédentes font l'objet des aménagements suivants:

a) Les produits d'information, de documentation et de communication diffusés sur INTERNET doivent faire l'objet d'une évaluation régulière permettant d'étudier leurs modalités d'utilisation tant d'un point de vue quantitatif (nombre de connexions, durée, origines...) que qualitatif (type de demande, adéquation du service aux besoins de l'utilisateur). Les données ainsi recueillies devront être transmises chaque année au service d'information du Gouvernement pour les produits touchant à la communication gouvernementale et à la C.C.D.A. pour les autres services. Tous les trois ans, l'agrément ou l'avis sera soumis à un réexamen: du service d'information du Gouvernement, pour ce qui relève de la communication gouvernementale; de la C.C.D.A., pour ce qui concerne l'information et la documentation administratives. Ce réexamen sera fondé sur les résultats de l'évaluation. Comme pour l'avis ou l'agrément initial, le réexamen devra intervenir dans des délais brefs;

b) Vous devrez en outre veiller, dans la conduite de chaque projet, au respect des dispositions suivantes:


3. La commission de coordination de la documentation administrative émettra à l'avenir, compte tenu des problèmes rencontrés, des conseils et recommandations relatifs à la fourniture, par les administrations de l'Etat, de produits d'information, de documentation et de communication sur le réseau INTERNET.

Le président de la C.C.D.A. constituera à cet effet un groupe de travail réunissant des représentants du commissariat à la réforme de l'Etat, du service d'information du Gouvernement, de la direction de la Documentation française, du service juridique et technique de l'information et de la communication, du Commissariat général du Plan, de la délégation à la langue française, du secrétariat général de la défense nationale, du ministre délégué à la poste, aux télécommunications et à l'espace et de tous autres ministères ou organismes dont la participation lui paraîtra utile.

Les recommandations issues des travaux de ce groupe, dont les premières interviendront d'ici à quelques mois, pourront notamment porter sur les questions suivantes:

En dehors même des travaux de ce groupe, la C.C.D.A. fera le point, dans son rapport annuel, sur la promotion des données officielles françaises par le réseau INTERNET.

4. Mesures transitoires et dérogations.

Les administrations de l'Etat qui, à la date de publication de la présente circulaire, proposent des produits d'information, de documentation et de communication sur le réseau INTERNET veilleront à les mettre en conformité avec les instructions qui précèdent avant le 31 décembre 1996.

En particulier, les administrations, qui offrent déjà des services importants en volume d'information et pour lesquels l'utilisation immédiate de la racine "gouv.fr" poserait des problèmes de mise à jour, pourront garder temporairement leur ancienne racine. Toutefois, elles devront, dans les meilleurs délais, mettre en place un système de double accès permettant d'atteindre les pages principales des menus de leur service soit par l'ancienne racine, soit par la nouvelle.

En outre, quelle que soit la date à laquelle a commencé l'exploitation d'un produit d'information, de documentation ou de communication sur le réseau INTERNET, l'administration de l'Etat qui propose ce produit pourra déroger aux instructions contenues dans la présente circulaire, lorsque la dérogation est justifiée par les caractéristiques du produit ou par l'intérêt du service. Le service d'information du Gouvernement ou la commission de coordination de la documentation administrative, selon le cas, devront être saisis aux fins de se prononcer sur cette justification.

Alain JUPPÉ

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