COMMISSION DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES SUR LA SECURITE ET LA SANTE DANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES
Médecine occidentale et vision chinoise
Exposés et débats du 18 novembre 1999
1ère partie  : La médecine occidentale  
Sommaire

 
RECHERCHES ACTUELLES ET PERSPECTIVES 
 
D. LAFON
Ces vingt dernières années ont vu l’apparition de nombreux travaux sur les mécanismes de toxicité des particules minérales. La silice et les fibres d’amiante ont souvent servi de modèles.

La découverte de nouvelles hypothèses mécanistiques a permis d’étudier l’effet d’un nombre important de nouvelles molécules, que ce soit en prévention ou en traitement. La plupart de ces études en sont pour l’instant restées au stade expérimental sur l’animal. Quelques essais cliniques ont cependant été effectués.

Les mécanismes qui ont permis ces avancées peuvent être résumés comme suit :

1. modification de l’activité de surface des particules minérales par recouvrement de leur surface ou diminution de leur capacité à générer des radicaux oxygène.

2. augmentation de la clairance particulaire

3. diminution de l’activation des macrophages et de la production d’oxydants

4. diminution du recrutement des cellules inflammatoires

5. diminution de la sécrétion des médiateurs de l’inflammation

6. diminution de la sécrétion des facteurs de croissance

7. diminution de la synthèse du collagène

8. diminution de la prolifération cellulaire

 Trois grandes catégories d’effets peuvent résumer l’action des molécules testées.
 

1. Le recouvrement des sites de surface des particules

 Ce sont les traitements les plus anciens. L’aluminothérapie et l’utilisation du polyvinylpyridine-N-oxyde ont donné lieu à de nombreuses études expérimentales et cliniques dans les années 1970-1980.

 L’utilisation de l’aluminium est abandonnée. Le PVNO n’est plus utilisé dans les pays européens ce qui ne semble pas être le cas en Chine.

 L’amiodarone a été utilisé plus récemment, mais ce traitement a été vite abandonné du fait de sa toxicité.

2. Protection contre le stress oxydant

 De nombreuses molécules ont été testées depuis une petite dizaine d’années : la tétrandrine, l’acide ascorbique, la 21-aminostéroïde, la super-oxyde dismutase, la catalase, la carotène et la vitamine A, l’adénosine 3’, 5’-cyclomonophosphate (cAMP).

 Toutes ces molécules ont été testées uniquement au stade expérimental sur l’animal.
 

3. Réponse inflammatoire et médiateurs de l’inflammation

 Les particules minérales entraînent l’activation des macrophages qui produisent des cytokines. Ces dernières recrutent des polynucléaires et des monocytes.

 Des facteurs de croissance sont sécrétés induisant la prolifération de fibroblastes et la synthèse de collagène.

 Des anticorps anti interleukine 1, des anti-sérum anti-rat PMN, des anti-bFGF, des anticorps anti-intégrines leucocytaires CD 11 a et 11 b et des anticorps antifacteurs de croissance dérivés des plaquettes (PDGF) ont ainsi été testés uniquement au stade expérimental sur l’animal.

 Ces études sont récentes et ont été pour beaucoup publiées ces cinq dernières années.

 L’ensemble de ces publications montre qu’un certain nombre de pistes de traitements préventifs ou curatifs, sont à l’étude. La pluralité des mécanismes en cause fait qu’il est peu probable qu’un traitement unique soit utilisable mais qu’il serait utile que dans le futur des études soient lancées sur des combinaisons de traitements.

 Il est à remarquer la quasi absence de la recherche sur ce thème au niveau de l’Europe Occidentale, alors que des pays tels que la Chine ou des pays de l’Est sont très présents.


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