COMMISSION DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES SUR LA SECURITE ET LA SANTE DANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES
Médecine occidentale et vision chinoise
Exposés et débats du 18 novembre 1999
1ère partie  : La médecine occidentale  
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DEBAT

M. AMOUDRU remercie le Président pour l'initiative de ce colloque. Il indique que les statistiques concernant les pneumoconioses sont en France essentiellement axées sur la gestion du risque (rentes crées, ouverture de pensions de reversion, etc.) ; il constate la pauvreté des données épidémiologiques détaillées (à l'exception de quelques études pour les houillères). Ce manque est particulièrement dommageable pour la mise au point de nouveaux tableaux de maladies professionnelles ou leur révision.

Il rappelle l'importance de la biopersistance des particules de silice dans le parenchyme pulmonaire. En effet celles-ci conservent leur pouvoir cytopathogène alors même que le sujet a été retiré de l'exposition, ce qui constitue une difficulté particulière pour les actions préventives ou thérapeutiques envisagées. 

M. COCUDE, s'adressant au Dr PUJET, souhaite connaître la proportion d'hommes et de femmes concernées par la réhabilitation respiratoire et si des comportements différents se manifestent.

M. PUJET : la proportion d'hommes est plus élevée en ce qui concerne les affections dues au tabac et aux maladies professionnelles mais les femmes sont en train de rattraper les hommes dans le domaine du tabac. La motivation à la réadaptation est limitée, d'une part, par le nombre de centres et de médecins au courant de la thérapie et, d'autre part, par la présence concomitante de tabac et d'alcool chez certains patients qu'il est nécessaire de sevrer au préalable.

Au niveau du programme thérapeutique on constate que les femmes sont plus rigoureuses que les hommes mais que tous progressent normalement lorsqu'il y a motivation. Concernant les pneumoconiotiques, la réhabilitation se révèle être  la meilleure thérapie par rapport aux médicaments ou à l'oxygène avec une amélioration par exemple de cinquante pour cent de la distance parcourue en une période de marche de six minutes.

Mme MINGAM : lorsque le Dr PUJET décrit la réhabilitation respiratoire des pneumoconiotiques et les résultats éloquents qu'il obtient, cela m'évoque tout à fait la réadaptation des patients douloureux chroniques : actuellement, en France, plusieurs Centres ou Services de Rééducation Fonctionnelle proposent aux lombalgiques  chroniques des programmes de « Réentraînement à l'effort » ou de  « Réactivation Physique » qui vont leur permettre de retrouver une qualité de vie acceptable malgré le handicap de la douleur.

Je suis heureuse de constater que pour deux types de pathologies différents, la conduite thérapeutique à adopter suit la même ligne directrice.

M. COCUDE demande au Dr MARQUET de tirer les conclusions de cette première partie en ce qui concerne les mineurs atteints de pneumoconiose.


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