"L'apprentissage une contribution au développement technologique et aux problèmes des banlieues" Une réponse aux carences des fonctions parentales

(Last update : Thu, Oct 13, 2016)

Le Directeur

"L'apprentissage une contribution au développement technologique et aux problèmes des banlieues" Une réponse aux carences des fonctions parentales

Il est frappant de constater. lors de récentes affaires qui ont défrayé la chronique (braquage de banque ou trafic de drogue) toutes les qualités développées par des jeunes en situation d'échec scolaire (sens de l'initiative, sens de l'organisation, volonté, courage, intelligence, innovation).

Pourquoi un tel gâchis 7 sans doute serait ce simplificateur d'y rechercher une cause unique mais à parcourir les biographies des inculpés force est de constater que bien souvent l'origine de la funeste bifurcation résulte d'une carence de la fonction parentale au moment de la puberté.

celle de la cellule familiale elle même, souvent éclatée, parfois déracinée, ne pouvant offrir une éthique, un modèle motivant pour le jeune entrant dans l'âge adulte
celle, aussi des fonctions parentales alternatives traditionnelles : celle des oncles, tantes, grands parents qui dans le village d'autrefois suppléaient en cas de besoin les parents, celle aussi du "curé du village" (quelle que soit la religion)
celle du maître d'école enfin: c'est d'ailleurs un mot qui symboliquement disparaît au moment où il serait le plus nécessaire. Avec la fin de l'enseignement primaire au "maître" qui non seulement transmet un savoir mais assume de fait "charge d'âme" de sa classe succède une constellation plus ou moins coordonnée d'interventions de professeurs spécialistes de leur matière dont aucun ne peut sentir véritablement en charge de façon globale du devenir des enfants.

Si le jeune adulte n'est pas naturellement motivé par les exercices intellectuels ou fortement "managé" par son environnement familial, les mauvaises notes ne tardent pas à conforter son manque de motivation amorçant ainsi le catastrophique cercle vicieux...

Finalement seule bien souvent la "bande de loubards" offre une forme d'insertion sociale ("tribale') et son chef un modèle du "Père".

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Aujourd'hui quelle structure peut offrir une fonction parentale constructive pour la société ? donner une ambition, une éthique, un modèle au service du développement?

Je pense qu'une des voies possibles est celle du maître d'apprentissage en renforçant l'entreprise dans sa vocation de communauté d'hommes et de femmes où peut s'épanouir, se développer, se forger la personnalité. en même temps que s'acquièrent les méthodes de travail, les savoirs et les savoir faire..

C'est dans l'intérêt de l'entreprise, dans l'intérêt des jeunes et dans l'intérêt de notre société.

Le jeune peut trouver là une structure non seulement de formation mais aussi d'intégration à la société. E peut y trouver des ambitions professionnelles et sociales, une fonction parentale alternative susceptible de lui donner une forte motivation en l'absence de laquelle tout effort de formation relève de l'utopie.
Le cadre, "maître d'apprentissage" trouvera sans doute dans cette mission une source d'enrichissement personnel tant sur le plan humain que professionnel, (transmettre un savoir oblige à l'approfondir et à le dominer et chacun sait à quel point les questions "naïves" et les yeux neufs du jeune amènent parfois de salutaires remises en cause quand on accepte de les entendre).

L'entreprise trouve le personnel qualifié dont elle a besoin et forge plus profondément la culture d'entreprise nécessaire à sa cohésion dans l'effort. L'investissement que l'entreprise doit faire dans la formation de ses cadres à la fonction de "maître d'apprentissage!' ( l'enseignement de la communication, de la pédagogie, de l'analyse transactionnelle ... ) ne sera sans doute pas totalement inutile dans les autres responsabilités de ce cadre

vis à vis de son équipe (introduction de nouvelles technologies ou des nouvelles méthodes de travail)
vis à vis de son patron (il faut savoir"vendre" son projet)
vis à vis de ses clients ( de plus en plus souvent la vente d'un produit s'accompagne d'un transfert de technologie ... )

De plus je pense que ce rôle de formateur est propice à un état d'esprit de dynamisme et de créativité vital pour l'entreprise d'aujourd'hui.

Ce type d'apprentissage "à l'allemande" implique de le concevoir avec la plus grande ambition

quant aux domaines professionnels visés : les hautes technologies, la productique en particulier, sont les domaines ou la pénurie de compétence est la plus criante et doit donc être l'axe d'action prioritaire
quant aux diplômes qu'il doit être possible d'y décrocher : cette filière doit permettre à un jeune de qualité d'aller jusqu'au bout de ses qualités d'intelligence et de puissance de travail et d'obtenir un diplôme de technicien supérieur ou d'ingénieur si il en a la va leur.

Bien entendu, il implique que les entreprises françaises grandes et petites considèrent là qu'il s'agit d'un investissement majeur pour elle : le succès de ce renouveau nécessitera de leur part de lourds efforts financiers et humains. Les récentes déclarations sur ce sujet d'un très grand chef d'entreprise devraient je pense permettre un certain optimisme.

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Un problème enfin mérite d'être posé : le capital de défiance accumulé malheureusement souvent à juste titre par le mot "apprentissage" dans notre pays qui ruine cette filière tant aux yeux des parents que des enfants ou des enseignants ne devrait il pas conduire à changer le mot et de parler plutôt d'enseignement technologique par alternance et pour lés niveaux TS et ingénieur de haut enseignement technologique par alternance ?

Dans le cas ou une telle option serait , prise, il faudrait sans aucun doute veiller à ce que la nouvelle appellation ne soit pas galvaudée avant que le contenu n'ait été modifié en profondeur.

J.M. YOLIN