J.O. 194 du 21 août 2004       J.O. disponibles       Alerte par mail       Lois,décrets       codes       AdmiNet
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Décret n° 2004-828 du 13 août 2004 portant publication de l'accord sous forme d'échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Mozambique relatif au statut du personnel des détachements militaires français participant aux activités conjointes organisées en République du Mozambique, signées les 28 avril et 1er juin 2004 (1)


NOR : MAEJ0430060D



Le Président de la République,

Sur le rapport du Premier ministre et du ministre des affaires étrangères,

Vu les articles 52 à 55 de la Constitution ;

Vu le décret no 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements internationaux souscrits par la France,

Décrète :


Article 1


L'accord sous forme d'échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Mozambique relatif au statut du personnel des détachements militaires français participant aux activités conjointes organisées en République du Mozambique, signées les 28 avril et 1er juin 2004, sera publié au Journal officiel de la République française.

Article 2


Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


Fait à Paris, le 13 août 2004.


Jacques Chirac


Par le Président de la République :


Le Premier ministre,

Jean-Pierre Raffarin

Le ministre des affaires étrangères,

Michel Barnier


(1) Le présent accord est entré en vigueur le 1er juin 2004.

A C C O R D


SOUS FORME D'ÉCHANGE DE LETTRES ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE RELATIF AU STATUT DU PERSONNEL DES DÉTACHEMENTS MILITAIRES FRANÇAIS PARTICIPANT AUX ACTIVITÉS CONJOINTES ORGANISÉES EN RÉPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE


MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

LE MINISTRE


Paris, le 28 avril 2004.


A son Excellence Monsieur Tobias Joachim Dai, ministre de la défense nationale de la République du Mozambique

Monsieur le Ministre,

A la suite des discussions entre nos représentants qui ont permis de préciser les conditions dans lesquelles des éléments des forces françaises participent, à la demande de votre gouvernement, à des activités conjointes organisées en République du Mozambique, j'ai l'honneur, d'ordre de mon gouvernement, de vous proposer les dispositions suivantes :

1. Durant son séjour sur le territoire de la République du Mozambique, le personnel des forces françaises participant à des activités conjointes se conforme aux lois et usages en vigueur en République du Mozambique et jouit d'immunités de juridiction et d'exécution identiques à celles accordées aux membres du personnel administratif et technique des missions diplomatiques par la convention sur les relations diplomatiques, signée à Vienne le 18 avril 1961.

2. Les conditions de déroulement des activités conjointes peuvent être précisées dans un arrangement conclu entre ministres de la défense. Les modalités sont précisées, le cas échéant, dans un document conjoint de procédure signé entre les représentants de nos états-majors.

3. Dans le cadre des activités conjointes, le personnel des forces françaises est autorisé à entrer sur le territoire de la République du Mozambique muni de sa seule carte d'identité militaire. Le matériel des forces armées françaises est exonéré de tous droits et taxes à l'entrée comme à la sortie du territoire de la République du Mozambique.

4. Le Gouvernement de la République du Mozambique et le Gouvernement de la République française renoncent mutuellement à toute action tendant à la réparation des dommages qui pourraient être causés à leurs biens ou à leur personnel, y compris ceux ayant entraîné la mort, à l'occasion des activités conjointes, sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle. Par faute lourde, il convient d'entendre l'erreur grossière ou la négligence grave.

Le Gouvernement de la République du Mozambique et le Gouvernement de la République française prennent en charge la réparation des dommages causés aux tiers par le personnel de leurs forces armées du fait des activités conjointes. Si les deux gouvernements sont conjointement responsables d'un dommage subi par un tiers ou si le dommage est causé par leurs forces armées sans qu'il soit possible de l'attribuer précisément à l'une ou l'autre des forces armées, le montant de l'indemnité est réparti de manière égale. En cas d'action judiciaire intentée à l'occasion de tels dommages, le Gouvernement de la République du Mozambique se substitue dans l'instance au Gouvernement de la République française. Dans tous les cas, le Gouvernement de la République du Mozambique règle les indemnités versées pour la réparation d'un dommage. Si la responsabilité est encourue par le Gouvernement de la République française, celui-ci s'engage alors à le rembourser dans les plus brefs délais.

5. Le décès d'un membre du personnel des forces françaises sur le territoire de la République du Mozambique est déclaré auprès des autorités territorialement compétentes. Les autorités françaises peuvent disposer du corps dès que l'autorisation leur en a été accordée par les autorités mozambicaines. Le transport du corps est effectué selon la réglementation mozambicaine en vigueur.

6. Les forces mozambicaines fournissent gratuitement au détachement français le soutien logistique nécessaire aux activités conjointes, comprenant notamment l'hébergement, l'alimentation et, dans la mesure du possible, les moyens de transport locaux.

7. Le personnel des forces françaises a accès aux services médicaux mozambicains, civils et militaires, dans les mêmes conditions que le personnel des forces armées du Mozambique. Tous les soins médicaux et les évacuations urgentes par moyens militaires sont gratuits.

8. Les forces françaises sont autorisées à détenir, pour les besoins des activités conjointes, des armes et munitions de sécurité. Ces armes et munitions de sécurité sont entreposées et gardées selon les règles françaises en vigueur. Le personnel des forces françaises est autorisé à porter des armes pour les besoins des activités conjointes.

9. Les forces françaises sont autorisées à détenir et à mettre en oeuvre un système autonome de transmissions pour les besoins des activités conjointes selon les fréquences attribuées par les autorités mozambicaines. L'accès au spectre radioélectrique est consenti aux forces françaises à titre gratuit.

10. Tout différend entre les parties relatif à l'application ou à l'interprétation des présentes dispositions est réglé exclusivement par voie de négociation.

11. Le Gouvernement de la République du Mozambique et le Gouvernement de la République française peuvent dénoncer l'accord par notification écrite avec un préavis de six mois.

Je vous serais obligée de me faire connaître si les dispositions qui précèdent recueillent l'agrément de votre gouvernement. Dans ce cas, la présente lettre ainsi que votre réponse constituent l'accord entre nos deux gouvernements relatif au statut du personnel des détachements militaires français participant aux activités conjointes organisées en République du Mozambique, accord qui entrera en vigueur à la date de votre réponse.

Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir agréer l'assurance de ma considération distinguée et très cordiale.



Michèle Alliot-Marie,

Ministre de la défense


de la République française


RÉPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE

MINISTÈRE

DE LA DÉFENSE NATIONALE


Maputo, le 1er juin 2004.


Madame le Ministre,

J'accuse réception de votre lettre en date du 28 avril 2004 qui se lit comme suit :

« Monsieur le Ministre,

A la suite des discussions entre nos représentants qui ont permis de préciser les conditions dans lesquelles des éléments des forces françaises participent, à la demande de votre gouvernement, à des activités conjointes organisées en République du Mozambique, j'ai l'honneur, d'ordre de mon gouvernement, de vous proposer les dispositions suivantes :

1. Durant son séjour sur le territoire de la République du Mozambique, le personnel des forces françaises participant à des activités conjointes se conforme aux lois et usages en vigueur en République du Mozambique et jouit d'immunités de juridiction et d'exécution identiques à celles accordées aux membres du personnel administratif et technique des missions diplomatiques par la convention sur les relations diplomatiques, signée à Vienne le 18 avril 1961.

2. Les conditions de déroulement des activités conjointes peuvent être précisées dans un arrangement conclu entre ministres de la défense. Les modalités sont précisées, le cas échéant, dans un document conjoint de procédure signé entre les représentants de nos états-majors.

3. Dans le cadre des activités conjointes, le personnel des forces françaises est autorisé à entrer sur le territoire de la République du Mozambique muni de sa seule carte d'identité militaire. Le matériel des forces armées françaises est exonéré de tous droits et taxes à l'entrée comme à la sortie du territoire de la République du Mozambique.

4. Le Gouvernement de la République du Mozambique et le Gouvernement de la République française renoncent mutuellement à toute action tendant à la réparation des dommages qui pourraient être causés à leurs biens ou à leur personnel, y compris ceux ayant entraîné la mort, à l'occasion des activités conjointes, sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle. Par faute lourde, il convient d'entendre l'erreur grossière ou la négligence grave.

Le Gouvernement de la République du Mozambique et le Gouvernement de la République française prennent en charge la réparation des dommages causés aux tiers par le personnel de leurs forces armées du fait des activités conjointes. Si les deux gouvernements sont conjointement responsables d'un dommage subi par un tiers ou si le dommage est causé par leurs forces armées sans qu'il soit possible de l'attribuer précisément à l'une ou l'autre des forces armées, le montant de l'indemnité est réparti de manière égale. En cas d'action judiciaire intentée à l'occasion de tels dommages, le Gouvernement de la République du Mozambique se substitue dans l'instance au Gouvernement de la République française. Dans tous les cas, le Gouvernement de la République du Mozambique règle les indemnités versées pour la réparation d'un dommage. Si la responsabilité est encourue par le Gouvernement de la République française, celui-ci s'engage alors à le rembourser dans les plus brefs délais.

5. Le décès d'un membre du personnel des forces françaises sur le territoire de la République du Mozambique est déclaré auprès des autorités territorialement compétentes. Les autorités françaises peuvent disposer du corps dès que l'autorisation leur en a été accordée par les autorités mozambicaines. Le transport du corps est effectué selon la réglementation mozambicaine en vigueur.

6. Les forces mozambicaines fournissent gratuitement au détachement français le soutien logistique nécessaire aux activités conjointes, comprenant notamment l'hébergement, l'alimentation et, dans la mesure du possible, les moyens de transport locaux.

7. Le personnel des forces françaises a accès aux services médicaux mozambicains, civils et militaires, dans les mêmes conditions que le personnel des forces armées du Mozambique. Tous les soins médicaux et les évacuations urgentes par moyens militaires sont gratuits.

8. Les forces françaises sont autorisées à détenir, pour les besoins des activités conjointes, des armes et munitions de sécurité. Ces armes et munitions de sécurité sont entreposées et gardées selon les règles françaises en vigueur. Le personnel des forces françaises est autorisé à porter des armes pour les besoins des activités conjointes.

9. Les forces françaises sont autorisées à détenir et à mettre en oeuvre un système autonome de transmissions pour les besoins des activités conjointes selon les fréquences attribuées par les autorités mozambicaines. L'accès au spectre radioélectrique est consenti aux forces françaises à titre gratuit.

10. Tout différend entre les parties relatif à l'application ou à l'interprétation des présentes dispositions est réglé exclusivement par voie de négociation.

11. Le Gouvernement de la République du Mozambique et le Gouvernement de la République française peuvent dénoncer l'accord par notification écrite avec un préavis de six mois.

Je vous serais obligée de me faire connaître si les dispositions qui précèdent recueillent l'agrément de votre gouvernement. Dans ce cas, la présente lettre ainsi que votre réponse constituent l'accord entre nos deux gouvernements relatif au statut du personnel des détachements militaires français participant aux activités conjointes organisées en République du Mozambique, accord qui entrera en vigueur à la date de votre réponse.

Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir agréer l'assurance de ma considération distinguée et très cordiale. »

J'ai l'honneur de vous faire part de l'accord de mon Gouvernement sur les dispositions qui précèdent. Dans ces conditions, le présent accord entre en vigueur à la date de ce jour.


Tobias Joachim Dai,

Ministre de la défense nationale

de la République du Mozambique