[ 3614 MAGNUC ]

BULLETIN HEBDOMADAIRE DE L'OPRI

9 octobre 1998

  • "3614-TELERAY"
  • IMPORTATION DE CHAMPIGNONS
  • ANTENNE LOCALE DE L'OPRI A LA HAGUE
  • EVALUATION DE L'EXPOSITION EXTERNE AUX RAYONNEMENTS IONISANTS DES CHEMINOTS
  • CONTAMINATION VESTIMENTAIRE DE TRAVAILLEURS EN SORTIE DE SITES NUCLEAIRES A GRAVELINES
  • MERCANTOUR
  • GIROLLES EN PROVENANCE D'AUTRICHE.
  • SURVEILLANCE RADIOLOGIQUE DES PLAGES DU COTENTIN
  • RAYONNEMENT NATUREL
  • DENREES ALIMENTAIRES DE BASE

3614-TELERAY

Les résultats quotidiens des 174 stations du réseau de télémesure du rayonnement Gamma peuvent être consultés sur le minitel : 3614 TELERAY.

ANTENNE LOCALE DE L'OPRI A LA HAGUE

Le 8 octobre, à Equeurdreville, le secrétaire d'Etat à la santé, Bernard Kouchner a confirmé, devant la commission spéciale d'information auprès de l'établissement de la Hague, la création d'une antenne de l'OPRI, située à proximité de l'usine de COGEMA LA HAGUE.

Soulignant la nécessité de la transparence en matière de santé publique, le secrétaire d'Etat a précisé que les divers prélèvements terrestres et marins ainsi que les mesures en continu, en particulier de krypton 85, seraient effectués exclusivement par les équipes de L'OPRI.

Les laboratoires de cette antenne, outre l'équipement classique de mesures spectrométriques seront dotés de matériels bénéficiant des dernières avancées technologiques.

EVALUATION DE L'EXPOSITION EXTERNE AUX RAYONNEMENTS IONISANTS DES CHEMINOTS

l'OPRI et l'IPSN ont remis ce jour à la SNCF leur rapport sur l'exposition des cheminots aux rayonnements ionisants. Ce rapport fait suite à l'expérimentation conduite à Valognes le 16 septembre 1998 dans l'enceinte du terminal ferroviaire de la COGEMA.

L'objectif de cette étude était d'évaluer l'exposition par irradiation des cheminots impliqués dans le transport de combustible irradié et d'apprécier si certains d'entre eux devaient être assimilés à des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants.

Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :

Malgré une certaine hétérogénéité des débits de dose autour du wagon et de son container, les zones potentiellement les plus irradiantes se situent toujours à proximité du canopy servant de protection au château de combustible.

En revanche, il est apparu aussi qu'aux extrémités du wagon, là où s'effectuent l'atelage et le dételage des wagons, les débits de dose mesurés étaient du même ordre de grandeur que le rayonnement naturel ambiant.

Sur la base de ces données, qui sont toutes disponibles et explicitées dans le rapport, l'OPRI et l'IPSN ont été amenés a considérer qu'en situation normale de travail -y compris en tenant compte des variations possibles des débits de dose d'un château à un autre- aucune des catégories de cheminots intervenant dans le transport de combustible irradié ne pouvait raisonnablement être assimilée à des travailleurs exposés.

En dépit de ce constat qui manifeste le fait que l'exposition des cheminots n'exède pas celle tolérée pour le public (1 mSv/an), il est possible de réduire encore les expositions potentielles en optimisant le temps passé à certaines opérations et en modifiant certains équipements ou procédures.

A cet égard, l'OPRI et l'IPSN recommandent à la SNCF d'établir des consignes afin de limiter la présence, à proximité des wagons de combustible irradié, aux seules opérations de manoeuvre et d'interdire tout stationnement injustifié. S'il n'est pas pertinent de procéder à un renforcement des protections du container, il semble en revanche utile d'envisager des adaptations techniques visant à sortir du champ des zones les plus irradiantes certaines commandes ou manettes.

S'agissant du personnel, si le classement en catégorie exposée ne s'impose pas, l'OPRI et l'IPSN estiment que certains agents de sécurité doivent bénéficier d'une formation à la radioprotection leur permettant de répondre à des questions simples et disposer d'un détecteur pour procéder à des vérifications en cas d'incident autour des colis de matières radioactives.

Si le port systématique d'un dosimètre individuel ne se justifie pas en situation de travail normale, l'OPRI et l'IPSN proposent néanmoins que la surveillance dosimétrique dont bénéficient actuellement une centaine de cheminots soit maintenue pendant quelques mois, la période de port étant étendue à trois mois pour compenser la sensibilité insuffisante des films à des débits de dose aussi faibles.

Ils suggèrent enfin que des procédures particulières de protection contre les rayonnements soient définies pour faire face à des situations exceptionnelles, incidentelles ou accidentelles.

CONTAMINATION VESTIMENTAIRE DE TRAVAILLEURS EN SORTIE DE SITES NUCLEAIRES A GRAVELINES

L'accent ayant été mis récemment par la direction de la centrale nucléaire de Gravelines sur certains cas de contamination vestimentaire de travailleurs, le Préfet de la région Nord Pas-de-Calais a pris l'initiative de réunir les services déconcentrés de l'Etat (DDASS, DRIRE, Inspection du Travail) et l'OPRI afin de faire le point sur cette affaire et d'envisager les actions à entreprendre.

Au cours de cette réunion qui s'est tenu à Lille le 8 octobre 1998 sous la présidence de M. Le Sous-Préfet de Dunkerque, l'OPRI a rappelé que les niveaux mesurés, lors des quelques cas de contamination signalés, ne conduisaient pas à des expositions individuelles signifivatives mais que, néanmoins, cette dispersion de matières radioactives hors du site nucléaire constituait un dysfonctionnement préocupant. Il a donc été décidé :

  • de demander à l'exploitant nucléaire de fournir un bilan exhaustif de la situation et d'indiquer précisément les mesures qu'il a prises ou qu'il compte prendre pour éviter que ne se renouvellent les incidents de contamination constatés.
  • d'établir un programme d'interventions et de contrôles des pouvoirs publics afin de répondre à l'attente des populations potentiellement concernées.
L'OPRI a, pour sa part, déclaré qu'il était prêt à apporter ses moyens techniques d'investigation à cette action.

MERCANTOUR

Le 30 septembre 98, afin de compléter le bilan radioécologique effectué cet été par l'OPRI dans le parc national du Mercantour (campagne de mesures radiométriques et de rédioactivité sur prélèvements de sols et d'indicateurs biologiques : mousses, humus, herbe, baies sauvages...), les services de la DDASS des Alpes Maritimes ont collecté des champignons d'une dizaine de variétés parmi les plus couramment récoltées dans les hautes vallées de la Tinée, de la Vésubie, et du Var. Les échantillons ont été envoyés pour analyse à l'OPRI : quelques spécimens de bolets, grisettes et lactaires présentent des niveaux d'activité de 50 à 170 Bq/kg frais de Césium 137. Les échantillons d'Agarics, d'autres lactaires et de coulemelles ne présentent pas de contamination significative (moins de 2 à 6 Bq/kg frais). Aucune restriction de consommation ne doit de ce fait être formulée.

GIROLLES EN PROVENANCE D'AUTRICHE

A la suite de la saisie par les Services de la Répression des Fraudes de plusieurs tonnes de girolles importées d'Autriche, mais provenant de différents pays (Lituanie,Pologne,Ukraine,Bulgarie) et fortement marquées en Césium 137, l'OPRI a effectué un contrôle systématique des stocks restants.

Cet examen a permis de mettre en évidence que la grande majorité des cagettes de girolles saisies présentaient un taux de contamination supérieur à 2 000 Bq/kg, les plus hauts s'élevant au-dessus de 8 000 Bq/kg.

Seules une trentaine d'échantillons présentaient un taux de contamination inférieur au seuil de détection. La moyenne se situe à 1 642 Bq/kg, largement supérieure à la limite autorisée pour l'importation.

Un certain nombre d'expériences scientifiques seront poursuivies à l'OPRI, portant sur la cinétique de transfert du césium au cours de différents processus de dégradation ou de transformation. Le résidu, assèché, sera éliminé par incinération à Fontenay par l'ANDRA selon les règlements en vigueur.

SURVEILLANCE RADIOLOGIQUE DES PLAGES DU COTENTIN

L'OPRI a poursuivi, cet été, le contrôle radiologique des plages du Nord-Cotentin. Des échantillons de sable, d'eau de mer et d'algues provenant des plages ou des grèves d'Omonville La Rogue, de Siouville, de l'Anse des Moulinets, de Vauville et du Rozel toutes situées à proximité de l'usine de la Hague ou de la centrale de Flamanville ainsi que des échantillons d'huîtres en provenance des principaux producteurs locaux à St Germain-sur-Ay, Ste Marie du Mont, St Vaast, Blainville et de moules à Lingreville ont été analysés.

Ces prélèvements ont tous été réalisés par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de la Manche le 4 septembre 1998.

Tous les résultats de nos mesures sur l'eau de mer, le sable et les algues ainsi que sur les huîtres et les moules produites localements sont comparables à ceux obtenus lors de nos précédentes campagnes.

Par conséquent, il n'y a aucun motif pour formuler une restriction quelconque d'accès, de fréquentation de ces plages ou de consommation de mollusques produits localement.

RAYONNEMENT NATUREL-FRACTION COSMIQUE (OBS. DE MEUDON)

L'Observatoire de Paris (Centre de prévision de Meudon) a signalé une éruption solaire avec émissions de protons du 30 septembre au 2 octobre 1998.

Flux maximal observé en altitude :

1) Energie supérieure à 10 MEV = 1 200 protons/cm2/sec/steradian le 1/10/98 à 00h25 utc

2) Energie supérieure à 100 MEV = 3 protons/cm2/sec/steradian le 30/09/98 à 19h20 utc

Ces flux d'énergie qui n'apparaissent que lors des éruptions solaires et qui s'ajoutent au rayonnement cosmique permanent, n'ont entraîné aucune variation mesurable du rayonnement gamma ambiant par le réseau des stations de l'OPRI.

DENREES ALIMENTAIRES DE BASE, LAIT, CEREALES, ETC :

R.A.S.