[ Yolin | 2001 | Sommaire ]

5.4.3.4.1 Le capital risque : le plancher du million de dollars

Ces fonds s'investissent aujourd'hui pour l'essentiel dans les NTIC (et dans une moindre mesure dans les biotechnologies)

Alimentés dans une large proportion par les fonds de pension, ils sont aujourd'hui pour une grande part d'origine américaine :

Les fonds de pension des Etats-Unis y consacrent aujourd'hui entre 2 et 3% de leurs investissements, ce qui représente des sommes considérables (journal de L'atelier-Bnp-Paribas avril-mai 1997 www.atelier.fr)

Les FCPI (fonds communs de placement innovation) et les contrats DSK assurance vie dont 5% sont investis dans des sociétés non cotées ou inscrites au second marché), qui bénéficient d'avantages fiscaux, lui ont lui apporté de nouveaux capitaux (estimés à moyen terme à 13 milliards de francs, dont 3 milliards vers le nouveau marché)

D'autres dispositions prises en 1998, relatives aux conditions de réinvestissement de produits de contrats d'assurance vie dans les sociétés de capital investissement ou actions de sociétés cotées au second marché, pourraient selon certaines estimations générer quelque 5 milliards de francs de ressources nouvelles.

L'année 1998 a également vu la mise en place de dispositifs permettant l'amélioration des fonds disponibles pour le capital risque : La dotation d'un fonds de 600 millions de francs gérés par la Caisse des Dépôts et Consignations et destinés à abonder les fonds privés de capital risque pour accompagner et renforcer le démarrage de ceux ci en est une des manifestations les plus visibles. 300 millions en provenance de la banque européenne d'investissement sont venus compléter en 1998 un dispositif qui pourrait au total générer entre 4 et 6 milliards de fonds propres pour les PME innovantes ou de haute technologie.

On a pu également noter un impressionnant développement depuis 1998 des capitaux levés par les sociétés de capital-risque largement investis dans les entreprises «Internet», avec 17 milliards de francs en 1998, soit 4 fois plus qu'en 1997 (source Afic Walter Butler&w). 1999 année ou ces fonds ont été investis les montants sont en léger recul: en 2000 c'est 28 équipes comptant 800 personnes qui travaillent actuellement en France pour détecter et accompagner les projets

notons en particulier, outre les fonds de Corporate Venture voir page 177 Sofinnova Jean-Bernard Schmidt Sofinnova Partners Olivier Protard et SofinnovaVentures Alain Azan (avec son 12ème fonds de 200M$) www.sofinnova.fr , Jet Venture Eric Payre (100MF levés), AXA Innovation (135MF investis en 99), Auriga www.auriga-venture.com ,(410 MFlevés) Galileo Partners Joël Flichy(dg) Christophe Viet139MF investis en 99 www.galileo.fr, Europ@web Chahram Bechara (3,3 milliards de Francs levés) www.europatweb.com, Innovacom www.innovacom.fr Denis Champenois (dg)202MF investi en 99, Spef du groupe Banques Populaires (132MF investi en 99), Net Discovery de la Financière de Rotschild Christian Deblaye et Didier Benchimol (100M$ investi en 99), Intuitu Capital www.intuitu-capital.com , Apollo Invest Hervé Giaaoui , Laurent Assher et Xavier Schallebaum (100MFlevés), Seeft Venture Régis Saleur, Ventech www.ventech.fr, Viventure www.vivenditure.com Besnoit Grossman 119MF investi en 99, Siparex www.siparex.com Dominique Nouvelet Paul Tholly (3 milliards de F d'actif), ainsi que la Caisse des Dépots www.cdcinnov.com, Partech Jean-Marc Patouillaud (dg) 300M$ levés, France Finance et Technologie ° Bernard Vergnes, Financière de Brienne, Kairos, Part'Com Pierre de Fouquet (dg),Antoine Garrigues Newport, FD 5, Trinova, Turenne Capital Partenaires, Mars Capital, Frnetwork (Financière Rembrandt), Crescendo Venture, T Venture, Pythagoras, Guillemot Venture, Net Partners, ADD Partners, NetsCapital, Prescott SA, Innova France

Sans compter les innombrables fonds américains agissant en France (ils investissent 10% de leurs fonds en europe) comme Apax Partner www.apax.com), Maurice Tchénio, Edgard Misrahi (N°2 en terme de montant investi en France avec 236MF, Atlas Venture www.atlasventure.com ,Joël Besse et Jean-Yves Quentel(2,4 milliards de francs levés), &Andersen Consulting (1 Milliard de $ levés), Carlyle Group de Jacques Garaïalde x (730M$ levés),

Ou européens comme l'anglais 3i www.3i.com Clément Cordier Frédéric de Broglie et Thomas Gubler (N°1 en terme de montant investi en France avec 274MF), JellyWorks ou NewMedia Spark , l'Allemand PopNet , le Néerlandais ABN Amro Venture Dominique Agrech (131 MF investis en 99)

au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital association) ageAME="_Hlt496289129">www.evca.com

Cette dynamique s'est encore accélérée en 1999 et au début de l'année 2000 (Innovacom4 vient encore de lever 1,4 milliards de Francs en sept 2000, soit 5 fois plus qu'Innovacom3): au total le volume du capital risque aura été multiplié par plus de 10 en 4 ans

L'émergence de fonds de pension dans notre pays conforterait sans aucun doute cette industrie qui a vocation à jouer un rôle majeur dans la construction de l'économie de demain : celle qui paiera nos retraites (on peut en effet douter, contrairement à une idée parfois répandue dans la sphère sociale, que les intérêts sur la dette contractée pour financer le déficit de l'Etat soient, à long terme, une ressource sûre : les travaux récents du Commissariat au Plan permettent d'en donner une idée).

Quand on regarde le panorama industriel d'aujourd'hui il faut se souvenir que Etats Unis comptaient plus de 500 fonds de capital-risque en 1997 qui investissaient 14,2 milliards de dollars dans des entreprises en phase de démarrage, contre une quinzaine de fonds en France qui investissaient ensemble moins de un milliard de francs en véritable capital-risque dans les jeunes entreprises (colloque d'Aspen) ils affichaient une rentabilité de 30 à 40% contre 17% en France

En 1999 les investissements des 700 firmes de capital risque américain, essentiellement orienté dans des projets liés de près ou de loin à Internetest monté à 47 Milliards de dollars avec un rendement moyen de 100% (qui sera vraissemblablement plus modéré en 2000 (la NVCA prévoyait à l'automne 20% en moyenne mais couvrant des résultats qui devraient être extrêmement contrastés)

Le premier trimestre 2000 a vu la création de 18 nouveaux fonds de capitalisation supérieure au milliard de dollar presque exclusivement réservé aux start-up (Les Echos)

De plus, selon la commission européenne, les industries européennes des technologies de l'information n'avaient reçu que 17% des investissements du capital risque contre 55% aux USA

D'après une étude de MGT sur l'année 1997 l'écart entre France et Etats unis sur ce domaine état de 1 à 40

il est bien entendu encore trop tôt pour évaluer l'impact des mesures prises en 1998 dont certaines ne prennent effet qu'en 1999

"Il faudrait 20 à 30 Sofinova en France" déclarait récemment J. B. Schmidt lors du lancement du fond Sofinova capital 3

Les mécanismes d'engagement de ce type de société, qui ont des fonds très importants à investir, nécessitent une étude de dossier "sérieuse" et, de ce fait, onéreuse, 200 KF en moyenne. Comme seulement un dossier sur 10 est financé cela veut dire que le coût d'entrée dans une entreprise est majoré de ces frais d'étude soit 2 MF. On comprend bien dans ces conditions que de telles sociétés ne peuvent pas se "pencher" sur des projets ne nécessitant pas au minimum 5 MF (en fait aujourd'hui la barre est même plutot remontée à 10 MF).

Ce sont principalement les investisseurs du Venture capital, qui disent ne pas manquer de ressources financières, et qui se plaignent, à juste titre, de ne pas recevoir de "bons dossiers" (sous-entendu "qui sont à une phase de maturation justifiant d'y investir 5 à 10 millions de Francs).

On peut effectivement constater avec eux que, pour ces "bons dossiers" là, ce sont les porteurs de projets qui sont en position de force et qui mettent même de plus en plus souvent les investisseurs en concurrence.

Mais un projet ne nécessite que rarement 5 MF d'entrée de jeu lors de la création ou des premiers développements:

Le chaînon défaillant jusqu'à présent paraît être celui qui permet d'aller d'une "bonne idée" (c'est-à-dire un marché, un produit, un homme) à un projet suffisamment étayé (prototype, validation de marché, équipe de direction) pour passer à la phase de réel développement nécessitant 5 MF.

Quelle solution ?

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(Last update : Fri, 9 Feb 2007)