
27 février 1996 :
François Fillon est
interrogé par "Radio Classique Affaires" et "Le Point".
Le ministre s'exprime sur France Télécom, Internet, l'évolution
de la réglementation du cryptage,
l'activité de La Poste en
matière de services financiers.
Extraits.
France Télécom:
"Je vous répète sans cesse qu'il n'y aura pas de
privatisation. Les choses avancent, elles avancent à leur rythme, j'ai
toujours indiqué que le souhait du gouvernement était dans un
premier temps de camper le paysage de l'ouverture à la concurrence,
c'est-à-dire de présenter la nouvelle loi d'orientation des télécommunications,
de manière à permettre à tous les acteurs de s'organiser
autour d'une règle du jeu connue de tous (...). Dans un deuxième
temps le gouvernement s'exprimera sur la suite des opérations et en
particulier sur France Télécom".
Internet : "Il
faut qu'Internet soit plus francophone. Il faut que chacun comprenne que c'est
un réseau comme l'est au fond le réseau du téléphone
et qu'un réseau c'est fait pour être utilisé, un réseau
en soi ça n'a pas de langue, ça n'a pas de couleur : cela n'est
que ce qu'on met dessus.
Le cryptage
: "La nouvelle loi sur la réglementation des télécommunications
va considérablement alléger le dispositif qui existe aujourd'hui
en France, mais qui existe aussi dans d'autres pays, d'une manière différente.
Nous allons prendre deux mesures dans cette voie. La première ce sera la
liberté totale pour le cryptage des éléments permettant
d'identifier quelqu'un : un code, un nom, un mot de passe. La deuxième
mesure que nous allons prendre,c'est une mesure qui permettra d'utiliser les
systèmes de cryptage les plus efficaces, à condition d'en déposer
les clefs à des tiers de confiance".
La Poste : "La
Poste est aujourd'hui, dans le domaine financier, un vrai service public, c'est-à-
dire qu'elle rend des services à des gens qui ne sont pas, pour une bonne
part, les clients des établissements financiers traditionnels et elle est
dans des endroits où les banques ne vont pas. Et donc avant de considérer
que La Poste est la cause de tous les maux du système bancaire français
qui, à mon avis, a sans doute d'autres problèmes à résoudre
avant de considérer que c'est la concurrence d'un service public qui le
met en difficulté, je crois que les banques devraient y regarder à
deux fois. Il y a aujourd'hui, dans les banlieues françaises, dans les
banlieues de nos villes et dans les villages français, un seul service
qui est aujourd'hui présent : c'est le bureau de poste. Dans beaucoup de
communes, dans beaucoup de banlieues, il n'y a même plus de boulanger ni
de commissariat de police, mais il y a un bureau de poste".