Le Monde - 23 juillet 1997
M. Pierret veut faire de La Poste "un service public à esprit d'entreprise"
Emploi - La Poste va embaucher 5 000 emplois-jeunes d'ici à juin 1998 qui seront engagés sur des contrats à temps complet de cinq ans, explique au Monde le secrétaire d'Etat à l'industrie, Christian Pierret. Ils serviront à améliorer l'accueil du public. La création de bureaux de poste dans les zones urbaines sensibles est envisagée. D'autres bureaux, à trop faible niveau d'activité, pourraient être fermés. L'assurance dommages pourra être distribuée par la Poste en vertu de la loi de 1990. Les modalités en seront définies d'ici à la fin 1997. Un appel d'offres n'est pas exclu. L'équilibre financier de la Poste en tant que "service public à esprit d'entreprise ouvert sur l'international" passe par la dynamique d'entreprise, les produits et les nouveaux marchés. L'exploitant public devrait réduire de moitié son déficit en 1997 à 300 millions de francs.
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Le secrétaire d'Etat à l'industrie explique au "Monde" que l'exploitant va embaucher 5 000 jeunes d'ici un an.
Le groupe doit miser sur le développement de nouvelles activités, fermer des bureaux en zone rurale et en ouvrir d'autres en zone urbaine.
Le Secrétaire d'Etat à l'industrie, Christian Pierret a montré, depuis un mois, qu'il suivait de très près la situation de La Poste. Selon lui, La Poste est "un service public à esprit d'entreprise ouvert sur l'international". S'il ne conteste pas que celle-ci doit réaliser des gains de productivité ; il n'entend pas poursuivre la politique menée depuis cinq ans qui a détruit environ 21 000 emplois (sur un total de 310 499 fin 1996).
Réduire les files d'attente
Selon M. Pierret, "il doit être possible de se rapprocher d'ici fin 1999 d'une stabilisation des effectifs, notamment grâce à l'aménagement du temps de travail". Créer des postes de travail est possible, en utilisant cinq pistes d'actions : "améliorer l'accueil du public, mieux recevoir les entreprises, tenir compte des nouvelles technologies, mieux adapter La Poste à l'aménagement du territoire et négocier le volume des heures supplémentaires".
Afin de réduire les files d'attente de clients dans les bureaux et de mieux servir les entreprises, Christian Pierret souhaite que "le personnel en contact avec le public passe en trois ans de 55 % à 65 %". Par ailleurs, certains services, comme l'interprétariat, devront être développés.
Surtout, le ministre entend revoir la politique de "gel" des bureaux de poste décidée par Edouard Balladur. "Cette idée est rétrograde. Le service public doit s'adapter."
Alors que 20 % des bureaux de poste dans les communes de moins de 2 000 habitants ont un volume de travail quotidien inférieur à 1 heure (et 40 % inférieurs à 3 heures), Christian Pierret estime que "le service public doit être courageux. Il y a des zones rurales où le maintien de certains bureaux ne peut être poursuivi qu'avec le concours de partenaires locaux. Cela nécessitera une concertation menée avec les élus locaux, les syndicats et les associations de consommateurs".
Par ailleurs, "des bureaux seront créés dans d'autres zones rurales et dans les zones urbaines sensibles, où la présence de La Poste est aussi importante pour les valeurs de la République que la présence de l'école". Christian Pierret a demandé à Claude Bourmaud, président de La Poste, de lui faire des propositions à ce sujet, début septembre, après concertation avec les syndicats.
Porte-monnaie électronique
Surtout, le secrétaire d'Etat compte sur le développement des nouvelles technologies. L'aspect qui frappera le grand public sera l'apparition "d'un terminal Internet dans les bureaux de poste, y compris en zone rurale et dans les quartiers défavorisés". De nouveaux produits seront proposés au public dès 1998. C'est ainsi que "la recherche d'accords avec la vente par correspondance permettra de développer le commerce intégré physique et financier". De même, "la Poste va se placer très rapidement sur le marché du porte-monnaie". Enfin, dans le domaine des messageries, où la concurrence est rude, La Poste va "gén&ea ALIGN="RIGHT">Frédéric Lemaître et Babette Stern
