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Lundi 1er décembre 1997
Intervention de Christian PIERRET, Secretaire dEtat à lIndustrie, au Conseil des Ministres des Télécommunications de lUnion Européenne
Internet à lécole
Je voudrais, tout dabord, remercier la Présidence davoir mis le sujet de laccès des établissements denseignement à lInternet à lordre du jour de ce Conseil. Je me félicite, en effet, que nous ayons ainsi aujourdhui loccasion de partager nos expériences, nos ambitions et nos projets.
Lobjectif des pouvoirs publics français est de faire en sorte que, dici lan 2000, la totalité des établissements scolaires primaires et secondaires soient connectés à lInternet et quils lutilisent dans leur pratique pédagogique. Notre but est de faire en sorte que tous les élèves, à la sortie du système éducatif obligatoire, aient une maîtrise suffisante des nouveaux outils dinformation pour les utiliser dans leur vie professionnelle et personnelle.
Dans cette perspective, le projet que nous avons commencé à mettre en oeuvre avec mon collègue chargé de léducation, est global : il inclut la connexion des établissements, mais aussi léquipement des écoles en matériel informatique communicant, la formation des maîtres et lengagement dactions visant à susciter et à développer des contenus pédagogiques disponibles sur Internet.
Ce projet se traduit par un engagement important de lEtat et des collectivités locales, notamment financier, puisquau total environ 15 milliards de francs pourraient être affectés au déploiement et développement des nouveaux outils de linformation et de la communication dans les établissements scolaires en France dans les trois années qui viennent.
En tant que Ministre en charge des télécommunications, jai dans le dispositif français une responsabilité particulière. Elle couvre trois principes daction :
- la disponibilité rapide des services de télécommunications permettant la connexion des établissements scolaires à lInternet ;
- la bonne qualité de ces services -notamment en termes de débits-. Les réseaux de télécommunications européens, notamment le RNIS, apportent une qualité de service dont nous devons tirer parti ;
- la tarification efficace de ces services. On peut sur ce point se demander si cette efficacité peut être atteinte par les seuls efforts propres aux opérateurs, dans le respect de lorientation des tarifs vers les coûts à laquelle ils sont astreints.
Lexercice de cette responsabilité doit permettre la mise en oeuvre de trois idées-forces :
- la liberté de choix des établissements scolaires et des collectivités locales ;
- la diversité des offres, quil sagisse des technologies daccès ou du contenu des services ;
- légalité des moyens entre établissements. Laccès à Internet est en effet pour les établissements denseignement un service dintérêt général, dont nous avons la responsabilité dassurer le développement au sein de lUnion.
Il importe que la réglementation offre des possibilités suffisantes pour mener à bien un tel projet. Plusieurs conditions doivent être satisfaisantes :
- avoir la possibilité de réserver des offres tarifaires spécifiques à cette catégorie de consommateurs particuliers, à un niveau de prix plus accessible que les tarifs de droit commun ;
- pouvoir forfaitiser les offres, ce qui permet aux établissements scolaires de prévoir et de maîtriser la part de leur budget quils affectent à cette activité ;
- assurer légalité entre les écoles, en termes de services offerts et de prix.
Le dispositif tarifaire actuellement en vigueur en France ne permet pas de satisfaire ces trois conditions. Aussi, à court terme, la France prendra-t-elle les dispositions nécessaires pour améliorer les conditions daccès des écoles à lInternet, dans le respect du cadre réglementaire communautaire. Mais il apparaît nécessaire, pour atteindre pleinement les objectifs dabordabilité et dégalité daccès, que les mesures appropriées soient prises au niveau communautaire.
Cest le sens du mémorandum qui a été diffusé par la France dans le cadre de la préparation de nos travaux. Il nous apparaît en effet quil serait nécessaire et légitime de faire évoluer la définition du service universel. Jaimerais en expliquer les motifs.
Les coûts daccès à Internet sont très différents selon quun établissement denseignement est situé en zone urbaine ou quil est situé dans des zones qui ne bénéficient pas dinfrastructures de télécommunications alternatives performantes, par exemple, le réseau câblé ou le RNIS.
Cette situation ne doit pas conduire à pénaliser les établissements situés hors des zones les plus favorables en termes dinfrastructure, ce qui implique un dispositif qui assure à la fois légalité daccès et des tarifs réellement abordables.
De là lintérêt dajouter ce service à la définition du service universel et davoir la possibilité de mobiliser les fonds de ce service universel, lorsquils existent, pour en assurer le financement. Du point de vue français, il est donc important que nous parvenions, dans les mois qui viennent, à définir une telle évolution.
Nous savons que la Commission achève un bilan sur le service universel dans lUnion. La France souhaite que ce bilan soit mis à profit pour approfondir la question de laccès à Internet pour les établissements denseignement et que des propositions substantielles en découlent dans les prochains mois et soient examinées par notre Conseil.
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