le 28 février 1997
Communiqué de presse
Le tribunal de première instance des Communautés européennes
confirme que les missions de service public de La Poste, notamment le maintien
du service postal en milieu rural, justifient la fiscalité dérogatoire
accordée en compensation
Dans un arrêt rendu le 27 février 1997, le Tribunal de première
instance des Communautés européennes a confirmé la décision
prise en février 1995 par la Commission européenne, rejetant une
plainte pour aides d'Etat contre La Poste, et constaté que les mesures
fiscales dérogatoires accordées à La Poste par la loi du 2
juillet 1990 sont justifiées par les surcoûts résultant de
ses missions de service public.
Le Tribunal estime que les contraintes de desserte de l'ensemble du
territoire et de participation à l'aménagement du territoire qui
s'imposent à La Poste, notamment l'obligation de maintenir une présence
postale et des services publics non rentables en milieux ruraux, doivent être
considérées comme des missions particulières au sens de
l'article 90 paragraphe 2 du traité.
Cet article précise que l'application des règles de
concurrence aux entreprises chargées de missions de service public ne
doit pas empêcher l'accomplissement de la mission particulière qui
leur a été impartie.
Sur ce fondement, le Tribunal considère que la compensation par un
avantage fiscal des surcoûts résultant des missions de service
public est conforme aux règles du traité, dès lors que le
montant de l'avantage fiscal ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire
pour assurer ces missions particulières.
Au cas d'espèce, le Tribunal estime que la Commission a correctement
déterminé que le montant de l'avantage fiscal accordé à
La Poste, résultant d'un abattement de 85 % sur les bases d'imposition à
la fiscalité locale, est effectivement inférieur aux surcoûts
des missions de service public.