Le 27
octobre 1994
C O M M U N I Q U E
AUTOROUTES ET SERVICES DE L'INFORMATION
1 - Le rapport de M. Gérard THERY que le Premier ministre vient
de rendre public a mis en évidence l'impact économique et social
considérable de l'avènement des autoroutes de l'information - réseaux
interactifs à haut débit - et des services qui leur sont associés
: "Cette révolution est celle de l'information pour tous. Elle
modifiera fondamentalement les structures économiques, les modes
d'organisation et de production, l'accès de l'individu à la
connaissance, ses loisirs, ses méthodes de travail et ses relations
sociales. Créatrice de valeur ajoutée et d'emplois, elle
apportera de nouveaux marchés et de nouveaux métiers".
2 - Conscient de la nécessité pour la France de se doter
d'une stratégie ambitieuse dans un domaine où elle possède
de nombreux atouts (succès du Minitel, excellence des sociétés
de services informatiques, compétitivité des industriels et opérateurs
de télécommunications), le Gouvernement propose de retenir comme
objectif national la couverture progressive du territoire d'ici 2015 par les
autoroutes de l'information.
Le gouvernement insiste sur la nécessité que se développpe
parallèlement une industrie des services et des programmes performante
dont les enjeux ont été mis en évidence par le rapport de
M. Thierry BRETON sur les téléservices. Seule une industrie des
services et programmes forte assurera la rentabilité nécessaire
des infrastructures.
3 - Afin de susciter un débat national sur cet enjeu de société,
le Premier ministre demande au Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications
et du Commerce Extérieur d'organiser un large échange de vues avec
l'ensemble des acteurs intéressés : organisations
professionnelles, entreprisles, associations, universitaires...
Sur la base du rapport de M. THERY et des résultats de cet échange,
le gouvernement proposera à l'Assemblée nationale d'organiser
pendant la session d'automne un débat, qui dégagera notamment les
conditions économiques propices au développement des services de
l'information et les priorités de l'action publique. Le ministre chargé
des télécommunications organisera ce débat, en étroite
concertation avec l'ensemble des ministres concernés.
Ces rencontres contribueront à la préparation des positions françaises
dans les négociations européennes et au G7 consacrés aux
autoroutes de l'information.
4 - L'Etat encouragera les expérimentations en vraie grandeur
permettant de structurer et de regrouper l'offre de nouveaux services, d'en évaluer
la viabilité économique, de réaliser des tests commerciaux,
et d'acquérir le savoir-faire de la gestion opérationnelle des
nouveaux réseaux de communication.
De telles expérimentations concerneront les services d'intérêt
général (emploi, télétravail, santé, éducation,
culture, etc.), les services marchands professionnels et grand public (presse,
édition, audiovisuel, banques et assurances, vente à distance,
etc.), ainsi que la visiophonie, la vidéoconférence et les
services à hauts débits pour les entreprises.
Elles utiliseront comme supports soit les réseaux existants, et en
particulier les réseaux câblés, soit de nouvelles
infrastructures.
Le Premier ministre demande au Ministre de l'industrie de lancer sous un mois
un appel à propositions, afin de dégager dans les quatre mois une
stratégie pour ces premières expérimentations.
Cet appel à propositions concernera tous les acteurs intéressés,
publics ou privés. France Télécom devra jouer un rôle
moteur mais non exclusif dans ces expérimentations.
5 - L'Etat adaptera le cadre juridique et économique pour
permettre à tous les acteurs intéressés de mobiliser leurs
capacités d'investissement et d'innovation.
Une réflexion sera engagée sur les évolutions souhaitables
du périmètre du service universel déjà applicable au
téléphone, afin d'assurer l'égalité d'accès
aux services d'information et de communication qui seront jugés
essentiels au fil du temps.
La politique de l'Etat pour les autoroutes et les services de l'information
sera cohérente avec les politiques de l'éducation, de la culture,
de la communication et de l'aménagement du terriroire. Elle veillera au développement
d'une normalisation européenne. Elle tiendra également compte des
nécessités de la protection de la vie privée, de la propriété
intellectuelle, et de la sécurité de l'information.
6 - Il est créé un comité interministériel
des autoroutes et des services de l'information. Ce comité regroupe les
ministres chargés des affaires sociales et de la santé, de l'intérieur
et de l'aménagement du territoire, de la justice, de la défense,
des affaires étrangères, de l'éducation nationale, de l'économie,
de l'industrie, des télécommunications, du tourisme, des
entreprises et du dévelopement économique, de l'emploi et de la
formation professionnelle, de la culture, du budget, de l'enseignement supérieur
et de la recherche, de la communication et des affaires européennes.
Ce comité délibère de la politique du gouvernement dans le
domaine des autoroutes et services de l'information. Il veille à
l'instauration de conditions économiques propices à leur développement
et à la cohérence des règlementations préparées
par les divers départements ministériels. Il se prononce sur la
stratégie proprosée pour le lancement des expérimentations.
Ce comité ne se substitue pas aux ministères concernés
dans l'exercice de leurs attributions respectives. Le ministère chargé
des télécommunications prépare les délibérations
de ce comité en associant l'ensemble des administrations et organismes
interministériels intéressés.
7 - Le Premier ministre réunira le comité interministériel
en février 1995, pour examiner les propositions et décider des
expérimentations qui seront lancées. A cette occasion, seront précisés
l'objet, les acteurs, le calendrier, le coût et les conditions de
financement de ces expérimentations.