14 Mai 1997
Communiqué de presse
Publication du décret sur le financement du service universel dans
les télécommunications
Le décret établissant les méthodes de calcul du coût
du service universel et les modes de financement de ces obligations par
l'ensemble des opérateurs de télécommunications est paru ce
matin au Journal Officiel.
Il définit un mode de financement du service universel, à la
fois équitable pour tous les opérateurs, et proportionné
aux obligations de service universel imposées à France Télécom.
Les méthodes d'évaluation sont celles recommandées par le
rapport du groupe d'expertise économique présidé par M.
Paul Champsaur à l'issue d'un travail méthodologique important et
après consultation des différents acteurs du secteur.
Le surcoût total dû à ces obligations peut être évalué
grossièrement à 5 à 6 milliards de francs (voir estimation
en annexe), et fera l'objet d'un calcul détaillé annuel de
l'Autorité de régulation des télécommunications. Il
sera partagé, au prorata de leur trafic effectif, par tous les opérateurs
de télécommunications sur le marché français (et
donc en premier lieu par France Télécom).
Ce décret démontre qu'il est possible de concilier une démarche
d'ouverture réelle à la concurrence du secteur des télécommunications,
avec le maintien et même le développement d'un service public
ambitieux dont le financement est assuré de manière pérenne.
La création et le financement de tarifs sociaux pour les plus démunis
constituent ainsi une étape nouvelle de la solidarité nationale.
Il répond ainsi à l'engagement pris par M. François Fillon,
ministre délégué à la poste, aux télécommunications
et à l'espace, à l'occasion de la discussion de la loi de réglementation
des télécommunications il y a un an, de faire en sorte que la réforme
soit bénéfique à l'ensemble des catégories
d'utilisateurs.
Un mois après la publication du catalogue d'interconnexion, le décret
publié aujourd'hui vient conforter la crédibilité du
calendrier affiché il y a un an.
ANNEXE
Estimation sommaire du coût du service universel
1) Coût de la péréquation géographique :
la péréquation géographique, qui assure que les tarifs de
raccordement, d'abonnement et des communications sont établis sans
discrimination géographique, est au coeur de l'égalité du
traitement des consommateurs sur l'ensemble du territoire. Le décret
assure le financement durable de ces obligations, en identifiant deux éléments
:
- coût des zones non rentables, i.e. zones à faible densité
de population : le décret définit un maillage du territoire
correspondant au réseau de desserte locale. Le déficit total des
zones non rentables ainsi financé est de l'ordre de 2 milliards de
francs,
- coût des abonnés structurellement non rentables dans les
zones rentables, i.e. ceux des abonnés qui ne seraient pas desservis par
un opérateur non soumis aux obligations de service universel : en
s'appuyant sur des comparaisons internationales, ce coût devrait être
inférieur à 1% du chiffre d'affaires de la téléphonie
fixe, soit 900 millions de francs.
2) Coût du déséquilibre tarifaire : il résulte
de l'écart entre le tarif d'abonnement de référence (65
francs hors taxe par mois, ce qui correspond à une structure tarifaire rééquilibrée),
et le prix actuel de l'abonnement de base, soit un coût total d'environ 2
milliards de francs.
3) Tarifs sociaux : le tarif social sera proposé dès
1998 à près de deux millions de bénéficiaires désignés
par les organismes sociaux départementaux et devraient concerner des
publics défavorisés tels que les allocataires du RMI, de
l'allocation d'adulte handicapé ou de l'allocation spéciale de
solidarité ; il se traduira par une réduction de l'abonnement de
l'ordre de 500 F par an soit 40 F par mois, conduisant à un coût
total de 700 millions de francs.
4) Coût de la desserte du territoire en cabines publiques :
environ 48 000 cabines devront être maintenues au titre du service
universel dans les zones les moins peuplées du territoire national ;
elles correspondent à un coût total compris entre 200 et 500
millions de francs.
5) Coût de l'annuaire et du service de renseignements : ces
activités ne conduisent pas aujourd'hui à un déficit nécessitant
une compensation financière, mais le décret en conforte le
maintien.