Les profonds
changements intervenus depuis 1990 en matière statutaire
et sociale et l'incertitude sur l'avenir de l'entreprise
qui a prévalu depuis 1993 ont porté atteinte à la qualité du climat
social au sein de l'entreprise nationale. L'évolution des statuts
et des structures, ainsi que la mise en oeuvre de nouvelles règles
de gestion des personnels, marquées par une nécessaire
déconcentration, ne semble pas avoir été suffisamment
accompagnées.
Malgré des points positifs incontestables,
comme l'accord sur les congés de fin de carrière ou la charte
de l'insertion professionnelle des jeunes, le dialogue social a
ainsi connu un affaiblissement auquel il convient de porter remède.
C'est la condition indispensable pour que le dévouement et la
qualité exceptionnelle des personnels de France Télécom soient
pleinement mis au service de la réussite de l'entreprise.
Le Président de France Télécom prendra rapidement les initiatives
nécessaires en la matière.
Il faut tout d'abord proposer un
avenir professionnel satisfaisant aux milliers d'agents reclassés
qui n'ont pas opté pour la reclassification. Cela passe par une
prorogation du délai d'option en faveur de la reclassification,
par l'organisation concertée de l'avancement, et par la mise
en oeuvre de facilités visant à une mobilité vers les
administrations de l'Etat ou les autres administrations publiques.
Concernant ce dernier point, il a été convenu avec le Président
de France Télécom que deux correspondants seraient
spécialement désignés respectivement au Ministère de la
Fonction Publique et au sein de l'entreprise pour aider
les personnels concernés à rechercher des solutions.
Il
convient en second lieu de réanimer le dialogue et d'harmoniser
les relations sociales au niveau du groupe. Deux sujets importants
doivent être abordés, parmi d'autres, dans les prochaines semaines :
l'emploi des jeunes et l'effort de formation continue.
L'efficacité et la dynamique
de l'entreprise en dépendent. France Télécom devra à cet égard
jouer un rôle actif dans le cadre des dispositions sur les
emplois en faveur des jeunes.
Enfin, dans le cadre de
la réforme des modalités de gestion des activités sociales,
l'Etat et l'entreprise s'engageront clairement afin que le réseau
mutualiste et associatif puisse continuer à bénéficier des
financements ou des concours de France Télécom à un niveau
satisfaisant.
Ces quelques points n'épuisent naturellement
pas le champ de la négociation sociale. A l'entreprise, avec
les partenaires sociaux, de renouer avec la tradition forte et
constructive du dialogue pour faire avancer d'un même pas les
performances techniques et commerciales, et les progrès sociaux.
Le Gouvernement entend que France Télécom, par son statut d'entreprise
publique, soit exemplaire en matière de relations sociales.
Page 4 - dossier distribué lors de la conférence de presse sur
France Télécom tenue le 8 septembre 1997 par D. Strauss-Kahn, ministre de l'économie, des
finances et de l'industrie et C. Pierret, secrétaire d'Etat
à l'industrie