From: "Joel Cartron" To: "Christian SCHERER" Subject: Un interview chez Legalnews qui peut vous interesser Date: Mon, 31 Jan 2000 15:32:49 +0100 Bonjour, Ne sachant si vous etes abonné aux alertes de Legal News France, je vous envoie copie d'une interview qui peut vous intéresser le cas échéant. Joël "Internet et les documentalistes juridiques, le pire des systèmes à l'exception de tous les autres ! Une interview de Jean GASNAULT, directeur du service Documentation du cabinet Gide Loyrette Nouel et président de l'association Juriconnexion AUTEUR(S) : Jean Gasnault, directeur du service documentation du cabinet Gide Loyrette Nouel, et président de l' association Juriconnexion L'internet constitue-t-il une révolution dans l'exercice quotidien de la fonction de documentaliste juridique ? Internet autorise un accès plus rapide et plus complet à l'actualité du droit français (site Legifrance, site du Sénat, site de l'Assemblée nationale). Avec la mise en place du PAGSI (programme d'action gouvernemental pour la société de l'information, http://www.internet.gouv.fr), il révolutionne la notion de contact avec l'administration (http://www.admifrance.gouv.fr). Par ailleurs on constate l'émergence d'un nouvel humanisme du droit puisque de nombreuses initiatives privées et/ou universitaires viennent enrichir la doctrine en proposant gratuitement aux lecteurs-surfeurs des commentaires de jurisprudence ou des revues on-line. Le droit communautaire et les actions de l'Union européenne sont en ligne depuis plus de cinq ans. La somme d'informations consultables dépasse largement le million de page HTML. De fait Internet est devenu le premier outil de travail des spécialistes de ce domaine. Enfin en droit international et en droit comparé, la donne s'est totalement modifiée. Cela a même abouti à l'émergence de tribunes et de sites intercontinentaux où divers droits s'affrontent et se complètent. Toutefois, l'anglais demeure la langue obligatoire de l'Internet mondial. Pour les autres pays de droit romano-germanique, s'ils sont souvent très riches en sites, il est recommandé d'interroger ceux-ci en version originale. Quelles sont les avantages et les limites de la recherche d'informations juridiques sur le réseau des réseaux ? Les avantages, on vient de le voir, sont liés à la quantité et à la fraîcheur des informations disponibles. Mais il y a de nombreux écueils à éviter. Tous les sites ne présentent pas des garanties de fiabilité, et d'actualisation. Lorsqu'on ne parvient pas à identifier la provenance et la fraîcheur des informations présentes sur un site, on utilisera celles-ci avec la plus grande prudence ... Il vaut vérifier au moyen d'autres sources. Si on récupère le texte d'un arrêt sur Internet, on aura néanmoins intérêt à s'en procurer la copie conforme venant du greffe. La jurisprudence française reste la grande absente du Web. S'il existe des sites présentant les diverses grandes institutions judiciaires, on trouve fort peu d'arrêts sur ceux-ci. En revanche quelques sites privés (comme le site Legalis en droit des nouvelles technologies - http://www.legalis.net) ont rassemblés des fonds conséquents, malheureusement cela ne concerne que quelques secteurs limités du droit. Les documentalistes juridiques et notamment l'association Juriconnexion attendent impatiemment le développement de ce secteur. Enfin les grands fonds juridiques français ne sont pas encore accessibles gratuitement. Si on trouve deux à trois années de documents législatifs (lois, décrets, travaux préparatoires) sur les sites publics, plus quelques années sur certains sites privés comme le site droit.org (http://www.droit.org) ou le site Adminet (http://www.adminet.com/), il ne faut pas penser que tout le droit positif français est aisément consultable. En revanche, on peut quand même accéder aux principaux codes et aux principales lois de notre droit grâce au site Legifrance (http://www.legifrance.gouv.fr). Les portails et les newsgroups modifient-ils la perception de la matière juridique pour le professionnel du droit ? Certainement. Les portails permettent, comme les moteurs de recherche, une exploration illimitée du monde juridique électronique. Ce n'est plus l'information qui manque au professionnel, c'est le temps pour la lire et la trier. Les portails proposent une première sélection de sites et pour les plus achevés d'entre eux un commentaire avisé sur le contenu et les limites de chaque site. Les newsgroups et les listes de discussion donnent l'occasion au professionnel d'enrichir sans cesse ses connaissances et ses possibilités d'exploration. Il lui donne aussi des instruments d'appréciation dans le choix de ses sources. Sur la seule liste de Juriconnexion, on a pu dernièrement s'échanger des informations sur le droit belge, le droit russe et le droit croate. Une autre liste, Int-law, animée par Lyonnette Louis Jacques, de l'université de Chicago, fait se rencontrer des juristes du monde entier. Arguments, pistes, informations, tout cela circule librement. La perception du juriste face à l'information juridique a évolué. Il est devenu plus exigeant face aux pouvoirs publics. Il demande plus de documents officiels. Quant aux éditeurs, ils se repositionnent face à ce nouveau marché. Leur intervention se situe au delà du droit brut. En proposant de la valeur ajoutée, ils rendent l'accès au droit plus facile en dégageant et en commentant les informations utiles. Une ère nouvelle et passionnante s'ouvre. "