L'absinthe Absinthe, je t'adore, certes ! Il me semble, quand je te bois, Humer l'âme des jeunes bois, Pendant la belle saison verte ! Ton frais parfum me déconcerte. Et dans ton opale je vois Des cieux habités autrefois, Comme par une porte ouverte. Qu'importe, ô recours des maudits ! Que tu sois un vain paradis, Si tu contentes mon envie ; Et si, devant que j'entre au port, Tu me fais supporter la Vie, En m'habituant à la Mort. Raoul Ponchon (La muse au cabaret)