Eléments de conclusion d’étape

Un premier bilan de ces groupes de travail et commissions peut être fait : l’intérêt, l’assiduité, la motivation des participants laissent présager leur volonté réelle d’aboutir malgré la complexité de certains problèmes soulevés et les évidentes difficultés que rencontrera la mise en oeuvre de certaines propositions.

Les échanges d’expériences et les croisement d’analyses sont une source d’émulation propice à un enrichissement de la réflexion et à la mise en oeuvre de solutions.

Il semble ainsi que la déclinaison des orientations proposées puisse s’inscrire dans les grands axes de la politique d’aménagement du territoire.

Constats :

Les établissements ont un sens aigu de leur responsabilités et de leurs devoirs

La nécessité du changement s’établit et s’impose de différentes façons. Cela peut provenir de l’analyse d’une situation de crise ou d’un conflit, d’une réflexion anticipatrice, de résultats financiers non conformes aux attentes, de l’émergence d’une concurrence plus forte, de nouveaux produits concurrentiels, d’une baisse de clientèle...

Les formations d’ingénieurs et les formations de cadres commerciaux font face, elles ausi, depuis plusieurs années à cette nécessité de changement, car les mutations de la société et les bouleversements économiques ont renforcé leur rôle, les plaçant au centre des préoccupations nationales de ces dernières décennies.

Des tentatives d’évolution ont été menées par certaines écoles de façon ponctuelle, ou en petits groupes, sans forcément aborder le problème dans sa globalité, c’est à dire au niveau du métier d’ingénieur et de son devenir à l’échelle nationale, européenne et internationale.

Poussés par le chômage des jeunes, confrontés à l’inadéquation des cursus pédagogiques, mis au défi par le monde des entreprises et le patronat de trouver des solutions, conscients de leurs engagements vis à vis des élèves, les établissements de formation ont progressivement compris tout l’intérêt d’une réflexion de groupe.

C’est pourquoi la démarche, issue de la Mission sur les Cadres Techniques pour l’Industrie initiée par le Ministère, sur l’élaboration d’une Charte de Qualité pour les écoles d’ingénieurs a été très bien accueillie par l’ensemble des acteurs concernés, car elle répond à une réflexion d’actualité et permet d’avoir une approche systémique du problème.

On peut noter que cette démarche est suivie avec un intérêt croissant à l’extérieur du Ministère, car le groupe pilote constitué est suffisamment représentatif donner l’exemple et provoquer une dynamique plus large rayonnant sur l’ensemble de la filière technologique.

Les établissements ont conscience de la réalité des difficultés et de l’importance des enjeux

Les écoles ne peuvent plus ignorer une économie de marché ni l’importance des enjeux auxquels elles sont confrontées.

Leur image, leur statut, leur notoriété dépendent de leur capacité et de leur rapidité commune d’adaptation.

Le système éducatif français reste fortement marqué par une culture élitiste, fondée sur l’individualisme et la sélection, d’où la prudence recommandée vis à vis de thèmes stratégiques comme le recrutement ou la validation des acquisitions expérimentales où il faudra procéder par étapes pour faire évoluer les comportements.

L’école doit devenir le lieu de l’expression de la créativité et non plus le lieu exclusif de l’acquisition d’un savoir normaté.

C’est toute la question de la professionnalisation des formations qui est ainsi soulevée.

Les établissements retiennent deux thèmes d’actions prioritaires

La mise en oeuvre d’une démarche qualité orientée vers l’élève et vers l’entreprise.

Cela impose une interaction forte entre le contenu pédagogique offert par l’école et l’évaluation de ce contenu, mais il faudra réussir à concilier évaluation et diversité des établissements.

La création d’activités et l’amélioration de la productivité en favorisant l’esprit d’entreprendre.

Les établissements mettent l’accent sur la nécessité un engagement et d’un suivi politique fort

Il est certain que malgré un accord sur l’état des lieux et sur la nécessité d’évoluer, la mise en oeuvre du changement ne se fera pas sans une politique volontariste et un encadrement structuré permettant un accompagnement attentif des travaux en cours.

Il semble donc important de capitaliser cette motivation au sein du Ministère en garantissant par des moyens humains et matériels la poursuite effective de l’élaboration de la Charte.