(Last update : Mon, 22 Jun 1998)
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CHARTE QUALITE POUR LES ECOLES D'INGENIEURS

COMMISSION N° 5

OUVERTURE ET DIMENSION INTERNATIONALE

le mardi 9 juin 1998

PRESIDENT : Jacques PERRIN, Directeur Général du Centre d'Enseignement et de Recherche Appliqués au Management de Nice Sophia-Antipolis.

RAPPORTEURS : Hélène GARNIER-AW, chargé de la Sous-Direction de la Formation et de la Qualification pour les Entreprises au Secrétariat d'Etat à l'Industrie.

Patrice DEFORGES, chargé de mission à la Sous-Direction de la Formation et de la Qualification pour les Entreprises au Secrétariat d'Etat à l'Industrie.

1- L'OBJECTIF

Les deux documents généraux élaborés pour initier la démarche qualité des écoles, fixent certaines grandes orientations dont celles de dégager « des synergies constitutives de réseaux entre les écoles par mise en commun ou partenariat pour le recrutement, l'ouverture internationale ou le suivi des carrières.» Des axes communs doivent être recherchés pour «accentuer l'ouverture internationale en multipliant les échanges hors des frontières avec les écoles et les entreprises, pouvant déboucher sur de véritables réseaux européens et internationaux

A partir de là, la Commission n° 5 avait pour mission d'essayer d'établir tout d'abord un cahier des charges précisant le périmètre possible de sa réflexion et sa méthode de travail pour ensuite parvenir à l'élaboration d'un référentiel des actions souhaitables à mener par les écoles qui leur servirait d'outil pour s'inscrire dans une démarche de progrès.

On peut dès à présent indiquer que le groupe de travail n'a traité que de l'aspect international. Le développement des nouvelles technologies de l'information a été étudié dans le cadre d' un groupe de travail plus restreint autour de M. R.F. BERNARD.

Il n'y a pas eu débat au sein de la commission sur l'objectif même, à savoir inscrire l'ouverture à l'international comme un axe fort d'une démarche de progrès. Par contre la discussion a été très ouverte sur les critères à prendre en compte, sur la façon de les apprécier et de les évaluer et sur les moyens à mettre en oeuvre pour inciter les écoles dans cette démarche de progrès à l'international.

2- LA METHODE

La commission plénière s'est réunie deux fois et un groupe restreint s'est attaché à réaliser le travail que l'ensemble des participants avait préalablement défini. Une réunion spécifique a été organisée avec les représentants des élèves et des anciens élèves concernant l'ensemble du travail des groupes.

28 personnes ont participé aux réunions de la commission : majoritairement des représentants des écoles (16), 7 représentants des administrations et en particulier un représentant du Ministère des Affaires Etrangères, un ancien élève, et seulement deux chefs d'entreprise.

La réflexion s'est engagée à partir de deux documents remis préalablement aux membres du groupe :

- Rapport de M. NERRIERE, pour la Conférence Nationale des Grandes Ecoles : «Les grandes écoles et la formation aux responsabilités internationales», dont une partie est plus particulièrement consacrée à l'expression des besoins par les chefs d'entreprises (1996) ;

- Etude du CEFI pour le compte du Ministère des Affaires Etrangères : «Ouverture internationale des établissements de formation d'ingénieurs», de décembre 1995.

Des échanges de la première réunion (3 avril 1997) se sont dégagés un certain nombre d'axes pouvant déjà constituer l'ossature d'une esquisse de référentiel :

- stages et périodes à l'étranger,

- place des langues étrangères dans les cursus et aspects multiculturels,

- présence d'étudiants étrangers dans les écoles,

- mobilité des corps enseignants,

- insertion des diplômés à l'étranger,

- participation de personnalités étrangères dans les instances de décision,

- mécanismes mis en place par les écoles pour impliquer les entreprises dans la dimension Internationale de la formation,

- articulation des projets personnels des élèves par rapport à la dimension internationale.

Par ailleurs, l'accent a été mis sur l'importance de la dimension multiculturelle (développer le savoir-être dans un environnement différent) supposant une refonte profonde de la pédagogie.

Lors de la deuxième réunion (16 mai 1997) a été présentée à la commission une ébauche de référentiel constituée d'une liste d'une dizaine de critères possibles qui a rencontré l'adhésion des participants.

Il a alors été décidé, de poursuivre le travail dans deux directions :

- connaissance de la pratique des écoles : pour cela un questionnaire sur l'ensemble des critères retenus précédemment a été élaboré par le groupe restreint et envoyé à chacune des 28 écoles en juillet 1997. Les retours ont parfois été laborieux mais à ce jour une première exploitation de 24 questionnaires a pu être réalisée (voir paragraphe sui-vant : la pratique des écoles). Un document beaucoup plus complet sera finalisé dans les semaines qui viennent et sera remis à l'ensemble des participants aux groupes de travail ainsi qu'à chaque école ayant répondu à ce questionnaire. L'exploitation de ces données respecte bien évidemment la confidentialité des réponses individuelles des écoles.

- expression des besoins en compétence à l'international par les chefs d'entreprise : à partir de ce travail d'identification des pratiques des écoles, la deuxième étape qui doit être engagée très prochainement, prévoit l'audition d'un échantillon de chefs d'entreprise afin de prendre en compte les besoins en compétence à l'international que les entreprises auront exprimés.

Ainsi du rapprochement de la pratique des écoles et de l'attente des chefs d'entreprise, devrait se dégager un référentiel rassemblant un certain nombre de critères que les écoles pourraient intégrer dans leur développement à l'international. Ce travail sera soumis à l'ensemble du groupe pour validation.

La poursuite de la réflexion doit alors permettre de définir la méthode, le rythme, le choix et le degré d'exigence de l'intégration de ces critères dans les projets d' écoles ainsi que les modes d'évaluation de la mise en oeuvre des critères et la reconnaissance qui s'en suivrait par le Secrétariat d'Etat à l'Industrie.

3- LA PRATIQUE DES ECOLES : UNE TRES GRANDE DIVERSITE

Des débats ressortait la très grande diversité de la pratique des écoles dans le domaine international, ce que confirme l'exploitation du questionnaire dont les premiers résultats sont joints en annexe.

Cette première analyse confirme également les résultats présentés par d'autres études, en particulier celle réalisée par le CEFI.

4- LE REFERENTIEL : OUTIL POUR UNE DEMARCHE DE PROGRES

Le référentiel sur la dimension internationale des formations de cadres techniques pourrait intégrer les critères suivants :

1- Place de l'enseignement des langues étrangères dans le cursus.

- % de temps dans le cursus

- nombre de langues enseignées proposées aux élèves

- nombre de langues d'enseignement

- niveau requis en fin de formation

2- Stages et périodes à l'étranger supérieurs à 6 semaines

- nombre de périodes dans le cursus

- distinction stages en entreprise et périodes académiques

- nombre d'élèves-période par rapport à l'effectif annuel moyen des élèves

- dispersion géographique des stages

3- Présence d'étudiants étrangers

- nombre d'étudiants étrangers présents (échanges compensés, recrutement parallèle)

- dispersion géographique de la provenance des élèves

4- Politique d'échange et de co-production

- appartenance à des réseaux structurés de coopération

- délivrance de diplômes conjoints (double diplôme, mastère en partenariat...)

- exportation d'ingénierie de formation

- action de coopération internationale en matière de recherche

5- Corps enseignant

- nombre de professeurs étrangers recrutés ou invités

- nombre de professeurs de l'école effectuant des séjours à l'étranger

6- Insertion des diplômés à l'étranger

- nombre de diplômés en premier poste à l'étranger

- nombre de diplômés travaillant à l'étranger 3 ou 5 ans après la sortie de l'école

7- Participation étrangère aux instances de décision de l'école

- présence de personnalité étrangères

- présence d'industriels étrangers (ou de leurs représentants)

8- Mécanismes mis en place par les écoles pour solliciter les entreprises

- pour la connaissance du marché de l'emploi à l'étranger

- pour la recherche de stages à l'étranger, l'accueil et le suivi des stagiaires

- pour l'insertion à l'étranger des diplômés

9- Projet personnel des élèves

- mesures permettant d'adapter cursus, pédagogie et contenus en vue non seulement de l'expatriation des futurs diplômés (prise en compte de la dimension internationale dans les projets personnels) mais de l'intégration dans les comportements des dimensions européenne et internationale

- place de l'international dans l'évaluation des élèves

- actions d'information et de formation continue organisées par l'école ou auxquelles elle collabore

10- Place des nouvelles technologies de l'information et du multimédia

- dans la préparation à l'international

- dans la coopération à l'international.

Le travail sur un certain nombre de ces critères recoupe celui réalisé au sein d'autres

groupes et une synthèse sera bien évidemment réalisée avant de les déterminer plus précisément.

Le choix définitif des critères à retenir interviendra suite à l'exploitation complète du questionnaire et à l'audition des chefs d'entreprise. Cela devrait également permettre au groupe de déterminer le niveau d'exigence requis pour chaque critère ainsi que la façon de le mesurer qualitativement ou quantitativement. La phase finale du travail devrait aboutir à la conception des outils d'évaluation tant internes qu'externes permettant de juger de l'état d'avancement de la mise en oeuvre de ces critères.

A ce stade, le référentiel se présente donc comme un outil à usage des écoles afin tout d'abord qu'elles puissent se situer par rapport à un niveau moyen d'exigence, puis intégrer progressivement ces critères de progrès dans leur propre projet d'école, au rythme qu'elles auront choisi, en fonction de leurs moyens et de leur stratégie propre.

5- COMMENT ACCOMPAGNER L'OUVERTURE INTERNATIONALE DES ECOLES ?

Tant que les critères de progrès ne sont pas arrêtés par le groupe de travail, il est prématuré d'aborder la problématique des moyens.

Cependant l'exploitation actuelle des questionnaires et les échanges au sein du groupe de travail ont mis en évidence que la très grande majorité des écoles était désireuse de développer les périodes de stage à l'étranger. Si la charte retient une période de stage minimum à l'étranger comme un axe de progrès prioritaire, se posera le problème pour certaines écoles et certains jeunes, du soutien financier pour la mise en oeuvre de cet objectif.

De même, la politique de réseau parait être un des axes fort à développer dans le domaine international afin de dégager des synergies en collaboration avec des écoles étrangères.

Sur ces deux aspects, les fonds européens devraient pouvoir être davantage utilisés : la Commission Européenne a en effet manifesté son intérêt pour notre démarche et envisage de l'appuyer financièrement.

Le Ministère des Affaires Etrangères dont un représentant suit attentivement nos travaux, est également désireux de mobiliser ses moyens via les postes diplomatiques afin de favoriser les échanges français à l'étranger et étrangers en France, de travailler à la reconnaissance bi-latérale des diplômes et de faire mieux connaître l'offre de formation française à l'étranger.

Il conviendrait également de solliciter plus activement les entreprises en particulier sur le développement des offres de stages à l'étranger et sur la qualité de leur encadrement.