(Last update : Wed, 8 Sep 1999)
[ Internet et PME ]

5.1.1.4.3.2 L'XDSL et l'ADSL un débit multiplié par 100 sur le fil du téléphone classique

Ces technologies Digital Subscriber Line (DSL : ligne d'abonné digitale) http://www.adsl.com/adsl/adsl-forum.html ou www.modem-fr.com/adsl utilisent la bande de fréquence entre 4 Kilohertz à 10 Mégahertz actuellement inutilisée (et même éliminée par un filtre pour autoriser le multiplexage de la voix en technologie téléphone traditionnelle (0 à 4 kHz) :

le cuivre était jusqu'à présent volontairement sous-utilisé pour des raisons historiques, car la voix ne nécessitait pas un débit d'information plus grand et il était ainsi très commode en décalant tout simplement les fréquences des lignes actives au niveau du concentrateur, de faire transiter simultanément depuis celui-ci (d'où son nom) vers l'autocommutateur une douzaine de conversations sur le même fil, en les localisant cote à cote dans les bandes 0-4khz, 4-8khz, 8-12khz,...)

Pour la traditionnelle paire de cuivre torsadée, qui dessert le particulier, les technologies DSL doivent permettre de multiplier par 100 les débits avant de laisser place à la fibre optique dont le prix devrait dans les 10 ans être inférieure au cuivre, car la fibre se sera à cette échéance déjà rapprochée jusqu'au concentrateur (le coût provenant de la pose et non de la fibre elle-même).

Cette bande passante peut être partagée de différente façon entre "l'émission" et la "réception" d'information ("voie montante" et voie "descendante"). Usuellement un internaute reçoit plus qu'il n'émet et l'optimum conduit donc à un partage "asymétrique" entre les deux voies (Asymetric DSL: ADSL)

Moyennant un simple modem adapté (1000 à 3000F), installé sur les concentrateurs de la boucle locale, on peut ainsi obtenir une bande passante de l'ordre de 8 mégabit/s (2 mégabit/s pour l'ADSL lite un peu moins onéreux, car il prend des marges de sécurité entre les bandes de fréquences, ce qui permet une installation plus fruste) sans aucun investissement supplémentaire sur les lignes (paires torsadées ordinaires utilisées pour l'analogique ou le RNIS, dans la mesure toutefois où elles sont assez récentes, ce qui est le cas en France)

Ces technologies permettent pour 200 à 300F de coût forfaitaire par mois d'avoir un accès permanent à haut débit à internet tout en conservant sur la même ligne un accès téléphonique classique (mais bien entendu la plupart des communications basculeront sur IP, rendant ainsi le téléphone totalement gratuit, puisque outre l'accès internet à haut débit la technologie DSL vous offre jusqu'à 16 lignes téléphoniques, ce qui bousculera sans doute quelques modèles économiques et explique le peu d'empressement des opérateurs historiques pour aller de l'avant)

Le CNET www.cnet.fr estime possible de raccorder 40 à 50 % de la population à un débit de 8 Mégabit/s.

Pour sa part, l'opérateur suédois Telia a retenu Alcatel (qui a déjà équipé Singapour) pour installer l'ADSL dans 98 % des foyers d'ici 2004 et a confié à Cisco www.cisco.com la reconstruction complète de son réseau pour le mettre entièrement en technologie IP

TeleChoice
www.telechoice.com donne les chiffres d'évolution de ce marché


Le blocage actuel de cette technologie, techniquement parfaitement au point,(350.000 prises installées prévues fin 1999 aux US et 3 millions prévues en 2002 par le Yankee Group) et dont le leader est français (Alcatel), est dû au fait que les concentrateurs, ou se situent ces fameux filtres passe-bande éliminant le signal au delà de 4 kHz, se trouvent sur à l'intérieur de la boucle locale, et donc inaccessibles à la concurrence (celle-ci n'a aujourd'hui accès au mieux qu'aux autocommutateurs, points d'entrée dans les boucles locales, vers qui convergent les concentrateurs):

Seul l'opérateur de cette boucle (en fait quasi exclusivement l'opérateur historique) peut mettre en oeuvre cette technologie révolutionnaire

Ceci permet de comprendre l'enjeu considérable dans tous les pays européen de l'ésotérique "bataille du dégroupage" qui donnerait l'accès à la concurrence jusqu'à ce fameux filtre

"les opérateurs européens semblent plus désireux de promouvoir leur offre RNIS, dont le débit est très inférieur mais qui présente l'avantage de préserver les recettes de la téléphonie locale et de ne pas menacer le métier très lucratif des liaisons louées" rapport Aftel 1999


Ceci permet également de comprendre pourquoi l'opérateur historique risque de n'installer l'ADSL que dans les zones où il y sera contraint par la concurrence du câble, accentuant ainsi encore les distorsions dans l'aménagement du territoire voir page 170

C'est la raison pour laquelle le régulateur anglais, l'Oftel, a contraint British Telecom à louer des capacités ADSL, dès aujourd'hui, à ses concurrents et, pour s'assurer que BT n'abusera pas de sa position pour traîner les pieds, BT devra accepter de louer les accès client à partir de ses concentrateurs au plus tard au 1er juillet 2001

de plus l'Oftel se garde le droit d'intervenir s'il constate que certaines régions ou certaines catégories d'utilisateurs sont négligées

L'Allemagne a adopté un schéma semblable et CMT le régulateur espagnol propose à son gouvernement de faire de même (Telephonica étant dans la même situation de monopole)

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