[ 3614 MAGNUC ]

BULLETIN HEBDOMADAIRE DE L'OPRI

4 décembre 1998

  • "3614-TELERAY"
  • TRACES DE PLUTONIUM DANS L'ENVIRONNEMENT DE LA CENTRALE DE GRAVELINES
  • MISSION DE CONTROLE RADIOLOGIQUE
  • ENLEVEMENT DE SOURCE A SAUVETERRE-LA-LEMANCE (LOT-ET-GARONNE)
  • RAYONNEMENT NATUREL
  • DENREES ALIMENTAIRES DE BASE

3614-TELERAY

Les résultats quotidiens des 174 stations du réseau de télémesure du rayonnement Gamma peuvent être consultés sur le minitel : 3614 TELERAY.

TRACES DE PLUTONIUM DANS L'ENVIRONNEMENT DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE GRAVELINES :

L'OPRI a participé le 2 décembre 1998 à une réunion technique organisée à l'initiative de la Commission Locale d'Information (CLI) de Gravelines. Cette réunion avait pour but d'expliquer l'origine de la présence des traces de Plutonium dans les boues de décantation du canal de rejet de la centrale nucléaire détectée par l'OPRI dans le cadre de ses contrôles de l'environnement, à hauteur de 0,3 à 0,8 Bq/kg sec en 238 Pu et de 1 à 2 Bq/Kg sec en 239+240 Pu.

L'OPRI a réalisé, les 3 et 4 novembre 1998, au CNPE de Gravelines une inspection destinée :

  • à vérifier les moyens développés pour respecter les prescriptions réglementaires relatives à l'absence d'émetteurs alpha dans les rejets radioactifs liquides et gazeux.
  • à prélever des échantillons aux fins d'analyses détaillées du fluide primaire d'une des tranches chargées en combustible MOX, d'un effluent d'une cuve et de l'environnement marin et terrestre.
Les diverses vérifications de l'OPRI ont porté sur l'examen des registres des rejets d'effluents et sur celui des cahiers de mesures alpha. Elles ont confirmé le respect des prescriptions réglementaires interdisant les rejets alpha. Pour tous les échantillons, une recherche des émetteurs alpha ainsi qu'une spectrométrie gamma ont été effectuées.

Aucune trace de Plutonium supérieure au seuil de mesure n'a été mise en évidence tant dans le circuit primaire que dans la cuve d'effluent rejeté.

Pour l'environnement marin, seuls pré- sentent des valeurs mesurables en émetteurs alpha :

  • le sédiment prélevé dans l'estuaire de Fort-Philippe à concurrence de 0,26 Bq/kg sec en 238 Pu, de 0,54 Bq/kg sec en 239+240 Pu et de 0,91 Bq/kg sec en 241 Am ;
  • une algue provenant du canal de rejet (0,0073 Bq/kg frais en 239+240 Pu).
Pour l'environnement terrestre, seul un échantillon de sol prélevé dans une ferme à Oye-Plage présente des traces de 239+240 Pu de l'ordre de 0,36 Bq/kg sec. Cette valeur est du même ordre de grandeur que le bruit de fond des sols en France, résultant des retombées aériennes des années soixante. L'absence de Plutonium 238 en est d'ailleurs la confirmation.

Les analyses de spectrométrie gamma pratiquées sur tous les échantillons ne mettent en évidence que des traces de cobalt 60 (3,2 Bq/kg sec) et de césium 137 (2,6 Bq/kg sec) dans un sédiment de Fort-Philippe, d'argent 110m (2,1 Bq/kg frais) dans une algue du canal de rejet et enfin, de césium 137 (6,8 Bq/kg sec) dans un sol prélevé à la ferme d'Oye-Plage.

Les niveaux de césium n'appellent pas de commentaire particulier dans la mesure où ils sont comparables à ceux habituellement relevés dans tout l'ouest de la France depuis la catastrophe de Tchernobyl. S'agissant spécifiquement du Plutonium, les résultats obtenus appellent les conclusions suivantes :

  • L'absence de Plutonium dans le circuit primaire, dans les effluents liquides ainsi que la teneur en Plutonium mise en évidence dans les sols terrestres prouvent que l'activité de la Centrale de Gravelines ne peut être mise en cause.
  • La présence de Plutonium dans le canal de Gravelines ne peut résulter que d'un apport marin exogène. Plusieurs possibilités doivent à cet égard être expertisées ; elles doivent en particulier s'attacher à décrire précisément les courants marins et préciser les niveaux éventuels de Plutonium en divers points de la côte de la Manche.
Les seules conclusions qui s'imposent, sont d'une part la mise hors de cause et l'absence de dysfonctionnement de la Centrale de Gravelines et d'autre part, l'absence d'impact dosimétrique due à la présence de Plutonium dans les boues de décantation des eaux du canal marin et dans les sédiments de Fort-Philippe.

L'OPRI poursuit ses investigations sur l'origine exacte de ce phénomène de marquage.

MISSION DE CONTROLE RADIOLOGIQUE

A la demande du Directeur de l'UFR Sciences et Technique de l'Université de Pau, la Division Régionale de l'OPRI basée à Agen a effectué le 26 novembre 1998 une mission de contrôle radiologique pour inventorier et caractériser un dépôt de sources radioactives parmi lesquelles a été trouvé un générateur de neutrons vraisemblablement Ra-Be.

ENLEVEMENT DE SOURCE A SAUVETERRE-LA-LEMANCE (LOT-ET-GARONNE)

La source de cobalt 60 qui avait été récupérée le 22 octobre 1998 dans un établissement industriel (Les Chaux du Périgord) de Sauveterre-La-Lémance (communiqué hebdomadaire OPRI du 6/11/98) a fait l'objet d'un enlèvement le samedi 28 novembre 1998 par un organisme spécialisé, pour être placée dans un site de stockage adapté.

RAYONNEMENT NATUREL-FRACTION COSMIQUE (OBS. DE MEUDON)

L'Observatoire de Paris (Centre de pré- vision de Meudon) a signalé qu'une éruption solaire avec faible émission de protons s'est produite le 24 novembre 1998.

Ces flux d'énergie qui n'apparaissent que lors des éruptions solaires et qui s'ajoutent au rayonnement cosmique permanent, n'ont entraîné auncune variation mesurable du rayonnement gamma ambiant par le réseau des stations de l'OPRI. Ils sont donc sans incidence natable pour l'exposition des populations.

DENREES ALIMENTAIRES DE BASE, LAIT, CEREALES, ETC :

R.A.S.