Polices de l'environnement : "une efficience médiocre"

 Publié 
  au mois de février 2005, le rapport intitulé  « Renforcement et structuration 
  des polices de l’environnement » résulte de la 
  réflexion de pas moins de 5 ministères : Intérieur, Équipement, Agriculture, 
  Justice et Écologie-Développement durable en vue de dresser un état des 
  lieux sur la capacité de l'Etat à faire respecter la réglementation liée 
  à la protection de l'environnement, et à sanctionner les délits en matière 
  d'infraction environnementale. La lecture en est riche d'enseignements et malheureusement 
  affligeante face à l'étendue des dispositions à prendre... 
  
  
  
 La 
  sécurité du citoyen, le renforcement du rôle de la police étant une des 
  priorités d'actions du gouvernement, ce rapport a le mérite d'aborder cette 
  question sur l'angle de la protection et des atteintes à l'environnement. 
Sa publication est d'autant plus justifiée que 
  "les citoyens font de la prise en compte des questions environnementales 
  une de leurs préoccupations majeures et demandent que des mesures soient prises 
  pour une répression effective des délits environnementaux".
  
  Le cadre de l'étude est le déroulement des processus administratif, judiciaire, 
  sans remise en cause des attributions des services et des juridictions. Ainsi, l'organisation 
  des visites techniques, du travail d'instruction des dossiers n'a pas été étudiée. 
  L'examen a été centré sur les dispositions de police figurant au code de l'environnement.
  
  
  
 Premier 
  constat: il y a 24 polices spéciales de l'environnement, 
  mais leurs procédures sont très hétérogènes. Il n'y pas de cohérence dans les procédures. 
  Ensuite, il existe plus d'une cinquantaine de types d'agents habilités 
  à constater les infractions. Et, ils relèvent de plusieurs ministères ou 
  structures, alors que leurs missions devraient être définies par le MEDD. L'explication 
  est que le ministère de l'écologie n'a été créé qu'en 1971. Or, "aucun des 
  ministères ne tient de statistiques rendant compte de l'activité de police en 
  matière d'environnement". Les rapporteurs de complèter leurs 
  propos à l'égard du MEDD, en indiquant qu'à la lecture du code de l'environnement 
  celui-ci semble disposer d'effectifs importants pour faire respecter les 
  normes, mais qu'en fait "il est totalement dépourvu des leviers d'actions 
  qui lui seraient nécessaires."
  
  
  
 Concernant 
  les actions judiciaires et leur suivi, les statistiques font 
  ressortir le caractère marginal des infractions à l'environnement dans l'activité 
  pénale. 
Au niveau des enquêtes, l'action et la coordination des différents services est "très largement perfectible". Et, sur le plan judiciaire, ces dernières années font apparaître une baisse du nombre de condamnations. Il ya peu de connaissance par l'autorité judiciaire des services de polices et de la réglementation qu'ils appliquent; les échanges d'informations sont faibles. Les associations sont peu présentes dans le processus pénal.
Sur les résultats de l'action judiciaire,comme il n'y a pas un système centralisé de collecte concernant l'ensemble des atteintes à l'environnement, il est difficile d'établir un suivi du processus judiciaire depuis les constatations par procès-verbal jusqu'au jugement.
Plus grave encore..."la mission recherchant 
  s'il existait des directives nationales en matière de politique pénale environnementale 
  a pu observer qu'il n'y avait eu aucune circulaire générale émanant de la Chancellerie 
  dans ce domaine".
  
  
  
 La 
  dernière partie du rapport est consacrée aux préconisations et à la conclusion. 
  Les auteurs n'hésitent pas à écrire "qu'il n'appartenait pas à cette mission 
  de proposer une refonte complète du système existant avec par exemple la 
  création d'un corps unique de police de l'environnement...C'est pourtant le 
  choix fait par d'autres Etats européens et cette solution aurait le mérite de 
  l'unité."
  
Ils recommandent 7 objectifs d'amélioration 
  : considérer les infractions environnementales au même titre que les autres 
  formes de délinquance, mettre à niveau le droit pénal des exigences du droit 
  communautaire, doter les services de compétences et procédures unifiées, 
  poursuivre les formations des magistrats et la spécialisation des juridictions, 
  se donner les moyens de connaître et de suivre les contentieux, organiser une 
  coordination territoriale de la police administrative, assurer une liaison effective 
  entre les responsables des polices et les procureurs. 
  
  
  
 Mais 
  ils teminent leur rédaction sur ces propos , "plus qu'une somme d'améliorations, 
  il s'agit de mettre en place un processus nouveau pour rendre effectives , les 
  dispositions, trop souvent virtuelles, du droit de l'environnement ".   
  
  
  
  
 Si 
  vous souhaitez en savoir plus : Rapport 
  sur le "Renforcement 
  et la structuration des polices de l’environnement".