(Last update : Wed, Oct 12, 2016)
[ industrie | drire ]

Discours de M. Christian PIERRET,
Secrétaire d'Etat à l'Industrie
à l'Ecole des Mines de Douai le vendredi 10 avril 1998

Mesdames, Messieurs les Elus,

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Directeur,

Mesdames, Messieurs,

C'est bien volontiers que j'ai accepté de venir dans la région Nord-Pas-de-Calais à la fois à la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement et à l'Ecole des Mines de Douai, à l'invitation de leur directeur M. Maurice COTTE.

Je dois dire que ce qui m'a été présenté tout au long de cette matinée ne fait que renforcer l'idée que je me faisais de cette région.

Fidèle à son passé, le Nord-Pas-de-Calais est une région jeune, dynamique, ouverte sur l'Union Européenne et qui demeure une grande région industrielle.

A côté de compétences très anciennes comme le textile-habillement ou la sidérurgie, la métallurgie et le travail des métaux, se trouvent des savoirs-faire confirmés en matière de transports terrestres et particulièrement d'automobile ou d'industrie du matériau (verre, caoutchouc, plastique...) mais également de nouveaux pôles en émergence dans les secteurs agro-alimentaire, de l'imprimerie, des éco-industries ou de la sous-traitance électronique.

Cette capacité industrielle est notamment le fait d'un réseau dense de PMI, véritable socle de l'industrie régionale, qui constitue une chance pour l'économie du Nord-Pas-de-Calais.

I - L'action de la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement ou, selon le beau titre d'une de vos publications, « la passion de l'Industrie ».

La DRIRE, service dynamique et de grande compétence, aide comme vous le savez les entreprises en intégrant développement économique, sécurité et environnement. Elle assure, par ses différents métiers, une double action d'animation du tissu industriel local et de vérification de conformité.

Je note qu'elle est présente dans cinq domaines principaux :

- le développement industriel et technologique et l'animation de la recherche régionale pour initier des actions collectives et accompagner les projets individuels d'entreprise ;

- la protection de l'environnement et la prévention des risques technologiques pour faire connaître et informer, promouvoir la concertation, améliorer la sécurité et lutter contre les pollutions ;

- le contrôle des véhicules, des appareils à pression et des instruments de mesure pour inciter, déléguer et contrôler la conformité à la réglementation ;

- la sûreté nucléaire pour contrôler les installations ;

- l'énergie pour contribuer à la maîtrise des besoins.

Je ne voudrais pas abuser de chiffres mais je crois nécessaire de citer quelques indicateurs tant ils sont impressionnants :

. plus de 4 000 visites d'entreprises ;

. l'instruction de près de 520 dossiers d'aide aux entreprises représentant plus de 250 MF ;

. 100 000 véhicules automobiles visités ou réceptionnés ;

. 650 000 appareils à pression éprouvés et 245 000 instruments de mesure vérifiés ;

. la surveillance de plus de 1 800 établissements soumis à autorisation.

Je ne saurais également passer sous silence, l'initiative que la DRIRE a prise de publier périodiquement un document très complet sur l'état environnemental objectif de plus de 600 sites, dans les domaines de l'eau, de l'air, des déchets, des sols et des risques permettant ainsi de mesurer les progrès accomplis. Belle réalisation qui pourrait utilement être étendue à d'autres DRIRE.

J'arrête ici cette énumération mais je veux féliciter pour leur action les 230 agents de la DRIRE, personnels techniques et administratifs, répartis sur tout le territoire de la Région, au siège, ici à Douai, et dans les quatre groupes de subdivisions de Lille, Béthune, Gravelines et Valenciennes. Chaque agent peut se sentir fier de participer à cette action commune en faveur de l'industrie.

S'agissant de l'avenir, vous ne serez pas étonnés que je mette tout particulièrement l'accent sur le développement industriel et technologique. M. COTTE se souvient, sans doute, que lors de la réunion des DRIRE de janvier dernier, j'ai demandé à chaque directeur de me faire des propositions pour développer cette action qui doit devenir véritablement la première priorité du Secrétariat d'Etat à L'Industrie. C'est pourquoi, j'ai relevé avec satisfaction, que parmi les objectifs annuels de la DRIRE, figure le soutien au développement des PME-PMI régionales selon quatre axes principaux :

- mettre en place des actions structurantes du tissu industriel dans les secteurs du ferroviaire, des éco-industries, du textile-habillement, des industries de défense et bio-médicales ;

- amplifier les actions de sensibilisation et d'animation en matière d'innovation, d'exportation, de qualité, ou encore d'ingénierie financière, d'intelligence économique, de ressources humaines ;

- renforcer l'efficacité du dispositif d'aide en visitant de nouvelles entreprises sur l'ensemble de la région et en améliorant la qualité et l'évaluation des interventions ;

- développer le service rendu et l'efficacité interne en suivant mieux les dossiers et en réduisant les délais d'instruction.

Ces orientations me paraissent ainsi aller tout à fait dans le sens de ce que je souhaite.

II - L'Ecole des Mines de Douai, pôle de compétence au service des entreprises et des DRIRE.

Riche de son passé, elle a été créée il y a plus d'un siècle, l'Ecole a cinq missions principales :

1) Tout d'abord, bien évidemment, la formation d'ingénieurs pluridisciplinaires. Chaque année, près de 125 élèves sont recrutés essentiellement au niveau Bac+1 pour une scolarité de quatre ans. Ce recrutement à la fin de la classe de mathématiques supérieures constitue une des principales originalités du réseau des Ecoles des Mines par rapport au modèle classique des grandes écoles. C'est certainement un acquis positif à conserver.

Un autre trait caractéristique de l'enseignement de l'Ecole est l'accent mis sur la formation continue «diplômante». Près de 70 techniciens de valeur qui n'ont pu suivre un enseignement supérieur long rejoignent chaque année l'Ecole pour deux ans de formation.

Cette fonction de promotion sociale est importante tandis que la cohabitation des deux populations d'élèves est source d'enrichissement mutuel. Toutefois, les effectifs de cette filière sont malheureusement en baisse dans l'ensemble des Ecoles des Mines. C'est pourquoi, je vous remercie, M. COTTE, d'avoir accepté de présider un groupe de travail sur ce sujet. J'examinerai vos propositions avec attention.

2) l'Ecole assure également, en lien avec plusieurs universités (Lille, Valenciennes, Compiègne) la préparation aux formations doctorales. Je note que l'établissement propose aussi une spécialisation dans trois domaines résolument tournés vers l'avenir : la robotique, la technologie des polymères et composites, le design management.

3) l'Ecole des Mines de Douai a une action importante de formation des cadres pour les entreprises et l'administration. C'est ainsi un pôle reconnu pour former les agents des DRIRE, que ce soit dans les domaines techniques (métrologie, appareils à pression, véhicules, qualité...) ou pour mieux appréhender le fonctionnement de l'entreprise en matière juridique, économique, financière ou encore sociale.

4) Un enseignement de qualité ne peut se concevoir sans la présence d'un outil performant de recherche et de transfert de technologie. L'Ecole a un véritable rôle de centre de ressources technologiques pour les entreprises, notamment les petites et moyennes.

C'est une fonction essentielle car, nous le savons bien - le rapport remis par M. Henri GUILLAUME tout récemment le montre éloquemment - le lien n'est pas assez fort entre les laboratoires et les entreprises. Il nous faut donc encore accentuer notre effort en ce domaine. Je suis sûr que c'est dans cet esprit que travaillent les 130 chercheurs et ingénieurs de l'Ecole répartis dans leurs 20 laboratoires. Les thématiques de recherche sont d'ailleurs très variées puisqu'elles vont de la chimie et de l'environnement, à la technologie des polymères en passant par l'énergétique industrielle, le génie civil, les matériaux métalliques, la métrologie et la productique.

5) Enfin, l'Ecole a pris l'initiative de mettre sur pied une pépinière d'entreprises pour proposer au créateur un environnement et des services propres à éviter l'isolement et à permettre l'éclosion d'une entreprise en minimisant autant que possible les risques d'échec. Le résultat n'est pas mince : la pépinière a déjà contribué à la création de 12 PMI.

Pour remplir efficacement ces missions, il est nécessaire de disposer de moyens humains, financiers, matériels.

C'est ainsi que j'ai eu le plaisir d'inaugurer ce matin le bâtiment central du site Lahure à proximité du centre de recherche de l'Ecole. Le Ministère dont j'ai la charge n'a pas ménagé son soutien à l'Ecole : il a, en effet, dégagé près de 20 MF pour acquérir cet ensemble immobilier destiné à accueillir sur près de 3 000m2 le Secrétariat Général et le département informatique de l'Ecole ainsi que le service de la formation professionnelle des DRIRE.

Par ailleurs, le plan de développement de l'Ecole nécessitait de prévoir la construction d'une nouvelle résidence de 225 chambres pour loger les étudiants.

C'est désormais chose faite et nous sommes dans ce beau bâtiment de briques et de pierres dû au talent de Bernard HENRY, que j'ai également l'honneur d'inaugurer aujourd'hui.

J'adresse toutes mes félicitations à l'équipe de maîtrise d'oeuvre et je remercie pour leur aide, la ville de Douai, la région Nord-Pas-de-Calais, l'Union Européenne et l'Association pour le logement des élèves sans qui l'opération n'aurait pas été possible.

Comme j'ai eu l'occasion de le dire, l'Ecole des Mines de Douai est, à bien des égards, un établissement modèle en matière de formation ; un exemple de ce que le Ministère chargé de l'Industrie peut réaliser grâce à sa proximité avec le monde de l'entreprise.

Toutefois, il nous faut sans cesse aller de l'avant. Les défis de la compétition internationale sont là, les étudiants devront être de plus en plus mobiles, ils seront, sans doute, amenés à changer plusieurs fois de métiers durant leur vie professionnelle, ils sont légitimement préoccupés par leurs perspectives d'insertion.

C'est pourquoi, j'ai souhaité optimiser l'offre de formation et de compétences que représentent les écoles d'ingénieurs du Ministère en leur proposant de s'engager plus avant, par une démarche de qualité, dans la recherche commune de l'excellence sans anihiler les différences légitimes existant entre les établissements. L'adhésion des écoles à une charte qualité marquera la volonté de s'engager dans cette démarche. De son côté, le Ministère concrétisera son engagement par l'attribution d'un label, garantissant cette exigence de qualité.

La charte proposée aux écoles, à laquelle elles adhéreront volontairement, sera conçue comme un outil de pilotage permettant une plus grande réactivité du dispositif de formation aux évolutions de la demande. Elle aura un rôle fédérateur des initiatives, facilitant la dynamique de collaboration entre partenaires notamment avec les milieux professionnels.

Je sais que l'Ecole des Mines de Douai a immédiatement répondu « présent » et a participé avec enthousiasme à l'ensemble des groupes de travail mis en place à cette occasion. Vous-même, M. COTTE, êtes responsable d'un groupe chargé de réfléchir à la formation nécessaire pour répondre à la mobilité des métiers et de l'emploi.

Mais, plus que cela, l'Ecole n'a pas attendu cet exercice pour mettre en pratique certaines orientations qui pourraient constituer les bases de la charte. Je cite, à titre d'exemple :

- une pédagogie basée sur l'alternance école-entreprise ;

- le développement du travail en équipes avec l'élaboration d'un véritable projet personnel pour chaque élève ;

- une formation par la pratique de la recherche.

- une large ouverture internationale.

S'agissant des nouvelles activités que vous souhaitez développer, je suis très favorable à la mise en place d'un pôle national scientifique et technologique sur les appareils à pression. Cette structure pourrait utilement s'appuyer sur les équipes de l'Ecole des départements « mécanique et comportement des matériaux » et « technologie des polymères et composites ». Le pôle pourrait avoir trois missions principales :

- le développement du savoir par la veille technologique, les études et la recherche ;

- la transmission du savoir par l'information et la formation ;

- l'expertise pour les DRIRE et l'administration centrale.

La constitution du pôle devra toutefois s'effectuer en lien avec les structures professionnelles concernées.

En matière d'emploi des nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui est une des priorités du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, il convient, bien évidemment, de développer leur utilisation dans l'enseignement. La mise en place d'une nouvelle option d'enseignement et de recherche mérite d'être étudiée de même que la création d'une plate-forme de démonstration. La mission sur Internet et les PME que j'ai confiée au Conseil Général des Mines et au Conseil Général des Technologies de l'Information dont M. Jean-Michel YOLIN vient de me remettre le rapport final nous a permis de bien définir le cadre de diffusion des nouveaux outils d'information et de communication dans ces entreprises. Aussi, prochainement un appel à projets sur l'«utilisation collective d'Internet par les PMI » va être lancé par le Ministère.

S'agissant de la métrologie, c'est un des facteurs de la compétitivité de notre industrie et de notre économie dans son ensemble. A cet égard, elle fait partie des éléments d'une politique pour l'innovation. Le projet de relance de l'Ecole Supérieure de Métrologie entre tout à fait dans l'effort de refonte du système français de métrologie pour lui permettre de s'adapter aux mutations présentes et à venir de son environnement économique, juridique et social.

Au terme de ce propos, je veux féliciter, bien sincèrement, tous ceux qui contribuent efficacement au succès de l'Ecole : enseignants, chercheurs, personnels administratifs...

Je le redis : c'est en étant sans cesse au contact des entreprises que nous pourrons former des ingénieurs aptes à faire face aux défis du siècle prochain.

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