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DGSI : Rapport d'activité 1995

Didier LOMBARD

Si la place de l'industrie dans l'économie paraît modeste (29 % du PIB en incluant industrie manufacturière, agro alimentaire, BTP et énergie), son importance dépasse largement ce chiffre: en ajoutant les services achetés par l'industrie et les revenus qu'elle distribue, on constate que 51 % du PIB dépendent directement de l'industrie. L'industrie assure les deux tiers de l'effort de recherche et développement national et 74 % de nos exportations. L'industrie française peut s'honorer de bons indicateurs: le PIB industriel se situe au quatrième rang mondial; la France est le quatrième exportateur mondial; après une pause durant l'année 1995, il semble que la croissance industrielle soit à nouveau au rendez vous. Le développement industriel reste cependant une priorité. La conjoncture ne doit pas masquer certaines tendances lourdes caractérisant notre base industrielle: depuis quinze ans (1980 1995), notre production industrielle a crû de 12,1 % contre 16 % en Allemagne, 42,1 % au Japon et 57,2 % aux Etats Unis. La mondialisation de l'industrie française est à poursuivre sur les marchés en forte croissance. La France est un grand pays scientifique mais sa position sur les technologies-clés dont la maîtrise conditionne l'indépendance française et européenne, peut encore être améliorée sur le plan industriel.

L'action des administrations, et en particulier de la direction générale des stratégies industrielles au sein du ministère de l'Industrie, s'inscrit dans cette priorité. Sous l'autorité du ministre de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications, industrielles en liaison avec le ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace, la DGSI a pour mission d'éclairer les pouvoirs publics sur les enjeux industriels et les enjeux technologiques d'avenir. Par un dialogue constant avec les entreprises et des experts reconnus, elle élabore des grilles d'analyse et de décision dans le suivi des stratégies industrielles, notamment des entreprises dont l 'Etat est actionnaire. Le programme d'études de la DGSI et les enquêtes de son service de statistiques industrielles enrichissent les expertises acquises par ses agents et confortent sa fonction d'évaluation et de prospective. Ainsi, en 1995, la DGSI a conduit un travail de recensement des technologies clés pour les années à venir afin de mieux cibler encore les outils de soutien à la recherche industrielle. Cette étude "Technologies clés" a été considérée comme novatrice dans les milieux industriels et scientifiques. Sur ces bases, en liaison avec les autres services du ministère, notamment les directions régionales de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement pour les questions relatives aux PMI, la DGSI contribue à proposer et à mettre en oeuvre une politique cohérente en faveur du développement de l'emploi industriel.

L'élargissement de notre base industrielle, la conquête et la maîtrise des technologies clés, l'accompagnement de la mutation de nos industries traditionnelles : tel est le cahier des charges, fixé par le ministre de l'Industrie, qui motive les propositions et les actions de la DGSI. Cette politique de terrain privilégie les partenariats pour rompre l'isolement des PMI et supprimer les cloisonnements trop nombreux qui existent dans la galaxie complexe des acteurs de l'innovation industrielle et du développement économique. Le rapport d'activité qui vous est présenté ici rappelle les actions menées par les services horizontaux et sectoriels de la DGSI qui travaillent de façon matricielle, comme en témoigne l'organisation interne de la DGSI (figurée p.4 et 5). Ces actions portent sur des dossiers très concrets, particulièrement nombreux en cette année 1995. Le dialogue avec les autres administrations, le contact étroit avec les industriels, la participation aux négociations internationales sont autant d'occasions pour les agents de la DGSI d'exercer un métier en constante modernisation. L'année 1996 sera j'en suis sûr marquée également par des initiatives nouvelles qui contribueront à renforcer la légitimité d'une politique industrielle adaptée aux enjeux de la lutte pour l'emploi dans un contexte marqué par la globalisation.