La Réunion en ligne

La musique réunionnaise

Riche et très diversifiée, la musique réunionnaise constitue un facteur de cohésion sociale.

Le répertoire musical traditionnel est fortement axé sur la danse. On distingue deux grands styles de musiques typiques à l’île de la Réunion dans lesquels on retrouve tout à fait l'âme et le cœur des créoles : Le « maloya » et le « séga ». Le reste représente plus une musique destinée à être écoutée (poème, complainte, romance).



LE MALOYA

Le maloya est une forme de com-plainte liant la douleur, la souffrance, la haine et la joie. Un rythme envoûtant qui peut mettre en transe les corps et esprits de ceux qui le jouent et qui le danse. Cette musique est née dans les camps d’esclaves au XVIIIème siècle au cœur des champs de cannes, dans l’obscurité, après des journées de travail éprouvantes.

Le maloya était à cette époque un réel moyen pour les esclaves, marqués par le fouet, d’évacuer toutes les tensions, maltraitances, infligées à la suite des rudes journées de travail. Ce mouvement était plus considéré comme un chant d’espoir de liberté, exprimé dans la douleur, que comme une musique.


Tous ces chants et danses étaient accompagnés essentiellement par des instruments à percussion importés par les esclaves de leurs pays d'origine. Ils constituent la base rythmique très prononcée du maloya à laquelle vient s'ajouter la voix instruments utilisés dans le maloya :



Le Piqueur,
le Triangle,
le Bobre,
le Roulèr,
le Kayamb

 

Le Kayamb (Kayanm)

Un instrument, provenant d'Afrique, qui joue un rôle important dans la rythmique du maloya. L'instrumentiste répète continuellement un mouvement latéral avec les deux bras qu'il varie et nuance au cours des morceaux.

Le kayamb

Le kayamb

Le Roulèr (Rouleur)

Le roulèr est une sorte de grosse percussion en forme de tonneau recouvert d'une peau à une extrémité.Le joueur de roulér chevauche cet instrument et frappe cette peau de bœuf, à mains nues, du bout des doigts ou des paumes. La deuxième extrémité reste ouverte afin d'optimiser les sons émis.
Cette percussion emet un son grave et sourd de la base rythmique indispensable au maloya.


Le Bobre (Bob)


Le bobre est un instrument, en forme d’arc, d'avantage rythmique que mélodique Le musicien tient l'arc (généralement) dans sa main gauche tandis que sa main droite tient le "ticouti", une baguette plus connue sous le nom de "batavèk".

Le kayamb

Le kayamb
Le Piqueur (Pikèr)

Le pikèr est à l'origine un gros bambou d'une cinquantaine de centimètres de longueur qui sur lequel le musicien va frapper avec deux baguettes en bois.

 


Le Triangle (Triang)

Le triangle est un instrument européen, Il est formé d'une tige en acier recourbée, que l'instrumentaliste tient par l'intermédiaire d'une cordelette, et qu'il frappe d'une baguette de métal. Cet instrument à percussion émet un son aigu.

 

Le kayamb

 

LE SEGA

Le séga est une musique qui tire ses origines des danses traditionnelles d’Europe comme la polka et la valse associé à une rythmique d'origine afro-malgache.
Il s’agissait autrefois d’une danse amoureuse où le fort déhanchement des danseurs jouait un rôle important. Ce style de musique se retrouve sur les îles voisines : Maurice, Rodrigues et les Seychelles.


Les instruments utilisés dans le sega sont : l'accordéon diatonique, le violon, et le banjo. L'accordéon diatonique, instrument indispensable, tient une place très importante dans le sega. Le violon, instrument très à la mode à la fin du XIXème siècle. Il représente l'instrument de prédilection du séga. Le banjo va prendre rapidement la même importance que celle du violon. Sa justesse et sa puissance sonore font de lui un instrument très prisé à la fin du XIXème et au début du XXème siècles.

Mais ces instruments n'ont pas été les seuls à intervenir dans cette rythmique musicale. On pouvait notamment y entendre la grosse caisse, le triangle ainsi que des claves de bois ou de métal.